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Culture - Entretien

Face à la crise, l’« Agenda culturel » lance un appel aux dons

Dans son SOS, la directrice du bimensuel, Myriam Nasr Shuman, cherche à sauvegarder « un certain art de vivre multiculturel levantin ».


Myriam Nasr Shuman.

La survie de l’Agenda culturel est en péril. Ce magazine bimensuel, qui s’est imposé comme un must de l’information culturelle libanaise depuis sa création en 1994, vacille sous le poids de la crise économique et du confinement provoqué par l’épidémie de Covid-19. Les musées et les galeries fermées, les théâtres en berne, les concerts annulés, les expositions inexistantes, la pérennité du magazine est sérieusement menacée. Depuis ses bureaux à Hamra, Myriam Nasr Shuman, la directrice de la publication bimesuelle, a envoyé un message d’alerte sur le site dans lequel elle fait appel à la générosité des « Libanais francophones et anglophones, des amoureux de l’art et de la culture, des amoureux du Liban » pour aider l’Agenda à passer la crise en attendant des jours meilleurs… Rencontre avec une de celles et ceux qui se battent pour que ce Liban rayonne encore dans ce qu’il sait peut-être faire de mieux : imaginer, créer, inventer, produire des œuvres et de la beauté au milieu du chaos.


Très touché la crise économique et sanitaire, « l’Agenda culturel » lance un appel aux dons pour tenir le coup.


À l’heure actuelle, et après 26 ans d’information culturelle, quel est le bilan de l’Agenda culturel ?

L’Agenda culturel a déjà accompagné deux générations de Libanais. De jeunes et de moins jeunes, d’étudiants, de diplomates, d’expatriés et de touristes. Il jouit d’un capital « émotionnel » très fort. Les abonnés sont très attachés à leur copie qui ne les quitte pas, qu’elle soit rangée dans leur sac, posée dans le salon ou, de l’aveu de nombreuses personnes, sur leur table de nuit. Ceux qui n’ont pas le temps ou l’occasion d’assister à tous les évènements se sentent quand même partie prenante de la vie culturelle du pays au travers de ses pages. Cette publication est un élément bien établi de la vie culturelle libanaise avec ses différentes plateformes que sont le magazine papier, le site web, la newsletter, les réseaux sociaux etc.

Quelle est l’histoire de ce bimensuel ?

C’est en 1994, à la sortie de la guerre civile, que mon père, Émile Nasr, féru de culture mais ayant aussi à cœur de rendre la culture accessible au plus grand nombre, a créé l’Agenda culturel avec son associée. C’était un concept innovant qui a connu un succès rapide. Depuis, l’Agenda s’est inscrit dans le paysage culturel en devenant l’indispensable outil pour planifier ses sorties culturelles. En 2010, le site internet a été lancé, ajoutant une dimension éditoriale plus large. L’année 2014 a vu le lancement des visites guidées d’expositions et autres manifestations culturelles. Cette initiative, gratuite pour tous, a remporté un très grand succès. Nous en sommes à présent à la 105e visite guidée. En 2018, j’ai repris le flambeau. La version papier et le site web ont été mis à jour et de nouvelles publications comme la « Beirut Art Map » ont été lancées. Et les projets sont nombreux pour le futur !

Avec la crise qui frappe de plein fouet le pays, comment l’Agenda culturel a-t-il été impacté ?

Étant le reflet de la vie culturelle, vivant au rythme des inaugurations, expositions, spectacles etc., l’Agenda culturel a bien évidemment été impacté n’ayant presque plus d’informations à relayer.

Quelles solutions pour que le magazine sorte la tête de l’eau ?

Comme beaucoup de publications mais aussi d’entreprises au Liban et dans le monde, notamment suite à la pandémie, le modèle économique doit être repensé pour diversifier les activités, mais sans perdre de vue la vision et la mission première. L’exercice est donc de créer de nouvelles initiatives dans le domaine des arts et de la culture et toujours dans un souci d’atteindre un large public pour l’informer, le sensibiliser et partager la créativité et le dynamisme de l’incroyable scène artistique libanaise sous toutes ses formes !

Pourquoi faut-il sauver la culture ?

Sauver la culture, c’est sauver sa culture. C’est sauver l’expression et l’essence de qui nous sommes, chacun dans son contexte, selon ses traditions, ses façons de faire et de penser. En l’occurrence, en ce qui concerne la communauté de l’Agenda Culturel, le défi est de sauvegarder un certain art de vivre francophone, multiculturel, levantin et libre qui est le nôtre et que l’on ne veut pas, sous aucun prétexte, voir disparaître !

C’est dans ce contexte et devant la brutalité de l’arrêt des activités économiques depuis le 17 octobre, que nous avons lancé un appel pour que, grâce à la générosité et la solidarité de toutes les personnes sensibles à notre message, nous puissions tenir le cap, tanguer sans couler et pouvoir atteindre des rivages plus apaisés.

La survie de l’Agenda culturel est en péril. Ce magazine bimensuel, qui s’est imposé comme un must de l’information culturelle libanaise depuis sa création en 1994, vacille sous le poids de la crise économique et du confinement provoqué par l’épidémie de Covid-19. Les musées et les galeries fermées, les théâtres en berne, les concerts annulés, les expositions inexistantes, la...

commentaires (2)

le libanais ont mauvaise réputation les seront volés comme le reste vous aurez du mal à avoir des donneurs

youssef barada

22 h 23, le 29 mai 2020

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Commentaires (2)

  • le libanais ont mauvaise réputation les seront volés comme le reste vous aurez du mal à avoir des donneurs

    youssef barada

    22 h 23, le 29 mai 2020

  • Vous pourriez proposer un abonnement annuel (facultatif ou pas) . Ca donnerait une facon pour vos lecteurs de vous soutenir

    Danielle Sara

    17 h 48, le 29 mai 2020

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