Rechercher
Rechercher

Économie - Tourisme

Le syndicat des restaurateurs annonce la « mort prochaine » de la profession

Les mesures de prévention contre le coronavirus contraignent les cafés et restaurants à ouvrir à 50 % de leurs capacités de salle et à fermer dès 19h. Photo M.A.

C’est dans des termes forts que le syndicat libanais des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries, a décrit hier la situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur, dont il a annoncé la « mort prochaine » en l’absence d’une aide du gouvernement. La crise économique et financière qui frappe le Liban depuis des mois a été encore aggravée par l’épidémie de Covid-19.

« Nous l’annonçons en toute sincérité et clarté, sans équivoque ou retenue, ces circulaires mènent la profession au tombeau », a déclaré le syndicat, en référence aux mesures de prévention contre la propagation du coronavirus qui, après la fermeture des cafés et restaurants, ont permis leur réouverture mais seulement à 30 % de leurs capacités dans un premier temps, puis désormais à 50 %. Avec une interruption toutefois entre jeudi et lundi derniers, en raison d’un bouclage total du pays. Cafés et restaurants sont, en outre, soumis au couvre-feu qui débute à 19h chaque soir.

Lire aussi

Au Liban, près de 800 restaurants et bars ont fermé leurs portes durant les six derniers mois


« Les faire-part ont été rédigés, les préparatifs sont en cours (pour la cérémonie funèbre), nous attendons juste le moment idoine ; nous nous déchargerons de notre fardeau de difficultés et de dettes », est-il ajouté, dans une allusion inspirée à l’enterrement du secteur. Le syndicat a en outre reproché au gouvernement d’avoir « refusé » d’écouter les revendications de la filière.

Ministres étrangers à la profession

Le secteur touristique – dont font partie les restaurateurs – a présenté ses doléances à plusieurs reprises ces derniers mois, notamment il y a une semaine lors d’une réunion avec le ministre concerné, Ramzi Moucharrafiyé. Le rééchelonnement de toutes les dettes depuis 2019, la création d’un fonds d’aide aux entreprises sur le modèle des aides récemment accordées par l’État aux ménages les plus démunis ou encore une réduction significative de certaines charges fixes font partie des mesures demandées.

En février, le syndicat des restaurateurs avait indiqué que 785 établissements avaient mis la clé sous la porte entre septembre 2019 et janvier dernier, dont 240 fermetures sur ce seul mois. Ces chiffres n’ont pas encore été mis à jour. Outre les restrictions liées au coronavirus, le secteur pâtit en effet aussi de la crise économique profonde que traverse le Liban, une crise qui impacte la clientèle, dont le pouvoir d’achat chute, et rend l’approvisionnement de plus en plus difficile en raison de la dépréciation de la livre par rapport au dollar. Cette situation est d’autant plus problématique pour la filière touristique, qui est complètement à l’arrêt depuis la fermeture de l’aéroport dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire lié au coronavirus.

Lire aussi

Le casse-tête des restaurateurs libanais face aux défis du déconfinement

Il semble toutefois que le ton adopté par le syndicat ne soit pas du goût de tous les restaurateurs. « La situation est difficile, mais nous avons besoin de solutions, pas de lamentations », a déclaré un restaurateur anonyme contacté par L’Orient-Le Jour. « Notre seule marge de manœuvre consiste à revoir notre modèle économique pour être plus résistants à l’avenir face à ce type de choc », ajoute-t-il. Le professionnel appelle de plus « à ce que le ministère du Tourisme ne soit plus confié à des personnes ne venant pas du secteur ». Le ministre des Affaires sociales et du Tourisme est médecin, son prédécesseur au ministère du Tourisme (alors distinct), Avédis Guidanian, est diplômé en physique, pour ne citer que les deux derniers.

C’est dans des termes forts que le syndicat libanais des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries, a décrit hier la situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur, dont il a annoncé la « mort prochaine » en l’absence d’une aide du gouvernement. La crise économique et financière qui frappe le Liban depuis des mois a été encore...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut