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À La Une - Crise

Au Liban, près de 800 restaurants et bars ont fermé leurs portes durant les six derniers mois

"Plus de 25.000 employés" dans ce secteur ont été licenciés, annonce le président du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries, Tony Rami.

Le président du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries, Tony Rami. Photo Ani.

Près de 800 établissements dans le secteur de la restauration ont fermé leurs portes durant les six derniers mois, au moment où le Liban connaît sa pire crise économique et financière en 30 ans, depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990. Ce chiffre alarmant a été donné mardi par le président du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries, Tony Rami.

"Le nombre des établissements du secteur de la restauration et des boissons qui ont fermé leurs portes avoisine les 785, pour la période entre le 1er septembre 2019 et le 1er février 2020", a indiqué M. Rami dans un communiqué. "Durant le seul mois de janvier, 240 établissements dans le pays ont fermé leurs portes", ajoute-t-il.


Plus de 25.000 licenciements
"Dans le Mont-Liban, le taux de fermeture s'élève à 54,6%, le plus élevé pour l'année 2019, vient ensuite Beyrouth, où ce taux atteint les 29,4%, puis le Nord avec 6,7%, le Sud avec 6,6%  et enfin la Békaa avec 2,5%", précise M. Rami.

"Plus de 25.000 employés ont en outre été licenciés, et aujourd'hui, une grande partie des employés toujours en poste travaille à mi-temps et encaisse une moitié de salaire en raison des chiffres de ventes qui ont chuté de 75%", explique-t-il.

Le responsable syndical souligne ensuite que les matières premières importées dans ce secteur sont payées en dollars, "au taux du marché noir qui atteint les 2.500 livres libanaises pour un dollar, alors que les responsables des établissements continuent d'adopter le taux officiel de 1 515 avec leurs clients, sans augmenter leurs prix (...)".

"Cette situation fait que les exploitants sont à peine capables d'honorer le minimum de leurs engagements envers leurs employés et leurs fournisseurs (...)", déplore-t-il.

"Certains propriétaires ont décidé de faire de la résistance économique, mais la crise actuelle les a poussé à vendre leurs franchises à l'extérieur sans conditions", regrette Tony Rami.


(Pour mémoire : Pas de miracle pour les restaurateurs et les hôteliers pendant les fêtes)


"Provocations"
Par ailleurs, le responsable syndical s'est adressé aux contestataires anti-régime et aux responsables politiques, alors que plusieurs restaurants et bars ont récemment été le théâtre d'altercations ou de tensions entre manifestants et responsables politiques qui s'y trouvaient.

S'adressant aux manifestants, Tony Rami leur a rappelé que "les restaurants ont mis leurs cuisines à disposition des révolutionnaires honorables tout au long de la révolution". Quant aux responsables politiques, M. Rami les a appelés à "éviter les provocations qui pourraient porter préjudice au peu d'établissements encore ouverts (...)".

Il y a une dizaine de jours, plusieurs personnes ont été blessées lors d'un face-à-face entre partisans du député Ziad Assouad, membre du Courant patriotique libre, et des manifestants venus le conspuer en public, lors de deux soirées consécutives, au moment où il se trouvait dans un restaurant à Jal el-Dib, et un autre à Maameltein, le lendemain.

Tony Rami a enfin souligné que le syndicat "scrute l'action du gouvernement (de Hassane Diab) et attend de lui un projet et un plan de travail qui soient à la hauteur de la situation actuelle (...)". Il a en outre souhaité auprès des banques qu'elles "rééchelonnent les crédits qu'elles ont accordés (aux établissements de restauration et de boissons, ndlr) et qu'elles accordent des exemptions et des rabais sur les taux de crédit".

Le Liban est confronté à de graves difficultés économiques qui se sont aggravées après le début, en octobre dernier, d'une contestation sans précédent fustigeant l'ensemble de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence. Cette crise s'est traduite par des licenciement massifs et des dépôts de bilan en série dans divers secteurs frappés de plein fouet par ces difficultés.

Le pays s'était engagé en 2018 à réduire son déficit public et à entreprendre des réformes structurelles, en contrepartie de promesses d'aides et de dons de la communauté internationale à hauteur de 11,6 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros). Il croule aujourd'hui sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB.

En mars, l'Etat doit rembourser 1,2 milliard de dollars d'eurobonds -des obligations émises en dollars- arrivant à échéance. Toutefois, les avis divergent sur le bien-fondé du paiement ou non de cette tranche.

Après le début de la contestation, les banques ont imposé des restrictions draconiennes inédites sur les retraits et les transferts en dollars, dans un pays où le billet vert est utilisé au quotidien au même titre que la livre libanaise. 


Pour mémoire

« Résoudre la crise prendra du temps », estime Charles Arbid, président du CES

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Près de 800 établissements dans le secteur de la restauration ont fermé leurs portes durant les six derniers mois, au moment où le Liban connaît sa pire crise économique et financière en 30 ans, depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990. Ce chiffre alarmant a été donné mardi par le président du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries,...

commentaires (6)

MERCI QUI? Les libanais qui sont toujours convaincus que ces charlatans incompétents sont avec leurs alliés la meilleure solution pour notre pays sont aussi coupables que les voleurs et les traitres en poste. Ils leur insufflent l'espoir et font qu'ils restent en place pour le plus grand malheur de notre pays. On mérite ses gouvernants . Il y en a encore qui prônent la vertu de ces goujats pourris et prennent leur défense, allez savoir pour quelles raisons. Ils trouvent qu'ils n'ont pas assez martyrisé le peuple et la nation? Quelle qualité leur trouvent ils. Il serait intéressant de connaître leur raisonnement aveugle dépourvu de toute logique. Et tant que ceux là ne se réveillent pas pour se joindre à la révolte on peut dire adieu à notre beau pays.

Sissi zayyat

14 h 15, le 19 février 2020

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Commentaires (6)

  • MERCI QUI? Les libanais qui sont toujours convaincus que ces charlatans incompétents sont avec leurs alliés la meilleure solution pour notre pays sont aussi coupables que les voleurs et les traitres en poste. Ils leur insufflent l'espoir et font qu'ils restent en place pour le plus grand malheur de notre pays. On mérite ses gouvernants . Il y en a encore qui prônent la vertu de ces goujats pourris et prennent leur défense, allez savoir pour quelles raisons. Ils trouvent qu'ils n'ont pas assez martyrisé le peuple et la nation? Quelle qualité leur trouvent ils. Il serait intéressant de connaître leur raisonnement aveugle dépourvu de toute logique. Et tant que ceux là ne se réveillent pas pour se joindre à la révolte on peut dire adieu à notre beau pays.

    Sissi zayyat

    14 h 15, le 19 février 2020

  • …Et dire que certains accusent encore la protestation de la crise… la tindahé ma fi hadan !

    Jack Gardner

    13 h 52, le 19 février 2020

  • et le PIB a -4% avant la fameuse thawra ? on l'oublie ?

    Toni Pantaloni

    13 h 23, le 19 février 2020

  • Voilà donc où ces illuminés surexcités de révolutionnaires nous ont menés , avec leur fermetures de toutes les routes, avec l'insécurité qu'ils ont tenu à créer, avec la rage de leurs manifestations . On a compris , du calme , on s'occupe de vos revendications , mais c'est vous qui avez précipité la chute du Liban dans le précipice ! Laissez maintenant au moins le Gouvernement réparer la casse

    Chucri Abboud

    13 h 10, le 19 février 2020

  • Pauvre libanais sots je joug de la classe dirigeante inexpérimentée

    ishac

    21 h 37, le 18 février 2020

  • TRISTE REALISATION DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 00, le 18 février 2020

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