Le Premier ministre Hassane Diab doit présider aujourd'hui à 13h30 une réunion de la commission ministérielle chargée du suivi de l'épidémie de coronavirus pour évaluer la période de ces quatre derniers jours du reconfinement, décidée après la hausse des contaminations la semaine dernière. Cette réunion permettra de statuer sur la levée de ce bouclage total, prévu à la base jusqu'à lundi matin.
Samedi soir, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a laissé entendre que le déconfinement progressif pourrait reprendre dès lundi, après les résultats positifs des tests de dépistage effectués durant la période de reconfinement pour déterminer l'ampleur de la propagation de la pandémie dans le pays. "Ces données peuvent nous permettre de revenir au plan de déconfinement mis en place par le gouvernement, notamment en ce qui concerne les mesures prévues dans le cadre de la mobilisation générale, a-t-il déclaré. Mais il est important que les citoyens respectent les règles et les mesures barrières afin que le nombre de contaminés n'augmente pas à nouveau et que nous soyons obligés de boucler à nouveau le pays", a prévenu le ministre.
Vendredi, le ministre de la Santé s'était déjà voulu rassurant et avait affirmé, lors d'une tournée dans la Békaa, que la situation "restait sous contrôle", et que le Liban en était toujours à la phase trois de l'épidémie qui est, selon la classification de l’OMS, la phase où les infections relèvent de foyers précis. Le Premier ministre, Hassane Diab, avait pour sa part déclaré jeudi que si le nombre de cas devait augmenter, la période de fermeture totale du pays serait prolongée.
Samedi, la barre symbolique des 900 cas de coronavirus déclarés au Liban depuis le 21 février a été franchie, avec l'annonce par le ministère de la Santé de 11 nouveaux cas détectés, portant le bilan total à 902 contaminations dans le pays. Sur les onze nouveaux cas détectés, cinq concernent des contaminations locales, tandis que les six autres ont été détectés parmi des personnes rapatriées au Liban au cours des derniers jours.
La troisième phase de rapatriement des Libanais bloqués à l’étranger, qui avait débuté jeudi, se poursuit aujourd'hui avec six vols en provenance de Doha, Paris, Lagos, Ouagadougou, Pointe-Noire.
Dans ce cadre, le ministère de la Santé avait indiqué samedi que neuf personnes rapatriées vendredi avaient été testées positif au virus. Quatre étaient à bord d'un avion en provenance d'Accra, trois au départ de Kinshasa, une au départ de Francfort et un autre cas a été détecté à bord d'un avion privé en provenance du Soudan du Sud.
Vers une réouverture des commerces?
Les mesures de fermeture prises pour enrayer la propagation du coronavirus sont venues aggraver la pire crise économique et financière que traverse le pays en 30 ans.
Dans la journée, le président de l'association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, doit s'entretenir avec le Premier ministre, et va se faire le porte-parole de l'ensemble des commerçants du pays qui ont réclamé la veille une réouverture dès lundi des commerces et des magasins, afin notamment de profiter de la fête du Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne du ramadan. Le plan de déconfinement progressif avait notamment permis la réouverture des commerces certains jours de la semaine et des restaurants à 50% de leur capacité.
Par ailleurs, le ministère de l'Education a indiqué qu'il allait "très prochainement" prendre des décisions concernant la fin de l'année scolaire et le sort des examens officiels "sur base des données sanitaires officielles". La semaine dernière, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Tarek Majzoub, avait fixé au 28 mai la réouverture des établissements scolaires et universitaires, conformément au plan gouvernemental d’allègement du confinement.
commentaires (4)
S'il y a une nécessité de continuer le confinement, il faut procéder par localité ou par région, et ceci selon la fréquence géographique et la persistance des contaminations. Il n'est plus admis de détruire l'économie de ce pays à cause de velléités de certains responsables. En d'autres termes , décentralisation du confinement , car ça va être probablement une longue histoire.
Esber
10 h 39, le 17 mai 2020