« L’épidémie est encore sous contrôle », rassure Hamad Hassan

Alors que le Liban entamait hier son deuxième jour de la période de reconfinement qui doit se prolonger jusqu’à lundi matin, cinq nouvelles contaminations au Covid-19 ont été enregistrées dans les dernières 24 heures, portant le total des cas recensés dans le pays depuis le 21 février à 891. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a effectué hier une tournée dans la Békaa à l’issue de laquelle il s’est voulu rassurant, à l’heure où les autorités craignent une nouvelle vague d’infections. Et ce d’autant plus que les opérations de rapatriement de Libanais coincés à l’étranger ont recommencé jeudi et qu’un certain relâchement avait été observé dans le pays ces derniers jours.

« Nous sommes encore à la phase trois de l’épidémie. Celle-ci est encore sous contrôle », a déclaré M. Hassan lors d’une conférence de presse à l’issue de sa tournée. La phase trois est, selon la classification de l’OMS, la phase où les infections relèvent de foyers précis. « Il est important que les personnes atteintes par le virus s’isolent chez elles et prennent les mesures nécessaires pour protéger leur entourage. Le ministère de la Santé fera également ce qu’il faut », a-t-il encore dit. L’objectif des différentes mesures mises en place serait, selon M. Hassan, de « limiter le nombre de contaminations afin de gagner du temps » en attendant qu’un vaccin soit développé. Il a par ailleurs ajouté que le ministère allait procéder à des tests d’anticorps afin d’évaluer l’immunité collective dans le pays.

Editorial

Un bourbier sans frontières

Plus tôt dans la journée, le ministre avait présidé une réunion du Conseil supérieur de la santé durant laquelle il avait souligné la « responsabilité » de tous pour « éviter la catastrophe ». Hamad Hassan a par ailleurs appelé les rapatriés et leurs proches à « prendre les dispositions nécessaires » pour éviter à leur tour une augmentation des contaminations. « Nous avons besoin d’une coopération sociétale afin de revenir à une vie normale avec prudence et précision », a-t-il déclaré. Ces derniers jours, plusieurs rapatriés avaient été convoqués par la justice pour avoir fourni de fausses informations aux autorités, dans le but de se soustraire à la quarantaine imposée.

La troisième phase de rapatriement des Libanais bloqués à l’étranger, qui avait débuté jeudi, s’est poursuivie hier. Ainsi, sept vols en provenance de Francfort, Paris, Milan, Madrid, Accra, Kinshasa et Londres sont arrivés à Beyrouth. Ces vols sont effectués à partir de pays où le test PCR n’est pas disponible, à l’exception de l’avion en provenance de Madrid qui était le seul à transporter des passagers testés avant l’embarquement. À noter que les vols de Francfort, Paris et Londres transportaient des passagers en provenance des États-Unis, du Canada et d’Amérique du Sud où les tests de dépistage ne sont également pas disponibles. « Pour alléger certaines des mesures prises dans le cadre de la mobilisation générale, le port du masques deviendra obligatoire car il empêche la contamination à hauteur de 95 % », a également déclaré le ministre.

Trois contaminations locales et deux parmi les rapatriés
Parmi les cinq nouveaux cas d’infection au Covid-19 annoncés hier, on dénombre trois contaminations locales, dont une femme enceinte qui a accouché à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, à Beyrouth (voir encadré), et deux cas signalés parmi des personnes rapatriées durant les derniers jours. Jusqu’ici, 124 Libanais rapatriés ont donc été testés positifs. Aucun nouveau patient n’a perdu la vie, le bilan total se stabilisant à 26 décès, tandis que 246 patients sont totalement guéris. Le nombre de personnes actuellement positives au Covid-19 s’élève donc à 619, dont quatre se trouvent dans un état critique.

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Dans ce contexte, l’augmentation du nombre de contaminations dans le caza du Chouf semble se confirmer. La municipalité de Chhim, isolée jeudi par les Forces de sécurité intérieure, a indiqué que trois cas avaient été détectés au cours des derniers jours et qu’une centaine d’habitants devaient être testés. De son côté, la municipalité de Barja a annoncé que deux cas avaient été détectés dans la localité. Elle a précisé que les personnes les ayant côtoyés restaient isolées chez elles. À Ketermaya, une campagne de dépistage a été lancée dans la localité après la contamination d’une habitante du village. Le mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, a pour sa part demandé à la municipalité du village de Dar Beechtar de suivre de près le déroulement de la quarantaine d’une dame issue de la région et récemment rentrée de l’étranger.

Les équipes du ministère de la Santé ont en outre effectué une centaine de tests de dépistage dans les villages de Majdaloun et de Bednayel, dans le caza de Baalbeck, où des cas ont également été détectés ces derniers jours. Une campagne similaire a été organisée à Babeliyé, au Liban-Sud.