L’Union des parents d’élèves et des comités de parents dans les écoles privées du Liban a invité hier les parents d’élèves à « interrompre le paiement des frais de scolarité jusqu’à ce que leurs revendications soient prises en considération par le ministère de l’Éducation ». Au cœur de ces revendications, « une révision à la baisse des budgets scolaires, vu la baisse drastique des frais de fonctionnement des administrations » des établissements durant l’année scolaire 2019-2020, pour cause de fermetures successives liées au coronavirus et au soulèvement populaire. Chose qui doit impérativement « s’accompagner d’une réduction des écolages de 40 % », estime-t-elle.
C’est lors d’une conférence de presse donnée à l’ordre de la presse que l’avocat Charif Sleiman, secrétaire général de l’union, a donné lecture d’un communiqué, appelant le ministre de l’Éducation, Tarek Majzoub, à adopter un mécanisme transparent de contrôle des budgets scolaires et à ne pas faire preuve de complaisance envers les institutions privées. « Nous partons du principe que l’année scolaire actuelle a été exceptionnelle, à cause de la crise financière, des mouvements de contestation populaire et du coronavirus », explique à L’Orient-Le Jour Me Sleiman. « Par conséquent, durant trois mois au moins, les administrations scolaires ont réalisé des économies en matière de dépenses d’électricité, de chauffage, de générateur, de nettoyage, de fournitures et de développement des infrastructures. Elles ont donc l’obligation, en fonction de la législation, de revoir leurs budgets à la baisse de 40 %, selon les études que nous avons réalisées, insiste-t-il. Ce qui permettrait de payer l’intégralité des salaires des enseignants. » « Une revendication d’autant plus juste que la grande majorité des parents d’élèves sont touchés par la crise économique, le chômage et la perte de leur pouvoir d’achat », précise Lama Tawil, présidente de l’union. « Sans oublier que l’enseignement en ligne a été un flop général, fait-elle remarquer. Sur 1 300 écoles privées, seules 80 au maximum ont assuré aux élèves un enseignement virtuel digne de ce nom. » Lama Tawil va plus loin. « Les budgets scolaires sont généralement gonflés. Nous en avons les preuves. Il est donc impossible qu’en trois mois, les administrations scolaires soient en faillite et que les parents soient contraints de tout assumer », gronde-t-elle.
Des revendications basées sur une étude
L’union base son intervention sur la réunion des partenaires du secteur éducatif privé, administrations scolaires, enseignants, parents d’élèves et ministère, organisée par le ministre de l’Éducation le 3 mai. Une réunion qui a vu la participation de l’Union des parents d’élèves et des comités de parents dans les écoles privées du Liban, au même titre que trois autres regroupements de parents d’élèves. « Nous avons présenté au ministre de l’Éducation l’étude financière, éducative et légale que nous avons menée, justifiant notre demande de baisse des budgets scolaires », explique encore Mme Tawil. « Malgré la signature par toutes les parties du dossier légal, M. Majzoub a ignoré notre requête », déplore-t-elle. Le ministre s’est en effet contenté, au lendemain de la réunion, d’annoncer le maintien des épreuves du bac et la réouverture des écoles le 28 mai pour les classes de troisième et de terminale. Il a vaguement évoqué, en réponse à une question, le différend entre les administrations scolaires et les parents d’élèves concernant les écolages, préconisant la nécessité de transférer le dossier à des commissions.
Une question se pose toutefois, alors que le ministère de l’Éducation et le secrétariat des écoles catholiques n’ont pas répondu à nos sollicitations pour commenter la conférence de presse. La décision du syndicat qui revendique son indépendance sera-t-elle suivie par les parents d’élèves, sachant que ces derniers sont encore peu organisés et s’expriment en rangs dispersés ?
Tous les chiffres de cette association ou ce groupement sont faux . Ce n’’est pas parceque eux le dise sans citer leur sources ou publier les études qu’ils ont le droit de réclamer quoi que ce soit. Je pense que beaucoup d’écoles et de professeurs font de leur mieux pour survivre, comme tout le monde, durant ces temps difficiles. La livre a été dévaluée et le pouvoir d’achat divisé par deux par contre les écoles n’ont pas ajustés leur scolarité et en premier les enseignants qui continuent à exercer et assurer les cours à distance aux élèves sans rien demander de plus. C’est une période difficile pour tout le monde et nous devons être solidaire de notre école et de nos enseignants . C’est tout ce qui nous reste pour l’avenir de nos enfants. Qu’il y ai une commission de surveillance pour les écoles qui profitent de la situation est une bonne chose , mais mettre tous les établissements dans le même panier et aller réclamer des réductions et des coupes drastiques de budget est complément irresponsable.
09 h 37, le 15 mai 2020