Rechercher
Rechercher

Politique - crise

L’État rembourse d’urgence 450 milliards de livres aux hôpitaux privés pour faire face au Covid-19

Le Conseil des ministres réuni hier. Photo Dalati et Nohra

Sollicités pour prêter secours à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri dans l’accueil des patients atteints par le Covid-19, les hôpitaux privés vont recevoir un montant substantiel de l’État. En effet, le gouvernement a débloqué d’urgence hier 450 milliards de livres au bénéfice des hôpitaux privés, dont un certain nombre ont investi des fonds importants pour adapter leurs services ou leurs étages à la lutte contre la pandémie. Ces fonds ne sont pas des aides. Cette somme, qui doit être répartie sur les hôpitaux privés, représente en fait une partie de la dette accumulée par l’État à leur égard, depuis 2012. Une dette évaluée à 2 000 milliards de livres. En tout état de cause, cette fenêtre budgétaire décidée par le gouvernement devrait sans doute encore être approuvée par la Chambre des députés. Cette dernière se réunit d’urgence, pandémie oblige, la semaine prochaine au palais des congrès de l’Unesco.

Cela dit, cinq nouveaux cas de patients atteints du coronavirus ont été recensés hier, portant à 663 le nombre de personnes contaminées depuis le 21 février, date à laquelle le premier cas de Covid-19 a été signalé au Liban. Sur ce nombre, on compte 85 guérisons totales et 21 décès. Ces chiffres ne comprennent pas les personnes testées positives qui sont en confinement ou dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation.

Le nombre relativement réduit de nouveaux cas de patients contaminés a alimenté des rumeurs selon lesquelles le mot d’ordre de mobilisation serait allégé. Le Premier ministre Hassane Diab a démenti hier cette rumeur, allant même jusqu’à évoquer au cours d’une conversation à bâtons rompus avec des journalistes « une prolongation de deux semaines de la période de mobilisation générale qui devait prendre fin en principe le 26 avril ».

À son tour, le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, a démenti des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux prévoyant une reprise dans certains secteurs économiques. De telles rumeurs sont contre-productives, a dit M. Fahmi. En démobilisant la population, elles nuisent à la politique de confinement indispensable pour enrayer l’épidémie.


(Lire aussi : Hôpitaux privés : l’État s’engage à régler sans tarder une partie de sa dette)



Les Libanais de l’étranger

Ce que les auteurs de ces rumeurs oublient de signaler, c’est que l’épidémie n’est pas encore endiguée et que le Liban doit accueillir dans les prochaines semaines un certain nombre de Libanais bloqués pour différentes raisons à l’étranger.

Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a annoncé hier que des vols de rapatriement de Libanais bloqués aux États-Unis seront organisés après le 26 avril. Selon le ministère des Affaires étrangères, pas moins de 20 000 Libanais bloqués à l’étranger par la suspension des vols internationaux ont exprimé le souhait de rentrer au pays.

Lors d’une première phase de rapatriement, plus de 2 500 expatriés ont pu rentrer au Liban. Au total, 34 d’entre eux ont été testés positifs au Covid-19.


Deuxième aide chinoise

Dans sa lutte contre la pandémie, le Liban a reçu hier deux envois d’aides en provenance l’une de Chine, l’autre du Qatar. Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a réceptionné à l’aéroport une aide médicale chinoise comprenant 3 000 tests PCR et 200 thermomètres. Il s’agit du deuxième don de Pékin au corps médical libanais. Selon l’ambassadeur de Chine Wang Kejian présent à l’aéroport, cette aide sera suivie d’autres. Par ailleurs, un avion en provenance du Qatar transportant une aide médicale était attendu en soirée à l’aéroport.

Ces aides vont permettre au ministère de la Santé d’effectuer davantage de tests de dépistage PCR dans toutes les régions, sachant que les indications des échantillons aléatoires rassemblés la semaine dernière semblent satisfaisants, selon des sources du ministère citées par des médias.


Files d’attente devant les boulangeries ?

Signalons pour finir que les difficultés économiques aggravées par les mesures de confinement se sont répercutées sur le secteur vital des boulangeries. En conflit avec le ministre de l’Économie sur la tarification de certains produits essentiels à la distribution du pain, sur fond d’effondrement de la livre libanaise face au dollar, les boulangers ont décidé qu’à partir de lundi ils ne livreraient plus le pain aux commerces alimentaires, mais se contenteraient de le vendre sur place. Les boulangers ont d’avance rejeté sur les pouvoirs publics la responsabilité des files d’attente qui se formeront aux portes des boulangeries…


Lire aussi

« Il a fallu une épidémie de cette ampleur pour que notre travail soit reconnu à sa juste valeur »

Sollicités pour prêter secours à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri dans l’accueil des patients atteints par le Covid-19, les hôpitaux privés vont recevoir un montant substantiel de l’État. En effet, le gouvernement a débloqué d’urgence hier 450 milliards de livres au bénéfice des hôpitaux privés, dont un certain nombre ont investi des fonds importants pour adapter leurs...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut