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À La Une - Liban

Tollé après une caricature d'al-Joumhouriya assimilant Palestiniens et coronavirus

A la suite d'une intervention du directeur de la SG libanaise, le quotidien aurait promis de s'excuser, indique l'OLP. 

La caricature publiée par le quotidien libanais al-Joumhouriya dans son édition du mardi 14 avril 2020. Photo D.R.

Une caricature publiée mardi dans le quotidien libanais al-Joumhouriya, faisant un amalgame douteux entre le nouveau coronavirus en 2020 et les Palestiniens lors la guerre civile au Liban (1975-1990), a provoqué une levée de boucliers mercredi et a été qualifiée de "raciste" par plusieurs organisations et responsables, ce qui a poussé le journal à la retirer, après une intervention du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. 

La caricature montre un parallèle entre la modélisation du Covid-19, "le 13 avril 2020", et un dessin de la tête d'un Palestinien, reconnaissable à son keffiyé, "le 13 avril 1975". Elle a été publiée dans le quotidien à l'occasion de l'anniversaire des 45 ans de l'attaque contre un bus de Palestiniens le 13 avril 1975, à Aïn el-Remmané, événement traditionnellement considéré comme marquant le début de la guerre civile au Liban. 

L'Union des auteurs libanais a condamné le "comportement irresponsable" du quotidien et réclamé des excuses, au nom des peuples libanais et palestinien. L'association des Journalistes pour la liberté a, elle, dénoncé "le racisme et la discrimination" d'al-Joumhouriya, indiquant que ce n'était pas la première fois que le journal faisait un faux-pas similaire. Ce dessin "pourrait causer du tort aux réfugiés palestiniens au Liban", a estimé l'organisation.

En Palestine, l'évêque grec-orthodoxe Atallah Hanna a dénoncé un dessin qui "est contraire à toutes les valeurs humaines et morales" et qui porte atteinte aux Palestiniens. "Comparer les Palestiniens au coronavirus est un crime", a-t-il souligné dans un communiqué. De son côté, le Front démocratique pour la libération de la Palestine a condamné "l'affront lancé non seulement contre le peuple palestinien, mais également contre les Libanais".

Le commandement de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a pour sa part remercié le directeur général de la SG libanaise pour son intervention auprès du journal. Grâce à la médiation du général Abbas Ibrahim, réputé pour ses talents de négociateur, al-Joumhouriya "a promis de retirer la caricature raciste et de s'excuser", selon l'OLP. 

Le 13 avril 1975, alors qu'une certaine tension régnait dans le quartier de Aïn el-Remmané à la suite de l'assassinat d'un responsable Kataëb du secteur et de tirs en direction d'une église où se trouvait le fondateur des Kataëb Pierre Gemayel, des miliciens Kataëb avaient mitraillé un autobus transportant des Palestiniens passant dans cette banlieue chrétienne de Beyrouth, marquant le point de départ d'un conflit qui allait durer 15 ans.

Le Covid-19 a fait plus de 125 000 morts dans le monde entier et contaminé plus de 2 millions de personnes. 


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Une caricature publiée mardi dans le quotidien libanais al-Joumhouriya, faisant un amalgame douteux entre le nouveau coronavirus en 2020 et les Palestiniens lors la guerre civile au Liban (1975-1990), a provoqué une levée de boucliers mercredi et a été qualifiée de "raciste" par plusieurs organisations et responsables, ce qui a poussé le journal à la retirer, après une intervention du...

commentaires (4)

C,EST RISIBLE.

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 29, le 15 avril 2020

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Commentaires (4)

  • C,EST RISIBLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 29, le 15 avril 2020

  • Nier une vérité est un crime contre l'humanité. Nier les provocations des Palestiniens armés dans les rues paisibles d'une ville d'un pays qui n'est pas le leur, est un crime contre l'humanité.

    Un Libanais

    14 h 10, le 15 avril 2020

  • Pour les Français qui sont venus au Liban dans les années 70 , il est évident que les Palestiniens se comportaient très mal pour des hôtes qui les avaient accueillis fraternellement . Ils étaient comme un cancer qui a détruit le Liban . Bien sur ils ont payé très cher mais le Peuple Libanais aussi . Aussi il faut que les donneurs de leçon se calment un peu avant que de crier au scandale

    yves gautron

    14 h 04, le 15 avril 2020

  • Les 'dirigeants' palestiniens n'ont-ils vraiment rien d'autre a faire de leur temps? Quelles mesures ont-ils pris pour protéger les réfugiés du coronavirus dans les camps? Et on doit s'excuser encore? Affligeant...

    Mago1

    13 h 56, le 15 avril 2020

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