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À La Une - santé

Coronavirus : crise autour de l'OMS, l'Europe face au casse-tête du déconfinement

Plus de 126.000 morts ont été dénombrés à travers la planète et les Etats-Unis sont devenus le principal foyer du Covid-19. 

Une personne portant une visière de protection à Berlin, le 11 avril 2020. Photo AFP / David GANNON

La décision américaine de couper les vivres à l'OMS en pleine pandémie de coronavirus suscitait la consternation mercredi, la question du déconfinement restant épineuse même dans les pays réputés gérer le mieux la crise. Premier en Europe, le Danemark a timidement rouvert ses écoles mercredi, une expérience scrutée de près par de nombreux Etats cherchant à relancer des économies asphyxiées.

Malgré l'alerte rouge sanitaire, le président américain Donald Trump a mis à exécution dans la nuit de mardi à mercredi sa menace de couper les vivres à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'accusant de "mauvaise gestion" et de "dissimulation" dans cette pandémie partie de Chine fin 2019. Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a vivement critiqué cette initiative, jugeant que ce "n'est pas le moment de réduire le financement" des organisations combattant la pandémie. De l'UE à la Chine en passant par l'Union africaine, de nombreux pays et organisations ont également fustigé cette initiative de Washington, premier bailleur de l'OMS avec plus de 400 millions de dollars par an.
"Nous devons travailler en étroite collaboration contre le Covid-19. Un des meilleurs investissements est de renforcer les Nations unies, en particulier l'OMS", a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas. La Russie a dénoncé "l'approche très égoïste" de Washington.

Loin de ces préoccupations, près de la moitié des écoliers danois, petits drapeaux à la main, ont été invités à regagner leurs établissements après un mois de fermeture. Le pays a déploré jusqu'à présent 299 décès pour près de 6.700 cas. "Nous devons retourner à la vie quotidienne", se félicite Caroline, une mère de deux enfants à Copenhague. Les classes ont été aménagées pour offrir une distance de deux mètres entre les tables. Mais la reprise est jugée prématurée par certains parents, pour qui un "enfant n'est pas un lapin de laboratoire".


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La Corée aux urnes 
Les Coréens du Sud se sont eux rendus nombreux aux urnes mercredi pour les législatives. Un signe de résilience dans ce pays qui fut l'un des premiers frappés après la Chine, mais qui a su contenir la pandémie grâce à un dépistage massif. Prise de température générale, isoloirs spéciaux pour les électeurs fiévreux, bureaux de vote dédiés aux personnes en quarantaine... "C'est très bien organisé", a salué Kim Gwang-woo, 80 ans. "Les gens gardent leurs distances et tout le monde porte des gants."

Malgré le confinement de plus de la moitié de l'humanité et une baisse de la pression hospitalière dans la plupart des pays d'Europe, la pandémie continue de tuer massivement et engendre une incertitude économique "considérable", selon le Fonds monétaire international (FMI). 

Ville la plus frappée d'Amérique latine, Guayaquil, en Equateur, ne sait plus que faire de ses cadavres. "Il n'y a de place ni pour les vivants, ni pour les morts", s'alarme Cynthia Viteri, la maire de cette cité portuaire de 2,7 millions d'habitants où "deux cimetières supplémentaires" sont en cours d'aménagement.




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Les Etats-Unis principal foyer 
Plus de 126.000 morts ont été dénombrés à travers la planète et les Etats-Unis sont devenus le principal foyer du Covid-19. Le pays a recensé plus de 2.200 morts en 24 heures et plus de 25.700 morts au total. 

Alors que la crise menace de se poursuivre pendant des mois, voire des années, le FMI s'est efforcé de chiffrer ses conséquences économiques, qu'il a déjà comparées à celles de la crise de 1929. Pour l'heure, l'institution table sur une contraction de 3% du PIB mondial cette année. Dans ce contexte, le président français Emmanuel Macron a jugé "indispensable" un moratoire sur la dette des pays africains pour aider le continent à traverser la crise, avant une réunion mercredi soir des ministres des Finances des pays du G20.

En Europe, plusieurs pays à l'instar du Danemark ou de l'Autriche, qui a rouvert mardi ses petits commerces non-essentiels, esquissent des plans de sortie progressive du confinement. La Commission européenne, qui a présenté mercredi sa feuille de route en la matière, insiste cependant sur la nécessité d'une "action coordonnée", pointant à défaut le risque d'"effets négatifs sur tous les Etats membres".
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a par ailleurs a annoncé une conférence des donateurs le 4 mai pour la recherche d'un vaccin.



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Tour de France reporté 
L'Allemagne, relativement épargnée (environ 2.800 morts) par rapport aux pays comparables en termes de population, a de son côté décidé mercredi prolonger jusqu'au 3 mai ses mesures coercitives, qui varient d'une région à l'autre. A l'arrêt depuis plus d'un mois, l'Italie (21.000 morts) a autorisé des réouvertures localisées et très limitées de certains commerces. En Espagne, troisième pays le plus endeuillé au monde (plus de 18.500 morts), une partie des travailleurs ont repris lundi le chemin des usines et des chantiers, après deux semaines d'arrêt quasi total de l'économie. La France a été le premier des grands pays les plus touchés (avec plus de 15.700 décès) à donner une date, le 11 mai, pour un éventuel début du déconfinement progressif.

Deux nouveaux événements sportifs et culturels majeurs se sont ajoutés mardi à la liste de ceux touchés par le coronavirus: le départ du Tour de France cycliste sera reporté, peut-être au 29 août, et l'édition 2020 du Festival de Cannes pourrait prendre de "nouvelles formes".




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La décision américaine de couper les vivres à l'OMS en pleine pandémie de coronavirus suscitait la consternation mercredi, la question du déconfinement restant épineuse même dans les pays réputés gérer le mieux la crise. Premier en Europe, le Danemark a timidement rouvert ses écoles mercredi, une expérience scrutée de près par de nombreux Etats cherchant à relancer des économies...
commentaires (3)

UNE AUTRE GAFFE DU MEGA GAFFEUR...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 32, le 15 avril 2020

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Commentaires (3)

  • UNE AUTRE GAFFE DU MEGA GAFFEUR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 32, le 15 avril 2020

  • C’est devenu très cool de par le monde d’être anti-américain, voir anti-républicain, en chapeautant les organisations internationales de patrons, style Che Guevara, plus à gauche que la Gauche. Oui, c’est cool l’antiaméricanisme alors que l’Amérique finance au moins 30% des budgets de ces organismes internationaux. L’OMS n’échappe pas à la règle. On lui permet d'être « politiquement correcte » envers la Chine. Mais il n'y a rien de « correct » en cochant leurs faux calculs du Corona. Ces chiffres falsifiés sont « taken for granted » en espérant que cela nuira d’uns façon ou d’une autre à l’Amérique. Ces dirigeants de l’OMS sont responsables dans leur romantisme qui a contribué à cet état destructif du monde exactement comme le socialisme ou le communisme a ruiné tous ceux qui l’avaient épousé. Le président Trump a fait ce qu'il fallait faire en retenant les fonds et une investigation à suivre sera nécessaire.

    Aref El Yafi

    11 h 54, le 15 avril 2020

  • Il ne fait aucun doute que l’OMS a été défaillante dans la gestion de cette crise certes inédite. Cependant son président aurait du démissionner partant du principe : quand un responsable échoue, il doit quitter son poste de responsabilité

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 43, le 15 avril 2020

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