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Culture - Questionnaire du temps retrouvé

Ibrahim Maalouf : Twitter est une cyberpandémie à lui tout seul

Le trompettiste et compositeur franco-libanais, épris de métissages et de liberté, se confie depuis Paris sur son état actuel entre quatre murs.


Ibrahim Maalouf, autoportrait (selfie) en mode confinement. Photo DR

Qu’est-ce qui vous manque le plus dans ce confinement forcé ?

Ma famille. Pendant le confinement, je suis à la maison avec ma grand-mère Odette. Elle a 98 ans et je discute beaucoup avec elle. Mais toute ma famille me manque beaucoup.

Qu’est-ce qui vous réjouit le plus ?

Pas grand-chose... Mais bon, je profite de ce moment bizarre pour ranger, classer, organiser tout plein de documents entassés depuis des années et que je n’ai jamais eu le temps de ranger.

Où auriez-vous aimé être confiné, à part chez vous ?

Dans mon village du Metn. L’air est sain, la nature est propre, et cela aurait été le meilleur endroit, pour moi en tout cas.

Avec quel chanteur ou musicien auriez-vous aimé vous confiner ?

Un pianiste ou guitariste. Peut-être François Delporte, le guitariste de mon groupe, ou bien Frank Woeste, le pianiste. Cela nous aurait donné l’occasion de travailler des choses en duo, chose que j’adore faire.

Quel est votre look vestimentaire du confinement ?

Le survêtement de sport !

Êtes-vous télétravail ou télé tout court ?

Les deux, mais en termes de télé, c’est surtout des séries et des plateformes type Netflix, OCS (Orange Cinéma Séries), etc. La télé « normale » ne m’a jamais trop intéressé, sauf quelques exceptions.

Chauve-souris/pangolin ou complot international ?

Chauve-souris/pangolin. Même si je ne suis pas naïf et que je sais que beaucoup de scénarios considérés comme complotistes sont tout à fait possibles en général, y compris dans le domaine de la géopolitique internationale, mais là, clairement, cela fait des années que les spécialistes, virologues, épidémiologistes sonnent l’alarme en prévenant qu’une crise sanitaire mondiale est sur le point d’arriver, et ce pour de nombreuses raisons qu’ils détaillent depuis très longtemps. Tous les grands spécialistes des épidémies et pandémies nous ont prévenus depuis longtemps que chaque année de nombreux virus sont neutralisés in extremis, et qu’un jour quelque chose va leur échapper. Voilà, c’est arrivé. Deux mois avant le début de la pandémie, j’exhortais tous mes amis et ma famille à regarder un épisode de En Bref sur Netflix, qui expliquait que la prochaine pandémie viendrait certainement des chauves-souris en Chine...

Fin du monde ou début d’une ère nouvelle ?

Ni l’un ni l’autre. Je pense que telle une guerre, les gens finissent par passer à autre chose, la vie reprend. Espérons simplement qu’on en tire les bonnes conclusions.

Junk Food ou sport dans le salon ?

Les deux ! L’un ne va pas sans l’autre, LOL.

Vinaigre blanc ou eau de Javel ?

Les deux !

Médias traditionnels ou réseaux sociaux ?

Les deux. Sauf Twitter... Ce réseau social est une cyberpandémie à lui tout seul.

Vous êtes-vous découvert un nouveau talent ou un nouveau penchant ?

Non, mais je me suis enfin décidé à commencer à jouer de la guitare. Et je m’amuse beaucoup ! J’adore cet instrument.

Quel film mettez-vous en quarantaine ?

Des séries. Rien en boucle, mais plein de séries, notamment les documentaires.

Un film classique que vous aimeriez (re)voir maintenant ?

Interstellar. Un des plus beaux films que j’ai pu voir de ma vie.

Quel livre avez-vous envie de jeter par la fenêtre ?

Robinson Crusoé. LOL

Qu’est-ce qui vous fait encore rire ?

L’humour des gens sur les réseaux. Ils font des parodies, transforment le quotidien en blague géante. Il y a de l’espoir quand je vois les gens capables de rire de choses aussi graves.

Pleurer ?

Twitter... Clairement, je ne vois rien de pire. C’est incroyable. C’est la plateforme la plus pourrie qui puisse exister. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on continue à donner de l’importance à ce qui est écrit dessus. N’importe qui écrit « Je n’ai plus de papier toilette dans mes WC » et la moitié de la planète retweete : « Il y a une pénurie de papier WC ». Twitter, c’est la connerie humaine multipliée potentiellement par 7 milliards, puissance 7 milliards...

Une qualité à prendre et un défaut à laisser, avec cette pandémie ?

La patience pour la qualité. Parce qu’on en a tous besoin. Le « ragotage » pour le défaut à enlever. Car, en ces temps compliqués, les ragots et les rumeurs peuvent décimer une population, les gens sont capables de s’entre-tuer pour un paquet de cigarettes...

Un seul mot pour décrire votre état d’esprit ?

Circonspect.

Quelle est la dernière chose à laquelle vous pensez le soir avant de vous coucher ?

Ma fille. C’est pas une chose, mais je n’ai pas d’autre réponse. Je ne fais que penser à elle, au futur, et au monde qu’on va transmettre à nos enfants.

Quelle est la première chose que vous ferez à la fin de la pandémie ?

Aller la voir. Elle vit de l’autre côté de la France avec sa mère. Elle me manque terriblement. Je vis pour elle et être éloigné d’elle dans cette période de crise me fend le cœur. Mais on n’a pas le choix, et elle le comprend et ne m’en porte pas rigueur. Elle vit cette crise avec beaucoup de philosophie, du haut de ses 10 ans. Elle m’impressionne.

Qu’est-ce qui vous manque le plus dans ce confinement forcé ? Ma famille. Pendant le confinement, je suis à la maison avec ma grand-mère Odette. Elle a 98 ans et je discute beaucoup avec elle. Mais toute ma famille me manque beaucoup.Qu’est-ce qui vous réjouit le plus ? Pas grand-chose... Mais bon, je profite de ce moment bizarre pour ranger, classer, organiser tout plein de documents...

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