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Économie - Crise

L’AIL soutient l’institution du « dollar industriel » proposé par le ministère de l’Industrie

Le président de l’Association des industriels libanais, Fadi Gemayel, lors de l’une des actions lancées par la filière ces derniers mois. Photo P.H.B.

L’Association des industriels libanais (AIL), présidée par Fadi Gemayel, a demandé jeudi dans un communiqué au Conseil des ministres de mener à terme le projet de Imad Hobballah, le ministre de l’Industrie, appelant à la création d’un « dollar industriel » fixé à 2 000 livres, sur fond de crise économique et financière qui a fortement affecté les opérations de change.

Le projet, soumis à l’exécutif en courant de semaine, vise à mettre en place un dispositif pour rendre plus flexibles les conditions auxquelles les industriels peuvent utiliser leurs propres fonds déposés dans les banques du pays pour financer leurs importations de matières premières – pour des besoins annuels estimés à 3 milliards de dollars par l’AIL. Selon une source au ministère, le projet doit être débattu en Conseil des ministres qui devra décider quels types de normes adopter pour le mettre en œuvre – loi, décret, décision ministérielle ou circulaire de la Banque du Liban (BDL).

Selon Fadi Gemayel, le projet du ministre englobe aussi un projet de restructuration des dettes des industries locales et demande un allongement des délais de remboursement ainsi qu’une baisse des intérêts dus. L’AIL a pointé du doigt le fait que les banques continuent de pratiquer des « taux d’intérêt élevés », bien que l’Association des banques du Liban (ABL) ait abaissé le 17 février dernier le BRR (Beirut Reference Rate) –

les taux de référence sur la livre et le dollar, qui sert de base pour définir les taux sur les crédit qu’elles octroient (les taux débiteurs).

Comme la quasi-totalité des déposants des banques du pays, les industriels doivent composer depuis plusieurs mois avec les restrictions –

informelles et illégales – mises en place par les banques pour tenter de se protéger des effets de la crise et qui ont principalement affecté les transferts vers l’étranger et les retraits en dollars. Ces mesures ont notamment contribué à doper la demande de devises chez les changeurs, faisant s’envoler le taux dollar/livre à un niveau presque deux fois plus élevé que la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar, encore appliquée entre les banques et la BDL (voir par ailleurs). Cette dernière a adopté en mars une circulaire plafonnant le taux de change dollar/livre à l’achat, un texte qui n’est pour l’instant pas respecté par les acteurs de la filière, ceux agréés comme ceux travaillant au marché noir. Une situation qui a poussé les industriels, qui doivent en plus gérer les répercussions sur leur activité de l’état d’urgence sanitaire décrété le 15 mars par l’exécutif pour lutter contre l’épidémie de coronavirus (Covid-19), à monter au créneau à plusieurs reprises ces derniers mois pour demander des alternatives crédibles. En vain pour l’instant, malgré certaines annonces qui n’ont pas été suivies d’effets.

L’Association des industriels libanais (AIL), présidée par Fadi Gemayel, a demandé jeudi dans un communiqué au Conseil des ministres de mener à terme le projet de Imad Hobballah, le ministre de l’Industrie, appelant à la création d’un « dollar industriel » fixé à 2 000 livres, sur fond de crise économique et financière qui a fortement affecté les opérations de...

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