Encore un crime contre l’histoire de Beyrouth et spécialement la région d’Achrafieh connue de nos jours sous le nom du « triangle d’or » où presque chaque vingt jours et depuis neuf mois exactement un immeuble ancien ou historique disparait soit accidentellement, soit « à la libanaise ». Il s’effondre pour de sombres raisons. L’immeuble Rizk qui fait face au palais de Lady Cochrane est la dernière villa victime du quartier Sursock qui va bientôt disparaître sous les coups de pioches sans pitié et au nom du modernisme et du coefficient d’exploitation.
Cette bâtisse créée et construite par Edgar Sisto en 1948 est connue pour l’art de la ferronnerie architecturale où les portes grilles et rampes sont en fer forgé. Sans compter une abstraction géométrique liée à la forme atypique des fenêtres de la cage d’escalier qu’on peut percevoir sur la façade de l’édifice en cercles entrelacés. Cette mode fera fureur et beaucoup d’immeubles seront conçus ainsi, et cela durera quinze ans. Mais ce qui est bizarre et ce qui nous laisse perplexes est de savoir pourquoi un immeuble du même architecte tient toujours bon, sachant qu’il est actuellement en rénovation à Caracas, côté ouest de la capitale ?
N’est-il pas grand temps de se réveiller et sauver notre patrimoine, car même si on est endetté, à la porte de la faillite, il y a toujours espoir avec une nouvelle caste politique de sauver le pays. Mais si ces joyaux de l’architecture du XIXe et XXe siècles vont tous disparaître, un jour nul ne pourra les récupérer et il sera trop tard de regretter.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.
commentaires (0)
Commenter