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Lifestyle - This is America

Des sous-vêtements féminins à l’origine de la combinaison spatiale de Neil Armstrong

La Smithsonian Institution dévoile ses trésors culturels en ligne, en proposant notamment aux internautes un podcast insolite et passionnant sur la mission Apollo 11.

L’illustration du Podcast « Outer Space & Underwear ». Photo tirée du site Smithsonian Sidedoor

La Smithsonian Institution, l’une des plus grandes réserves culturelles du monde avec environ 154 millions de trésors muséographiques et éducatifs, propose, en ces temps de confinement, un accès à quelques pépites de son cru. Parmi celles-ci, le podcast Sidedoor (Porte latérale) révèle à travers plusieurs épisodes des histoires inédites et originales qui raviront les curieux. « Avec l’aide d’artistes, de biologistes, d’historiens, d’archéologues, de zoologistes et d’astrophysiciens, l’hôtesse, Lizzie Peabody, vous permettra de vous faufiler par la Sidedoor du Smithsonian à la recherche d’histoires que vous ne trouverez pas ailleurs », annonce l’institution. Parmi les épisodes proposés dans le cadre de ce podcast très bien ficelé, Outer Space & Underwear (Espace et sous-vêtements), deux éléments qui n’ont a priori aucun lien entre eux. Et pourtant… Ce sont les ingénieurs de la NASA qui leur ont découvert un dénominateur commun, en 1962, lorsqu’ils ont demandé à une poignée de fabricants de textile de dessiner la tenue qui conviendrait le mieux à un astronaute. Ils étaient loin de penser que les vêtements seraient imaginés par la firme International Latex Corporation, plus connue pour la fabrication des soutiens-gorge et gaines populaires griffés Playtex. Ni qu’ils seraient utilisés durant la mission Apollo 11.


Une combinaison sortie d’une fabrique de soutiens-gorge
Dans ces ateliers, spécialisés en sous-vêtements féminins, les dessinateurs, les concepteurs, les spécialistes en coupe et les couturières ont tous collaboré pour réaliser la combinaison portée par Neil Armstrong pour ses premiers pas historiques sur la Lune, le 20 juillet 1969. Après le retour sur terre de la fusée Apollo 11, la tenue de l’astronaute sur la Lune est exposée à l’Air and Space Museum à Washington. Cette combinaison avait alors coûté la bagatelle de 100 000 dollars (l’équivalent aujourd’hui d’environ 670 000 dollars)... Un casque, des gants et un réservoir d’oxygène porté sur le dos sont venus compléter l’équipement.

« Confortable dans son cocon de 21 couches de matières synthétiques, de caoutchouc et de fils de polyester métallisés, Neil Armstrong était protégé de l’absence d’air sur la Lune, des rayons ultraviolets et des potentielles micrométéorites filantes. En fin de compte, son habit était l’œuvre à la fois d’une technologie de pointe et d’un artisanat du vieux monde », détaille Andrew Chaikin, un chercheur et historien de la NASA, qui décrit cette réalisation complexe et hautement technologique, étrangement sortie d’une fabrique de soutiens-gorge.


Précision au millimètre près
Chaque point cousu par les couturières devait être extrêmement précis et, dans ce travail consacré à une mission dans l’espace, une erreur d’un tiers de centimètre pouvait créer un dangereux imprévu au programme établi.

Dans cet épisode passionnant de Sidedoor, on apprend également que les matériaux utilisés pour confectionner cet habit de cosmonaute existaient déjà, mais qu’il a tout de même fallu en créer un nouveau, plus pointu, afin de faciliter les mouvements de l’astronaute sur le sol lunaire. L’objectif était que Neil Armstrong puisse se mouvoir avec aisance pour collecter de précieux échantillons de roches et de poussière, et photographier, le plus rapidement possible, un cratère situé à 60 mètres du lieu de l’alunissage. Tout ceci, sans penser au fait que plusieurs couches de tissus le séparaient du vide de l’espace.

Quelques années plus tard, dans une lettre rendant hommage à la NASA pour cette tenue remarquable, l’astronaute américain avait écrit avec humour : « L’A7-L a été la combinaison spatiale la plus photographiée dans l’histoire. C’est sans doute parce qu’elle était si photogénique ! Également responsable de ce succès, sa capacité à cacher la laideur de son occupant… » Il avait ajouté, plus sérieusement : « Sa véritable beauté est d’avoir fonctionné. » Récemment, et pour la protéger des outrages du temps et l’empêcher de se désagréger, car la tenue était conçue pour une seule mission, la combinaison a été soumise à un processus de conservation, très coûteux, réalisé grâce à une campagne de donation du Air and Space Museum. Presque flambant neuve, elle figure désormais derrière une vitrine spéciale, située dans l’aile dédiée aux Frères Wright, les pionniers américains de l’aviation. Lors de son épopée vers la Lune, Neil Armstrong avait emporté dans ses bagages un morceau de leur premier avion…



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