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Économie - Transactions

La CNSS appelle les banques à ne pas refuser de décaisser ses chèques

La CNSS affirme avoir reçu de nombreuses plaintes de la part d’assurés qui souhaitaient décaisser des chèques qu’elle avait émis. Photo d’archives

Le directeur général de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), Mohammad Karaki, a exhorté hier les banques libanaises où sont domiciliés ses comptes de ne pas refuser de décaisser (retirer en espèces) les chèques qu’elle émet au bénéfice de ses assurés pour couvrir certains traitements oncologiques ou permettant de soigner d’autres maladies graves.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le responsable affirme avoir pris connaissance de « nombreuses plaintes » allant dans ce sens de la part d’assurés, concernant « certaines banques », évoquant soit des refus, soit des reports injustifiés qui obligent les clients à se déplacer une nouvelle fois, à un moment où le pays a décrété des mesures de confinement pour faire face à l’épidémie de coronavirus. « Certaines (agences) vont même jusqu’à réclamer des rapports médicaux prouvant l’état de santé du patient », a-t-il déploré, reprenant les termes publiés dans le communiqué de la CNSS.

Chèques en livres

« Quand l’institution couvre les frais d’un traitement contre le cancer ou une autre maladie grave, elle émet un chèque – toujours libellé en livres libanaises – au bénéfice de l’assuré. Ce dernier peut soit le déposer sur son compte en se rendant à sa banque, soit directement le décaisser auprès de l’agence de la banque où l’antenne de la CNSS qui effectue le paiement possède des comptes », explique Mohammad Karaki. « Or, souvent, les montants liés à ce type de couverture sont relativement importants, de l’ordre de 1 ou 2 millions de livres libanaises (entre 600 et 1 200 dollars au taux officiel de 1507,5 livres) et doivent servir à rembourser des traitements déjà payés, ou pour lesquels les pharmaciens ont accepté d’avancer tout ou partie du prix, ce qui explique que beaucoup d’assurés préfèrent directement les décaisser », poursuit-il. Il ajoute enfin que le nombre de cas reportés de refus ou de reports s’est multiplié ces dernières semaines, ce qui a poussé la CNSS à communiquer publiquement sur le sujet, avec l’espoir que l’Association des banques du Liban suivra l’affaire.

Les banques libanaises ont réduit le nombre d’agences ouvertes, leurs horaires d’ouverture ainsi que la palette de services bancaires assurés depuis le début de l’état d’urgence sanitaire le 15 mars. Mais les établissements avaient déjà imposé – de manière informelle et illégale – d’autres restrictions avant cette période dans un contexte de grave crise économique et financière que traverse le pays. Ces restrictions, que le gouvernement n’a toujours pas légalisé en raison de l’opposition de certains partis politiques, touchent principalement les retraits de dollars mais aussi les plafonds de retraits en livres.

Ces restrictions ont alimenté la crise de confiance des déposants, qui ont commencé à vouloir massivement retirer leurs économies. Une tendance qui a fait s’envoler le taux livre/dollar chez les changeurs (2 750 livres à l’achat et 2 850 livres à la vente hier sur le marché noir, selon le site Lebanseslira.org) ainsi que la quantité de livres en circulation sur le marché, qui, à 14 450 milliards, a littéralement doublé depuis octobre, selon le dernier bilan de la Banque du Liban publié mardi.

P.H.B.


Le directeur général de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), Mohammad Karaki, a exhorté hier les banques libanaises où sont domiciliés ses comptes de ne pas refuser de décaisser (retirer en espèces) les chèques qu’elle émet au bénéfice de ses assurés pour couvrir certains traitements oncologiques ou permettant de soigner d’autres maladies graves.Contacté par...

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