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Culture - Design

Mohasseb, Chaya, Sarakbi et Matta étaient partis à la conquête de l’Amérique...

Emmené par la galerie « Gabriel et Guillaume », un groupe de designers libanais présentait dernièrement, avec succès, ses créations à New York, lorsque le coronavirus a frappé, contraignant Big Apple, aussi, à la fermeture des espaces d’exposition jusqu’à nouvel ordre. Retour sur une tournée américaine interrompue.

La table basse de Ranya Sarakbi et Niko Koronis. DR

C’est entourée de pièces mobilières de collection signées par de grands noms du design du XXe siècle, tels Gio Ponti, Zaha Hadid (un de ses premiers canapés des années 1980), Ettore Sottsass ou Garouste & Bonetti, qu’était encore présentée en début de semaine au Lundmark Penthouse à New York une sélection de créations contemporaines de designers libanais. Un groupe dans lequel on retrouve Georges Mohasseb (Studio Manda), Karim Chaya (à la tête de Spockdesign qui a travaillé, cette fois, en duo avec Michelle Maria de Mariagroup), la sculptrice Ranya Sarakbi (qui a collaboré avec l’architecte Niko Koronis) ainsi que la céramiste d’art Hala Matta (Atelier Namika). Commissionnés par Nancy Gabriel – cofondatrice avec Guillaume Excoffier de la galerie pop-up et voyageuse Gabriel et Guillaume –, ils ont réalisé chacun une ou plusieurs pièces destinées exclusivement à la série d’expositions que leur avait programmée la galeriste itinérante à travers les États-Unis. À commencer par le très select The Salony Art+Design à New York (qui s’est tenu du 14 au 18 novembre 2019). Puis, depuis début janvier, au Landmark Penthouse, situé au sommet du Steinway Hall (prestigieux édifice historique de Manhattan) où s’était installée la pop-up galerie, en principe jusqu’au 30 avril. « Nous avions également programmé de participer en juin à une importante exposition qui devait inaugurer un nouveau quartier érigé sur la baie de San Francisco et destiné à être un hub artistique. Ce projet risque maintenant d’être reporté jusqu’au mois de septembre », signale Nancy Gabriel.

« Gravitation », « Érosion » et force de la nature…

Les expositions new-yorkaises auront néanmoins offert une visibilité élargie à l’international aux designers libanais qui, en dépit de styles et techniques différents, gardent, tous, dans leur travail, la trace de l’intervention humaine. « C’est cela qui donne à leurs œuvres un caractère unique. Et qui nous a amenés à nous y intéresser car pour nous, le contemporain n’a d’intérêt que lorsque l’artisanat y est mis en valeur », indique encore Nancy Gabriel. C’est dans cet esprit qu’elle a suggéré une collaboration entre Ranya Sarakbi au travail sculptural et l’architecte Niko Koronis à la technicité de pointe. Une association dont a résulté une collection, baptisée RNT I, de 7 pièces combinant bronze, pierre, bois laqué et velours, déclinées en tables d’appoint, table basse et banquettes d’une certaine beauté brutaliste.

Pour sa part, Karim Chaya, féru de créations conjuguant matières et lumière, a conçu et réalisé manuellement, avec sa femme Michèle Maria Chayaa, une impressionnante suspension en papier japonais Washi nommée, à juste titre, Gravitation.

« En tant que force qui donne forme à la plupart des structures à grande échelle de notre univers, la gravité est représentée par le mouvement de la lumière autour d’un centre sombre. Et donc, dans cette pièce, par la déformation du papier fibreux autour d’un vide abstrait », signale le couple d’architectes-designers.

C’est également l’idée de force de la nature qui prédomine dans Erosion, le meuble totem de Georges Mohasseb. Une pièce unique, exécutée manuellement, à la fois sculpturale et fonctionnelle – de 2,10 mètres de hauteur sur une base de 80x80 cm – qui évoque un bloc naturel érodé par l’action conjuguée du vent, de l’eau et du soleil…Bref, par le passage du temps. Pour cette création, qui semble avoir été inspirée par les paysages rocheux du Kesrouan, Georges Mohasseb a utilisé des matières évidemment naturelles et d’usage ancestral. À savoir du chanvre, du plâtre et de l’eau. Des matériaux toujours utilisés à l’heure actuelle mais quasi-exclusivement dans la fabrication des moulures des plafonds et que le designer avait envie d’expérimenter dans un usage mobilier nouveau.

Quant à Hala Matta, ce sont éminemment les éléments naturels qui s’expriment dans son œuvre de céramiste.

C’est entourée de pièces mobilières de collection signées par de grands noms du design du XXe siècle, tels Gio Ponti, Zaha Hadid (un de ses premiers canapés des années 1980), Ettore Sottsass ou Garouste & Bonetti, qu’était encore présentée en début de semaine au Lundmark Penthouse à New York une sélection de créations contemporaines de designers libanais. Un groupe dans...

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