Rechercher
Rechercher

Société - pandémie

Coronavirus : deux nouveaux décès au Liban hier, la mobilisation générale s’accentue

Vingt-trois nouveaux cas détectés ces dernières 24 heures.


Inconscients ou mal sensibilisés aux risques auxquels ils s’exposent et exposent leur entourage, des Tripolitains se sont rassemblés dans la rue hier pour la prière du vendredi. Photo ANI

Le bilan des morts dus au coronavirus a grimpé à huit hier, après le décès en début de soirée d’un malade à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, et d’un autre, quelques heures plus tôt, à l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes, à Achrafieh. Ce dernier, un octogénaire, souffrait de maladies chroniques. Le patient décédé à l’hôpital Rafic Hariri se trouvait depuis quelque temps aux soins intensifs et son état était critique.

Parallèlement, 23 nouveaux cas de Covid-19 ont pu être détectés au cours des dernières vingt-quatre heures, ce qui porte à 391 le bilan total des contaminations depuis que la pandémie a atteint le pays du Cèdre, le 21 février, dont trois cas critiques et 27 guérisons, selon un site des ministères de l’Information et de la Santé dédié au coronavirus.

La pandémie devrait être contenue, surtout si les mesures de confinement sont respectées à la lettre, ce qui n’est toujours pas le cas malheureusement, comme on a pu le constater à travers les photos de rassemblements à Tripoli, pour la prière du vendredi. En dépit de la fermeture des mosquées et des nombreux appels à respecter la mobilisation générale, les croyants se sont donné rendez-vous dans la rue, devant les lieux de culte, provoquant l’effarement d’une partie de la population de la ville qui a appelé la municipalité à intervenir, d’autant que conformément au plan de gestion de la crise, mis en place par la commission ad hoc du ministère de la Santé, les conseils municipaux ont un rôle crucial à jouer pour éviter une propagation du virus. En soirée, des jeunes dont les activités professionnelles ont été suspendues à cause des restrictions supplémentaires imposées aux commerces ont organisé un sit-in à Bab el-Tebbané et bloqué la route, en signe de protestation.

Depuis hier, les forces de l’ordre, notamment l’armée et les Forces de sécurité intérieure, sont mobilisées pour s’assurer du respect des nouvelles mesures annoncées jeudi par le gouvernement, dans le cadre de la mobilisation générale. Le décret entérinant la prorogation de cet ordre pour deux semaines supplémentaires a été publié hier, après signature par le chef de l’État, Michel Aoun. Le couvre-feu imposé depuis hier entre 19h et 5h devra s’étendre jusqu’au 12 avril, tout comme la fermeture totale de tous les commerces et les institutions non essentiels ainsi que des frontières aérienne, terrestres et maritimes. Dans un communiqué, les FSI ont annoncé que toute personne qui ne se conforme pas au couvre-feu serait poursuivie en justice. Elles ont souligné que tout commerce autorisé à ouvrir ses portes hors du couvre-feu serait automatiquement mis sous scellés et verbalisé s’il ne respectait pas les créneaux d’ouverture qui lui sont imposés. Les FSI ont encore indiqué qu’elles allaient renforcer leur surveillance du trafic routier, en s’assurant que les conducteurs de véhicules privés et publics respectent les consignes émises, concernant notamment les restrictions sur le nombre de passagers.

La mobilisation générale prévoit aussi, rappelle-t-on, la fermeture de l’aéroport, prolongée vendredi jusqu’au 12 avril devant les avions de ligne et les appareils privés.


(Lire aussi : Un monde fou, fou, fou, l'édito de Issa GORAIEB)


Diab en tournée à l’hôpital Hariri

Entre-temps, le gouvernement continue de plancher sur les moyens d’accélérer l’équipement des hôpitaux gouvernementaux appelés, dans les régions, à accueillir des malades atteints du coronavirus, et de mettre en place un plan de soutien aux tranches les plus vulnérables de la population au plan socio-économique. Rappelons à ce propos que le gouvernement avait annoncé le déblocage de 75 milliards de livres libanaises (environ 37,5 millions de dollars, au taux de 2 000 LL/dollar) dans les réserves budgétaires pour le Haut-Comité de secours « pour assurer la fourniture d’aides sociales et alimentaires », mais la procédure d’application de ce plan reste floue.

Dans ce contexte, le Premier ministre s’est entretenu au Grand Sérail avec le directeur régional de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, du soutien que la BM peut apporter au Liban dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Hassane Diab a également passé en revue avec le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Jan Kubis, les moyens de consolider la coopération bilatérale pour combattre le coronavirus.

Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé au personnel de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, en première ligne de la lutte contre le coronavirus, le paiement, à la fin du mois, de tous les arriérés de salaires qu’il réclame depuis plusieurs semaines. Les employés et le personnel médical de cet hôpital public manifestent régulièrement pour réclamer l’application de la grille des salaires, adoptée en 2017, dont ils n’ont toujours pas pu bénéficier, contrairement aux autres employés du secteur public. Ils avaient organisé un sit-in dans la matinée, avant l’arrivée du chef du gouvernement, qui était accompagné du ministre de la Santé, Hamad Hassan. « Je vous annonce une bonne nouvelle : j’ai signé et transféré au ministère des Finances la lettre du ministre de la Santé concernant les écarts relatifs aux salaires et aux grades, qui s’élèvent à 1,5 milliard de livres, en plus des 950 millions de livres qui ont été versés précédemment. Tous les employés de l’hôpital recevront leur nouveau salaire d’ici à la fin du mois. L’État aurait ainsi accordé à ces travailleurs leurs droits », a-t-il dit, avant de leur rendre un vibrant hommage.


Lire aussi

Ce que j’aurai appris, le billet de Médéa AZOURI

En France, plus de 600 Libanais veulent être rapatriés

La Quarantaine à Beyrouth, du rempart sanitaire du XIXe siècle à l’antre de la pollution du XXIe

À travers le plan contre le coronavirus, le Hezbollah envoie des messages dans trois directions, le décryptage de Scarlett HADDAD

La position du gouvernement sur les rapatriements fortement critiquée

Grâce au coronavirus, la justice numérique commence à balbutier

Le bilan des morts dus au coronavirus a grimpé à huit hier, après le décès en début de soirée d’un malade à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, et d’un autre, quelques heures plus tôt, à l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes, à Achrafieh. Ce dernier, un octogénaire, souffrait de maladies chroniques. Le patient décédé à l’hôpital Rafic Hariri se trouvait...

commentaires (3)

Oui mais la prière du vendredi est sacree,

Cadige William

09 h 29, le 28 mars 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Oui mais la prière du vendredi est sacree,

    Cadige William

    09 h 29, le 28 mars 2020

  • LES RASSEMBLEMENTS CONTINUENT. LES ECERVELES SONT DANS LES RUES. ILS NE REALISENT PAS LE DANGER ET METTENT EN DANGER LES AUTRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 57, le 28 mars 2020

  • Par désespoir, suicide par Corona...

    Wlek Sanferlou

    02 h 50, le 28 mars 2020

Retour en haut