Coronavirus au Liban : 99 cas détectés jusqu’à ce jour

Le ministère libanais de la Santé a annoncé dimanche en milieu de journée que le nombre de contaminations au nouveau coronavirus avait encore augmenté, pour atteindre 99 cas, soit six personnes atteintes de plus que la veille. Aucun nouveau décès dû à ce virus n'a toutefois été enregistré après les trois annoncés au cours de la semaine dernière. 

Dans son communiqué quotidien, le ministère de la Santé a indiqué que le bilan total de cas de coronavirus au Liban est de 99, un chiffre qui inclut les personnes testées positivement à la maladie à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, ainsi que dans les différents hôpitaux universitaires privés autorisés à effectuer les examens nécessaires. Le ministère ne précise pas la source de ces six nouvelles contaminations. 

Face au bilan qui continue d'augmenter, le Conseil supérieur de la défense s'est réuni à Baabda à 14h30 et a demandé aux autorités de décréter l'état de mobilisation générale, après quoi le chef de l’État Michel Aoun s'est adressé solennellement aux Libanais, annonçant que la situation actuelle dans le pays constituait un état d'urgence sanitaire qui nécessite une mobilisation générale. Il s'est prononcé avant de présider un Conseil des ministres d'urgence à 16h qui devrait mener à l'adoption de nouvelles mesures renforcées de protection contre la propagation de l'épidémie. Selon des informations rapportées par notre correspondante au palais de Baabda, Hoda Chedid, des représentants des syndicats de plusieurs professions libérales et d'organisations assistaient à la réunion gouvernementale. Il s'agit notamment du président du syndicat des médecins Charaf Abou Charaf, du président de la Croix-Rouge libanaise Antoine Zoghbi, du président du syndicat des hôpitaux Sleiman Haroun, de la présidente du syndicat des infirmiers et infirmières Mirna Doumit. Ces responsables seront chargés de présenter au cabinet la situation sanitaire actuelle.

Concernant les mesures de prévention à prendre par le cabinet, le député Samy Gemayel (Kataëb) a estimé que l'exécutif allait "finalement se trouver forcé de proclamer le couvre feu et de limiter les déplacements de la population dans le pays uniquement pour le ravitaillement". "Aucune autre mesure ne sera suffisante", a-t-il indiqué, sur Twitter. "Attendre que des milliers de personnes soient contaminées avant de prendre une telle mesure serait un crime contre le peuple" libanais, a-t-il ajouté. 

De son côté, le député Fady Alamé (Amal) a annoncé qu'il verserait son salaire de député à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, dont il a qualifié le personnel soignant de "héros".

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Fermeture des postes-frontières
Afin de faire face à cette pandémie, les autorités ont par ailleurs décidé de fermer ce soir à minuit les postes-frontières de Masnaa et Qaa entre le Liban et la Syrie.  "Les autorités m'ont informé que la frontière sera fermée à minuit, au niveau de Masnaa", a déclaré le président de la municipalité de Masnaa Saïd Yassine à L'Orient-Le Jour. Il a souligné que 4.000 voitures et entre 5 et 6.000 personnes traversent quotidiennement la frontière via ce point de passage. Et de préciser que cette décision fait suite aux demandes en ce sens envoyées aux ministres concernés par les autorités locales et municipales. "Il n'est pas permis de laisser la frontière ouverte face au virus qui met en péril la vie des Libanais", a ajouté le responsable municipal. "La municipalité de Majdel Anjar ne permettra pas que Masnaa soit rouvert avant au moins une semaine, si de nouveaux cas de coronavirus continuent à être détectés", a-t-il poursuivi. Le président de la municipalité de Qaa, Bachir Matar, a également confirmé cette décision à L'OLJ. Près de 500 personnes traversent quotidiennement la frontière à ce niveau, selon lui.

La Syrie de son côté n'a pas encore annoncé officiellement de détection de cas du coronavirus sur son territoire, mais des rumeurs et informations circulent sur les réseaux sociaux concernant de nombreux cas de contamination. Aux postes-frontières officiels entre les deux pays, des mesures avaient été renforcées ces dernières semaines, avec des contrôles médicaux pour les personnes entrant au Liban. Les personnes suspectes n'étaient pas autorisées à entrer en territoire libanais. Rappelons que l'armée libanaise avait fermé mercredi au moyen de remblais de terre les passages clandestins entre le Liban et la Syrie dans la région de Hermel.

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