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Lifestyle - Coolitude

Le tutu vedette des cimaises et des podiums

Au musée comme à la ville, la haute couture et la rue sont entrées dans une même danse.

La chaussure pointe de Christian Louboutin. Photo Fashion Institute of Technology

Dans l’imaginaire de toute femme (ou presque), quel que soit son âge, sommeille une danseuse, avec son tutu et ses ballerines si souvent revisitées par les plus grands designers. Témoin de cet effet magique et de la relation à la fois subtile et évidente entre ballet et mode, une exposition qui se tient actuellement au musée du Fashion Institute of Technology (FIT) à New York sous le titre Ballerina : Fashion’s Modern Muse (Ballerine : muse moderne de la mode). « Le ballet et la mode jouissent d’une grande connexion depuis les années 1930, précise la curatrice de l’exposition, Patricia Mears. L’émergence des femmes dans la haute couture, Chanel, Lanvin, Schiaparelli et Vionnet, rejointes plus tard par Christian Dior et Yves Saint Laurent, ont idéalisé l’image de la ballerine. » L’inauguration de cette exposition a sciemment coïncidé avec le déroulement de la New York Fashion Week afin de mettre en évidence l’influence que le ballet a eu aussi bien sur la mode très haut de gamme que sur le casual, depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours. Quelque 90 spécimens présentés le disent bien, incluant des costumes de ballet, des robes haute couture ainsi que des tenues sportives. La mise en place a été influencée par ce parallèle et le souligne parfaitement. Ainsi, chaque toilette portée en ville a été placée à côté de son alter ego pour la scène qui l’a inspirée, donnant l’occasion aux visiteurs de saisir immédiatement les points communs.

Les 1 375 plumes du tutu de la Pavlova

La place d’honneur a été réservée au célébrissime tutu revêtu par la non moins célèbre interprète de La Mort du cygne, Anna Pavlova. Ou plutôt La Pavlova, prima ballerina des ballets russes de Serge Diaghilev dont les premiers spectacles à Paris en 1909 firent un tabac, devenant par la même occasion une date culturelle historique. Dans le cadre de cette exposition, le tutu de la Pavlova a joui d’un traitement spécial : il est placé dans une vitrine hautement surveillée par un système d’alarme sophistiqué, pour ne pas être tenté de caresser les 1 375 plumes qui le composent et qui ont dû être comptées par les responsables du musée. C’était là une condition avant de donner le permis de le transporter de Londres où il est conservé jusqu’aux États-Unis.

Parmi les autres vedettes de l’exposition, une romantique robe du soir en tulle bleu marine, brodée d’étoiles, baptisée « Étoiles » et inspirée à Coco Chanel, en 1937, par le ballet Cotillon du chorégraphe George Balanchine. De même, Pierre Balmain a réinterprété à sa manière le tutu de La Mort du cygne en le transformant en une robe du soir rose et blanc cassé piquée de plumes de coqs. L’inverse se produit aussi, comme avec Marc Happel le costumier du New York City Ballet, qui a récemment créé pour le ballet Symphony in C un tutu en tulle et satins blancs orné de cristaux Swarovski. Une réminiscence d’une robe du soir en tulle et satin rose brodée de fils métalliques réalisée par Balanciaga en 1959 qui lui, avait, intervenu sur la forme du tutu traditionnel.

Des ballerines de Repetto à celles haut perchées de Louboutin

Pour se sentir pousser des ailes, les femmes ont également chaussé les demi-pointes des ballerines, devenues en ville synonymes de chaussures plates. Leur lancement et leur succès sont dus à Rose Repetto, couturière et mère de l’illustre danseur français Roland Petit. Elle avait commencé par ajuster ses chaussons de danse, douloureux pour ses pieds, afin de les rendre plus confortables. De fil en semelle, elle s’est attelée à la confection de pointes et demi-pointes de danseuses. Puis, en 1956, elle a transformé ses dernières en chaussures, devenues mythiques, qu’elle a baptisées « Cendrillon » et qu’elle a dédié à Brigitte Bardot, qui fut danseuse à ses débuts. Ces ballerines sont d’ailleurs immortalisées dans le film Et Dieu… créa la femme, avec B.B. dans le premier rôle. Depuis, les ballerines courent toujours aux quatre coins du globe, dans toutes les couleurs et les matières possibles, mais avec une forme unique. Elles sont récemment montées de grade grâce à l’incontournable chausseur des temps modernes, Christian Louboutin : la danse, un thème qui lui est cher, avait servi de cadre à la présentation d’une de ses collections de 2016 au cours de laquelle ses mannequins ont défilé littéralement sur la pointe des pieds, perchées sur une de ses créations les plus inattendues : de vraies pointes de ballerines noires avec des lacets en satin, néanmoins soutenues par un très fin talon aiguille d’une quinzaine de centimètres de haut. Une version botte a également été créée, le tout avec la signature indélébile du créateur : les semelles rouges.

Le tutu, lui, continue à virevolter sur les podiums et faire tourner les têtes. Repérée à la Semaine de la mode à Paris, une dernière version manière Louis Vuitton, avec des volants à bordures dorées et argentés.



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