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Lifestyle - Coolitude

« Annus Horribilis » II pour Elisabeth II

Dans son discours traditionnel marquant la fin de l’année, la reine d’Angleterre avait qualifié 1992 d’« Annus Horribilis », en référence aux problèmes familiaux qu’avait connus la famille royale à cette date. Rebelote cette année avec le « casse-tête » Harry et Meghan...

Photo de famille. Toby Melville/Reuters/POOL

Depuis quelques jours, l’histoire en Grande-Bretagne semble se répéter. Lors de son discours clôturant 2019, sa Très Gracieuse Majesté avait souligné : « Le chemin, bien sûr, n’est pas toujours lisse, et a pu cette année paraître par moments cahoteux. » Elle faisait allusion au retrait, l’an dernier, de son fils, le prince Andrew, de toutes ses obligations publiques, en raison de ses liens avec le pédophile américain Jeffrey Epstein. Ce dernier s’était pendu en prison, suite aux accusations dont il était l’objet.

Mais Sa Majesté ne se doutait pas encore qu’une autre secousse historique – la décision de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan de se mettre en retrait de ses obligations royales – allait inaugurer l’année 2020. La décision de ce glamorous couple de s’installer au Canada (qui certes fait partie du Commonwealth), en renonçant à leurs droits royaux, tout en continuant à être au service du royaume, ne pouvait que créer des remous dans une Angleterre qui continue, tant bien que mal, à s’accrocher aux traditions.

La portée de cette décision ne ressemble en rien, comme on pourrait le croire, à la célèbre histoire de son arrière-grand-oncle Édouard VIII qui, après avoir été, du 20 janvier au 11 décembre 1936, roi du Royaume-Uni et du Commonwealth britannique et empereur des Indes, avait renoncé au trône et à ses pompes pour l’amour de la belle Wallis Simpson. Seul point commun entre les deux histoires : les deux femmes derrière ces remous sont américaines et toutes les deux divorcées.


Harry et Meghan à la recherche de leur « identité caritative »

Contrairement aux priorités que se sont fixés Harry et Meghan – indépendance financière, calme et travail caritatif – l’arrière-grand-oncle et roi déchu avait mené avec sa bien-aimée une vraie dolce vita entre l’Europe et les Caraïbes. Aux frais du royaume et grâce à l’habilité du couple à savoir discrètement se faire entretenir, le duc et la duchesse de Windsor avaient réussi à acquérir une résidence de 14 pièces au Bois de Boulogne et une collection de bijoux, qui ont été vendus, après le décès de la duchesse de Windsor, pour la somme de 50 millions de dollars.

Ce ne sera pas là, prédit-on, l’orientation des Sussex, désireux surtout, comme ils l’ont annoncé, d’assurer à leur fils de huit mois, Archie, « un équilibre géographique » durant sa période de croissance. Une période qui serait partagée entre le Canada et la Grande-Bretagne, « pour garder ses liens avec la royauté où il a vu le jour », précise la presse. Ils pourront ainsi se concentrer sur le « nouveau chapitre » de leur existence, dont l’un des objectifs est la création d’une « nouvelle identité caritative ».Cet envol vers d’autres cieux du jeune couple, un des plus charismatiques du monde, a été qualifié de Megxit en référence au Brexit. Il est certain que la famille royale, comme elle l’a déclaré, s’est sentie « blessée », ayant été prise de court par l’annonce explosive du couple. Cet épisode n’a pu que lui rappeler l’abdication fracassante, en 1936, du roi Edouard VIII. Dans un communiqué officiel, Buckingham Palace a déclaré « comprendre leur désir d’avoir une approche différente des choses, mais il s’agit là de sujets compliqués qui demandent du temps pour être traités ».

Une aubaine économique perdue

Le prince Charles, père de Harry (et premier à la succession de sa mère), n’a pas caché son mécontentement devant ce coup de théâtre familial annoncé via un message sur Instagram. Ceci, bien qu’il se soit engagé lui-même à entreprendre une série de réformes de la royauté qu’il compte suivre une fois installé sur le trône. Il prévoit, selon l’historien et biographe britannique Robert Lacey, « une monarchie à dimension réduite », consistant notamment à supprimer certaines tâches confiées à des membres lointains de la famille.

À noter par ailleurs que, jusqu’à présent, le prince Charles prend à sa charge 95 % des dépenses de Harry et Meghan, somme puisée dans les rentes de son duché du Pays de Galles. On ne sait pas encore quel genre d’accord sera établi entre le père et le fils dans ce domaine. Les 5 % restants étant fournis par l’argent public auquel le couple n’aura plus droit en quittant l’Angleterre, même s’il conserve sa résidence de Frogmore (coût de sa rénovation : 2,4 millions de livres sterling), dont tous deux veulent faire leur « chez-soi en Angleterre ». Enfin, pour une liberté totale d’action, le couple a fait déposer la marque Sussex Royal, qui couvre des domaines très divers, allant de cartes postales aux vêtements en passant par des services de conseil ou des campagnes caritatives.En contrepartie, cette même Angleterre va perdre une aubaine économique avec le changement de mode de vie de Harry et Meghan et leur délocalisation. Le statut de ce duo de star power royal avait tout pour promouvoir, via leur image, de grandes rentrées financières. Selon David Haigh, fondateur et PDG de la compagnie de consultation Brand Finance, le mariage du duc et de la duchesse de Sussex, célébré le 19 mai 2018, avait généré pour l’économie anglaise, cette même année, un milliard de livres sterling, outre plus de 300 millions de livres sterling dépensées par des touristes étrangers et 50 millions de livres sterling provenant de la vente de « souvenirs » (monnaies commémoratives, habits et moult autres objets). Sans compter l’expansion en ligne de la couverture médiatique de l’événement qui avait rehaussé la valeur des labels anglais. Des noces qui avaient tout pour annoncer des Annus Mirabilis (années miraculeuses) à venir.

Une réunion de famille en présence de la reine, de son fils Charles, de ses petit-fils William, Harry, et de Meghan, par téléphone depuis le Canada, a eu lieu hier à Sandringham, résidence d’Elisabeth II, afin de régler la crise et définir ce statut inédit dans l’histoire des couronnes. Feuilleton à suivre.


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