Le leader druze libanais Walid Joumblatt. Photo d'archives REUTERS/Philippe Wojazer
Le leader druze libanais Walid Joumblatt a appelé mardi à soutenir le gouvernement de Hassane Diab, au moment où celui-ci est conspué par une large partie de la contestation populaire et des partis politiques qui disent se positionner dans l'opposition. "A l'ombre de ces immenses crises, à savoir le coronavirus, le dossier de l'électricité et les eurobonds, il faut soutenir le gouvernement au-delà de toute considération car si le vide sévit à nouveau, nous tomberons tous dans l'inconnu", a prévenu le chef du Parti socialiste progressiste.
Concernant le problème du coronavirus, Walid Joumblatt a appelé à "fermer tous les passages de la mort, aux niveaux terrestre, aérien et maritime, à mettre à disposition tous les moyens de surveillance et à répartir les lieux de quarantaines de manière à faciliter le traitement des cas".
Trois nouveaux cas de coronavirus ont été recensés hier au Liban, portant à treize le nombre de personnes atteintes dans le pays. Tous ces cas sont liés à des personnes ayant séjourné en Iran.
(Lire aussi : « L’État n’est plus en mesure de protéger les Libanais » : l'aveu d'impuissance de Hassane Diab)
Par ailleurs, le leader druze, qui s'oppose à la location de navires-centrales par l'Etat pour la production de courant électrique supplémentaire, a appelé à "se reprendre le dossier des mains de ceux qui l'accaparent et à rejeter le plan basé sur des cahiers de charge préparés à l'avance dans l'intérêt des navires-centrales et qui ne réussira pas à extraire du pétrole ou du gaz avant des années". "C'est un coup de marché entre courtiers (...)", a encore estimé le leader druze.
Le Liban a donné jeudi le coup d'envoi de ses premières explorations d'hydrocarbures en Méditerranée menées par Total, un jour qualifié d'"historique" par les dirigeants du pays, à leur tête le président de la République, Michel Aoun.
Restructuration de la dette
Enfin, Walid Joumblatt a appelé à "mettre en place un programme pour la restructuration de la dette selon des conditions posées par l'Etat, afin d'éviter de tomber dans l'inconnu". "Améliorer notre gestion du secteur public est la clé pour un retour de la confiance (...) au Liban", a encore estimé le chef du PSP, qui a appelé à "sortir de la théorie du paradis fiscal et du mensonge de l'économie libre". Le Liban doit rembourser le 9 mars une tranche d'eurobonds à hauteur de 1,2 milliard de dollars, mais le gouvernement de Hassane Diab semble s'orienter vers une restructuration de cette dette.
Le soutien apporté par M. Joumblatt au gouvernement intervient au lendemain des propos tenus par le Premier ministre Diab, qui ont provoqué la colère de la rue. Dans un registre inhabituel pour les décideurs du pays, le Premier ministre avait fait preuve d’une rare transparence en brossant un portrait de la triste réalité à laquelle est confronté le pays aujourd’hui : "Malheureusement, l’État se trouve aujourd’hui dans une situation de déchéance et de vulnérabilité qui frôle l’impuissance ; le pays traverse une période extrêmement critique et les Libanais sont inquiets pour leur présent et leur avenir (...)", a déclaré M. Diab. "En toute franchise, compte tenu de la situation dans laquelle il se trouve, l’État n’est plus en mesure de protéger les Libanais et de leur assurer une vie décente. En toute transparence, je dis que cet État a perdu la confiance des Libanais", a-t-il ensuite reconnu. Ces propos ont suscité la colère de Libanais qui, à Jiyé, au sud de Beyrouth, dans la Békaa, au Liban-Nord et même sur la voie express du Ring, ont coupé des routes en soirée. M. Diab a alors tenu à clarifier ses propos, affirmant qu’il n’avait fait que "s’adresser en toute franchise aux gens" et martelant sa détermination à assumer ses responsabilités. Il a, en outre, accusé certaines parties qui pourraient selon lui être malintentionnées d’avoir déformé ses propos.
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commentaires (7)
Peut être qu’il a eu raison car Le premier ministre est entrain de changer ?!?
Bery tus
06 h 39, le 04 mars 2020