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À La Une - Liban

Les États-Unis haussent le ton et menacent de sanctionner des responsables politiques libanais

"Il existe d'autres groupes (que le Hezbollah) au sein des différents communautés et partis politiques qui s'opposent à une réforme (dans le pays) et se livrent à des actes de corruption", a indiqué David Schenker.

Le secrétaire d'État adjoint pour le Proche-Orient, David Schenker. Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur le site du département d'Etat US.

Quelques heures après l'annonce de nouvelles sanctions américaines à l’encontre du Hezbollah, le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la lutte contre le financement du terrorisme Marshall Billingslea, et le secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient David Schenker, ont tenu mercredi une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle ils ont abordé le dossier libanais. Ils ont tous deux menacé d'étendre les sanctions à l'encontre de responsables politiques libanais. 

"La corruption et la résistance à la réforme ne sont pas une spécialité du Hezbollah, mais il existe d'autres groupes au sein des différents communautés et partis politiques qui s'opposent à une réforme (dans le pays) et se livrent à des actes de corruption", a notamment indiqué M. Schenker affirmant que son Washington envisage d'imposer des sanctions à l'encontre de personnes libanaises.

"Les sanctions n’auront pas d’impact sur l’accès des Libanais aux fournitures médicales et aux médicaments, mais diminueront la capacité du Hezbollah à faire de la contrebande de médicaments à partir de l’Iran et à violer les lois libanaises en distribuant des médicaments potentiellement dangereux", a déclaré M. Billingslea. 

M. Billingslea a accusé le Hezbollah d'essayer de contrôler l'économie libanaise de la même manière qu'il a essayé de contrôler la politique au Liban. "Les entreprises qui ont été sanctionnées détenaient des comptes bancaires auprès de la Jammal Trust Bank et peut-être dans d'autres banques libanaises", a-t-il indiqué. Il a également affirmé qu'il s'attendait à ce que la Banque du Liban s'engage de manière plus efficace pour contrôler le système bancaire libanais face au Hezbollah.

Les États-Unis ont annoncé hier de nouvelles sanctions à l’encontre du Hezbollah, visant en particulier des responsables et des sociétés liées à la puissante "Fondation du martyr", qui subvient aux besoins des familles des militants du parti pro-iranien tués au combat. Dans un communiqué, le département du Trésor américain a indiqué que trois responsables du Hezbollah et douze entités basées au Liban et "liées à la Fondation du martyr qui fait partie du réseau de soutien au Hezbollah" étaient concernés par ces nouvelles sanctions.


(Lire aussi : Sanctions américaines contre la puissante Fondation du martyr)


Les États-Unis ont l'intention de tenir les dirigeants politiques pour responsables si la situation se poursuivait, a ajouté M. Billingslea, appelant le gouvernement libanais à agir rapidement pour répondre aux préoccupations de la communauté internationale au sujet de la corruption. "Cela commence en s'attaquant aux problèmes des services de base, tels que l'électricité, l'eau et la collecte des déchets", a-t-il noté. 

"Ce n'est un secret pour personne que les États-Unis envisagent d'imposer des sanctions à l'encontre de personnes libanaises en vertu de la loi Magnitski ("Magnitski Act")", a de son côté affirmé M. Schenker. "La corruption et la résistance à la réforme ne sont pas une spécialité du Hezbollah, il existe d'autres groupes appartenant à différentes communautés et partis politiques qui s'opposent à la réforme et se livrent à des actes de corruption."

Les autorités américaines avaient promulgué en décembre 2012 la loi dite Magnitski, du nom d'un juriste russe mort en prison à Moscou fin 2009, qui sanctionnait plusieurs responsables russes impliqués dans sa mort . En 2016, la loi a été élargie pour permettre des désignations  globales pour violation des droits de l'Homme, même quand il ne s’agit pas de la Russie. 

Selon M. Schenker, plusieurs raisons ont abouti à la situation monétaire actuelle. "Toutes sont le résultat de décisions libanaises prises par les responsables politiques libanais et le secteur bancaire", a-t-il accusé.

"Le Hezbollah exploite le système bancaire libanais, et nous allons engager sa responsabilité pour cela. Le Hezbollah est une organisation terroriste et nous prendrons les mesures nécessaires afin de nous assurer qu'il ne peut collecter des fonds et exploiter librement des institutions sur le territoire libanais ou ailleurs dans le monde", a-t-il encore dit.

"La politique américaine au Liban est basée sur le fait que le pays a besoin de réformes. Nous soutenons les demandes légitimes des manifestants concernant la réforme économique et la lutte contre la corruption, a poursuivi M. Schenker. Nous ne pensons pas que le Liban a besoin d'un sauvetage à court terme. Ce dont il a besoin, c'est d'une réforme, d'une restructuration et d'un engagement à faire les choses différemment qui ne nous ramènerait pas à la même situation l'année prochaine".

La campagne américaine contre le Hezbollah, intervient au moment où le Liban fait face à d'importantes difficultés économiques, aggravées depuis octobre par une contestation inédite fustigeant l'ensemble de la classe politique. Le pays croule sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB, ce qui a poussé le gouvernement à demander une assistance technique auprès du Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban s'était engagé en 2018 à réduire son déficit public et à entreprendre des réformes structurelles, en contrepartie de promesses d'aides et de dons de la communauté internationale à hauteur de 11,6 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros). Dans le contexte de crise économique et financière que traverse actuellement le pays, des gouvernements occidentaux et du Golfe ont prévenu que tout soutien à Beyrouth dépendait de la mise en œuvre de réformes longtemps repoussées, pour traiter les causes profondes de ses difficultés, comme la corruption et une gouvernance défaillante.


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Le Hezbollah et « les conditions américaines », le décryptage de Scarlett HADDAD


Quelques heures après l'annonce de nouvelles sanctions américaines à l’encontre du Hezbollah, le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la lutte contre le financement du terrorisme Marshall Billingslea, et le secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient David Schenker, ont tenu mercredi une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle ils ont abordé...

commentaires (8)

Ah oui ? Les Etats-Unis ne peuvent plus dormir la nuit à cause des malheurs du Liban ? Allons donc ! Ils ne pensent qu'à leur bébé Israel qui menace de détruire le Liban multiculturel et multireligieux , qui est un exemple aux antipodes du sectarisme sioniste apartheidiste ! Vous voulez détruire le Liban tout entier , donner la nationalité libanaise aux palestiniens qui devront gouverner le Liban comme patrie de remplacement , vous avez prévu le Deal du Siècle , pour cela , messieurs les perfides vautours exécrables américains ! No pasarán !

Chucri Abboud

15 h 30, le 27 février 2020

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Commentaires (8)

  • Ah oui ? Les Etats-Unis ne peuvent plus dormir la nuit à cause des malheurs du Liban ? Allons donc ! Ils ne pensent qu'à leur bébé Israel qui menace de détruire le Liban multiculturel et multireligieux , qui est un exemple aux antipodes du sectarisme sioniste apartheidiste ! Vous voulez détruire le Liban tout entier , donner la nationalité libanaise aux palestiniens qui devront gouverner le Liban comme patrie de remplacement , vous avez prévu le Deal du Siècle , pour cela , messieurs les perfides vautours exécrables américains ! No pasarán !

    Chucri Abboud

    15 h 30, le 27 février 2020

  • Ils vont être pris comme des rats et regretterons tout le mal qu'ils ont fait au Liban et a son peuple depuis 1982 a ce jour! Les imbassils qui ont tablé sur le mauvais cheval y laisseront des plumes aussi. Beaucoup de plumes! Que ces gens la commencent a préparer leur départ ou a se préparer psychologiquement pour la prison!

    Pierre Hadjigeorgiou

    15 h 04, le 27 février 2020

  • L'iceberg ne va pas tarder à sortir de l'eau à nu, dans son intégralité. Ma boule de crystaĺ me dit que certains, toutes couleurs confondues, vont bientôt tomber de très, très haut.

    Remy Martin

    14 h 17, le 27 février 2020

  • Allez chiche ! Si vous avez le courage de dénoncer les politiciens pro-occidentaux et spécialement pro américain. Ce serait un plus grand service que vous rendrez au Liban, bien plus grand que celui de nous envoyer vos agences pour vous faire rembourser le produit du vol de vos alliés libanais . On attend que ça. Bande d'hypocrites qui ont en plus des admirateurs .... pfffffffee...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 57, le 27 février 2020

  • CLAIR ! IL Y A D,AUTRES BEAUPERIENNEMENT ET GENDRISSIMALEMENT QUI SONT VISES. PLUS DE JEU ET DE TERGIVERSATION. IL FAUT PRENDRE PARTIE POUR LE LIBAN ET UNIQUEMENT POUR LE LIBAN. ALLEZ, FAITES VOS JEUX. RIEN NE VA PLUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 14, le 27 février 2020

  • Qu’attendent ils donc pour nous dévoiler la vérité et citer nommément les personnes corrompues avec les montants volés? Y aurait ils de négociations qui font que les américains menacent sans passer à l’acte? Les libanais n’attendent que ça pour pouvoir juger tous ceux qui de près ou de loin ont participé au hold up du siècle et même des autorités judiciaires qui ont trempées dedans. Allez des noms et des preuves et accompagnez les de sanctions exemplaires puisqu’on ne pas pas compter sur nos juges locaux.

    Sissi zayyat

    13 h 10, le 27 février 2020

  • sale temps en perspective pour le 8 Mars

    Lebinlon

    12 h 38, le 27 février 2020

  • PAROLÉ PAROLÉ PAROLÉ....ILS VEULENT NOUS AIDER LES TRUMP....LAW BADDA TCHATTI, KAINET GHAYYAMET....

    Gebran Eid

    12 h 30, le 27 février 2020

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