Deux femmes portant des masques de protection dans le périmètre de l'hôpital Rafic Hariri à Beyrouth, le 21 février 2020. Photo d'illustration AFP / JOSEPH EID
Le diagnostic du premier cas d’une infection au nouveau coronavirus (Covid-19) au Liban a poussé certaines autorités locales à prendre des mesures contestées pour tenter de lutter contre la propagation du virus dans leurs communautés. Ainsi, le conseil municipal du village de Baaloul, dans la Békaa-Ouest, a publié mardi une décision sommant des réfugiés syriens résidant dans le village et rentrant de Syrie de « s’isoler dans leur lieu de résidence, que ce soit une tente ou une maison, quinze jours durant, sous peine de sanctions ».
Interrogé par L’Orient-Le Jour sur cette mesure, le président du conseil municipal, Mohammad Mohieddine, a expliqué qu’elle englobe les nouveaux venus de Syrie et non l’ensemble des réfugiés syriens dont le nombre s’élève à 1 250 dans le village. « Cette décision vise à protéger les Syriens de la région, a-t-il ajouté. Si l’un d’entre eux se rend en Syrie et attrape le virus, il va faire du tort aux autres Syriens, alors que nous ne disposons pas dans le village de salles d’isolement, si un cas se déclarait. »
Commentant à L’OLJ cette décision, le caïmacam de la Békaa-Ouest, Wissam Nesbiyé, a indiqué qu’il allait suivre l’affaire, soulignant que « toute décision prise par les municipalités ne doit pas porter atteinte aux libertés individuelles ». « Il n’est pas logique de prendre des décisions qui font la distinction entre Syriens et Libanais dans un même village », fait-il remarquer.
(Lire aussi : Deuxième cas de coronavirus au Liban)
M. Nesbiyé a ajouté qu’il s’est réuni avec les présidents des conseils municipaux de la Békaa pour discuter des mesures préventives en vue d’éviter une propagation du virus. Il a ainsi été décidé de coordonner avec le ministère de la Santé publique pour organiser des conférences de sensibilisation à l’intention des familles, mais aussi pour exposer aux directions des écoles les mesures à prendre pour prévenir la propagation du virus. M. Nesbiyé a noté dans ce cadre qu’un atelier de travail sera organisé incessamment à l’intention des notables de la région pour discuter des mesures de prévention, d’autant que la Békaa n’est pas dotée d’infrastructures hospitalières capables de prendre en charge d’éventuels cas.
Les réactions à la décision prise par la municipalité de Baaloul ne se sont pas fait attendre. Sur sa page Facebook, le site Akhbar al-Saha lié au mouvement de contestation a ainsi dénoncé un État « raciste » qui, « au lieu d’arrêter le trafic aérien avec l’Iran ou de prendre des mesures médicales de prévention », impose aux Syriens et aux personnes venant de Syrie de se mettre en quarantaine, rappelant que le premier cas avéré d’infection au coronavirus est celui d’une Libanaise rentrée d’Iran.
Lire aussi
Des masques, pour quoi faire..., l'éditorial de Issa GORAIEB
Les régions libanaises qui accueillent les pèlerins rentrés d’Iran, entre défi et panique
Face aux étals dévalisés à Milan, les Libanais se souviennent des « années de guerre »
Coronavirus : le Liban a les capacités médicales pour gérer une éventuelle épidémie
Coronavirus : quand les Libanais se lâchent sur les réseaux sociaux
Le diagnostic du premier cas d’une infection au nouveau coronavirus (Covid-19) au Liban a poussé certaines autorités locales à prendre des mesures contestées pour tenter de lutter contre la propagation du virus dans leurs communautés. Ainsi, le conseil municipal du village de Baaloul, dans la Békaa-Ouest, a publié mardi une décision sommant des réfugiés syriens résidant dans le...
commentaires (6)
POURQUOI ? SONT-ILS VENUS D,IRAN DE CHINE OR D,ITALIE ?
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 56, le 27 février 2020