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À La Une - Liban

Le FMI se dit prêt à fournir son assistance technique au gouvernement dans l'élaboration de ses réformes

"Les discussions portant sur les défis et les plans des autorités ont été très informatives et productives", indique un communiqué du porte-parole de l'institution financière.

Le logo du Fonds monétaire international (FMI). Photo d'archives AFP

Le Fonds monétaire international (FMI), dont une délégation arrivée jeudi à Beyrouth a multiplié les entretiens avec les responsables libanais, s'est dit prêt mardi à fournir une assistance technique au gouvernement libanais lors de l'élaboration de son plan de réformes, alors que le Liban traverse sa plus grave crise économique depuis 30 ans.

"Sur demande des autorités libanaises, une petite équipe du FMI, dirigée par Martin Cerisola, s'est rendue à Beyrouth du 20 au 24 février. Elle s'est entretenue avec le Premier ministre Hassane Diab, la vice-Premier ministre Zeina Acar, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, le ministre des Finances Ghazi Wazni, d'autres ministres et haut-responsables gouvernementaux, ainsi qu'avec le président du Parlement Nabih Berry et  plusieurs députés. Les discussions portant sur les défis et les plans des autorités ont été très informatives et productives", indique un communiqué publié dans la soirée par le porte-parole du FMI, Gerry Rice. "L'équipe est disponible pour fournir plus d'assistance technique au gouvernement lors de l'élaboration de ses plans de réforme économique", conclut le texte.

La délégation du FMI qui avait prévu de repartir lundi a finalement décidé de prolonger son séjour au Liban et de poursuivre sa mission d’observation, jusqu’à ce que le gouvernement décide ou non de solliciter l’organisation.

Dans la journée, le président de la commission des Finances, Ibrahim Kanaan, qui préside également la sous-commission chargée des lois sur la lutte contre la corruption, l'enrichissement illicite et le secret bancaire, a indiqué que le FMI réclamait du Liban des décisions sérieuses sur le plan de la lutte contre la corruption et une justice indépendante.

De son côté, le Hezbollah, par la voix de son numéro deux Naïm Kassem, a affirmé ne pas vouloir se "soumettre" aux "instruments autoritaires" du FMI pour gérer la crise économique.

Des pays occidentaux et du Golfe ont prévenu que tout soutien à Beyrouth dépendait de la mise en œuvre de réformes longtemps repoussées pour traiter les causes profondes de ses difficultés, comme la corruption et une gouvernance défaillante.

Ce mardi, le gouvernement de Hassane Diab a officiellement annoncé que les cabinets Lazard et Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP ont été sélectionnés pour épauler le Liban dans le processus de restructuration de sa dette. Depuis plusieurs semaines, les cercles économiques et politiques au Liban débattent de l’opportunité, dans un contexte de crise économique et financière aiguë, de rembourser une série d’eurobonds s’élevant à 1,2 milliard de dollars et arrivant à échéance le 9 mars. Certains milieux prônent de négocier dès à présent avec les créanciers de l’État une restructuration de la dette. Le gouvernement Diab, qui s’est donné jusqu’à fin février pour trancher, a déjà entamé selon plusieurs sources concordantes les préparatifs en vue de conduire des négociations préliminaires avec les créanciers.

Le Liban, qui a vécu depuis le 17 octobre au rythme des manifestations populaires contre les dirigeants politiques jugés corrompus, voire incompétents, traverse la plus grave crise économique et financière depuis les années 1990. La dette publique flirte avec les 92 milliards de dollars, soit plus de 150 % du PIB, lequel s’est déjà contracté de 4 % au premier semestre de 2020. Une tendance qui n’a aucune chance de s’inverser sur la seconde moitié de l’année, marquée par les restrictions adoptées par les banques depuis fin août, notamment sur les transferts à l’étranger et les retraits d’espèces en dollars.

Ces mesures ont paralysé un peu plus l’activité des entreprises et gonflé le taux livre/dollar chez les changeurs à un niveau supérieur à 2 000 livres depuis fin novembre – la parité officielle de 1 507,5 livres a en revanche été maintenue pour les transactions bancaires. Le pire resterait enfin à venir pour le pays, qui fait face à une inflation dans les prix de nombreux produits et à une hausse du chômage qui s’annonce massive et qui pourrait faire basculer de nombreux Libanais dans la pauvreté.



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