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Politique - justice

Affaire Amer Fakhoury : l’audience pourrait être encore reportée

Une source diplomatique américaine se dit « préoccupée » par l’état de santé de l’ancien responsable de l’Armée du Liban-Sud qui, selon les médecins, « s’est dégradée et nécessite un traitement médical spécialisé ».

Amer Fakhoury. Photo ANI

C’est en principe lundi que doit se tenir l’audience du procès intenté contre l’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, par d’anciens détenus de Khiam, la prison de l’ALS dont ce dernier avait été à une certaine époque le commandant. Atteint de leucémie, M. Fakhoury, détenu depuis le 12 septembre dernier, pourrait cependant, une fois de plus, être incapable de comparaître devant la justice en raison de son état de santé, alors qu’à plusieurs reprises, la séance du procès avait été ajournée. L’état de santé de Amer Fakhoury, accusé de meurtres, tentatives de meurtre, enlèvements et tortures à partir de 1985, se détériore jour après jour, selon des sources concordantes.

La dernière séance, prévue le 17 février courant, avait été reportée par le juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halawé, qui attendait qu’un rapport lui soit délivré par la commission médicale chargée d’examiner l’état de l’accusé, à la lumière duquel il devait prendre la décision opportune pour poursuivre son enquête.

Hier, l’avocat des anciens détenus de Khiam, Hassan Bazzi, a affirmé dans un entretien accordé au site Alahednews, proche du Hezbollah, avoir reçu copie d’un rapport médical prouvant que M. Fakhoury souffre effectivement d’un « cancer avancé ».

M. Bazzi a fait part de son intention de se rendre lundi auprès du juge d’instruction pour qu’il se charge d’informer le prévenu des poursuites engagées contre lui par un second groupe d’anciens détenus de Khiam devant le tribunal civil cette fois-ci, sachant qu’un autre procès a déjà été intenté devant la cour militaire. Il a évoqué la possibilité pour que M. Fakhoury soit interrogé par le juge d’instruction à l’hôpital où il est actuellement soigné.

En 1996, M. Fakhoury, qui détient la nationalité américaine, avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour collaboration avec Israël. Se croyant couvert par la prescription, il est rentré au pays en septembre, ne s’attendant pas à ce que les autorités l’appréhendent pour d’autres crimes, notamment la torture et la mort d’anciens détenus, ou l’obtention présumée de la nationalité israélienne.


(Lire aussi : L’audience reportée au 24 février, en raison de l’état de santé du détenu)



Inquiétudes américaines

Selon une source diplomatique américaine interrogée par L’OLJ, des « agents consulaires se sont rendus hier au chevet » de M. Fakhoury pour s’enquérir de son état. « Notre équipe au sein de l’ambassade américaine à Beyrouth continue de suivre de près le cas de Amer Fakhoury, un citoyen américain, affirme cette source. Nous sommes préoccupés par son état de santé qui, selon les médecins, s’est dégradée et nécessite un traitement médical spécialisé ». La source précise que l’ambassade a déjà fait part de ses inquiétudes au gouvernement libanais et « continuera de suivre l’affaire de près tout en offrant à M. Fakhoury, ainsi qu’à sa famille, toute l’assistance nécessaire ».

Le 16 février, la sénatrice américaine Jeanne Chahine avait pris fait et cause pour Amer Fakhoury, affirmant que « le gouvernement libanais doit comprendre qu’il y aura des conséquences au maintien en détention » d’un citoyen américain et que des « sanctions » pourraient être envisagées dans ce domaine. L’insistance de la sénatrice américaine s’explique en partie par le fait que la famille de l’ex-chef de la prison de Khiam « craint qu’il ne meure au Liban ». « Il est gravement malade et l’hôpital où il est soigné manque des médicaments adéquats », avait indiqué la sénatrice à la chaîne Fox News, citant les propos de sa famille.


(Lire aussi : Une sénatrice américaine menace le Liban de « sanctions »)


Fox News avait également cité l’avocate qui défend Fakhoury, Céline Atallah, selon laquelle « les charges qui pèsent sur lui sont fabriquées de toutes pièces » et que « la poursuite de sa détention est injustifiée ». L’avocate de nationalité américaine avait souhaité que la nouvelle ambassadrice des États-Unis attendue au Liban, Dorothy Shea, fera de la libération de Fakhoury « l’une de ses priorités ».

Le président du tribunal militaire permanent, le général Hussein Abdallah, a fixé au 16 avril prochain la séance de plaidoirie finale dans le procès intenté par un premier groupe d’anciens détenus de la prison de Khiam contre Amer Fakhoury, rappelle-t-on. La juge d’instruction militaire, Najat Abou Chacra, a requis pour lui la peine de mort, ayant retenu les charges de tentatives de meurtre, d’enlèvements et de tortures. La juge n’avait toutefois pas retenu les charges d’intégration au sein de l’armée israélienne et de liens avec l’ennemi, car ces crimes sont prescrits dans son cas.


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C’est en principe lundi que doit se tenir l’audience du procès intenté contre l’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, par d’anciens détenus de Khiam, la prison de l’ALS dont ce dernier avait été à une certaine époque le commandant. Atteint de leucémie, M. Fakhoury, détenu depuis le 12 septembre dernier, pourrait cependant, une...

commentaires (4)

Loin de moi de défendre ce peu reluisant personnage, mais il est permis de poser une question: pourquoi les tortionnaires de la prison de Yarzé - qui n'avaient rien à envier en sadisme à ceux de Khiam - ne sont-ils pas, eux aussi en jugement?

Yves Prevost

07 h 42, le 23 février 2020

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Commentaires (4)

  • Loin de moi de défendre ce peu reluisant personnage, mais il est permis de poser une question: pourquoi les tortionnaires de la prison de Yarzé - qui n'avaient rien à envier en sadisme à ceux de Khiam - ne sont-ils pas, eux aussi en jugement?

    Yves Prevost

    07 h 42, le 23 février 2020

  • L,EXAGERATION CONTRE CE TYPE EST DUE AUX EXIGENCES DES DEUX MILICES IRANIENNES. LA LOI L,AYANT GRACIE. HONTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 48, le 22 février 2020

  • Que de mauvaise foi...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 40, le 22 février 2020

  • Les assassins circulent par centaines voire milliers dans les rues. Les pilleurs des caisses du pays vivent dans des palais. Et on se défoule sur un seul gars sous pretexte de collaborer avec l'ennemi. Or l'ennemi du liban est au liban. Tous les pays de la planète n'ont pas réussi à détruire le Liban autant que les libanais eux-mêmes.

    LE FRANCOPHONE

    02 h 52, le 22 février 2020

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