La sénatrice américaine Jeanne Chahine a pris fait et cause pour Amer Fakhoury, l’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, détenu au Liban depuis septembre dernier, rapporte Fox News. Fakhoury, qui possède la double nationalité libanaise et américaine, est accusé de meurtres et tentatives de meurtre, enlèvements et tortures contre d’anciens détenus de Khiam, une prison de l’ALS dont il a été à une certaine époque le commandant.
Dans une déclaration à Fox News, Jeanne Chahine affirme que « le gouvernement libanais doit comprendre qu’il y aura des conséquences au maintien en détention » d’un citoyen américain et que des « sanctions » pourraient être envisagées dans ce domaine. L’insistance de la sénatrice américaine s’explique en partie par le fait que l’ex-chef de la prison de Khiam est soigné pour une leucémie et que les siens « craignent qu’il ne meure au Liban ». Elle a cité la famille de Fakhoury, affirmant qu’il est « gravement malade et que l’hôpital où il est soigné manque des médicaments adéquats ».
Par ailleurs, Fox News cite l’avocate qui défend Fakhoury, Céline Atallah, selon laquelle « les charges qui pèsent sur lui sont fabriquées de toutes pièces » et que « la poursuite de sa détention est injustifiée ». Et l’avocate de nationalité américaine de souhaiter que la nouvelle ambassadrice des États-Unis attendue au Liban, Dorothy Shea, fera de la libération de Fakhoury « l’une de ses priorités ».
Le président du tribunal militaire permanent, le général Hussein Abdallah, a fixé au 16 avril prochain la séance de plaidoirie finale dans le procès intenté par plusieurs anciens détenus de la prison de Khiam contre Amer Fakhoury, rappelle-t-on. La juge d’instruction militaire, Najat Abou Chacra, a requis pour lui la peine de mort, ayant retenu les charges de tentatives de meurtre, d’enlèvements et de tortures. La juge n’avait toutefois pas retenu les charges d’intégration au sein de l’armée israélienne et de liens avec l’ennemi, car ces crimes sont prescrits dans son cas. Une audience était en principe prévue aujourd’hui pour recueillir les dépositions d’anciennes victimes ou de proches du « tortionnaire de Khiam ». En 1996, M. Fakhoury, qui aurait commis selon des sources judiciaires les pires actes de torture lorsqu’il était en charge de Khiam, avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour collaboration avec Israël. Se croyant couvert par la prescription, il a voulu rentrer au pays il y a six mois, ne s’attendant pas à ce que les autorités l’appréhendent pour d’autres crimes, notamment l’obtention présumée de la nationalité israélienne.
Pour mémoire
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Le Centre de Khiam publie sa « liste noire » des anciens « collaborateurs » avec Israël
commentaires (7)
IL FAUT RESPECTER LES LOIS DANS CE PAYS ET DE PAR LA LOI IL EST GRACIE.
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 40, le 17 février 2020