Des personnes portant des masques à leur sortie de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth, le 21 février 2020. AFP / JOSEPH EID
Un premier cas du nouveau coronavirus Covid-19 apparu en décembre en Chine a été détecté vendredi au Liban, a annoncé le ministre de la Santé, Hamad Hassan, ajoutant que deux autres cas suspects étaient en cours de vérification.
La personne contaminée est une Libanaise de 45 ans, placée actuellement en quarantaine à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth, mais dont l'état de santé ne suscite pas d'inquiétude, a indiqué le ministre Hamad Hassan lors d'une conférence de presse.
Le ministre a précisé qu'elle s'était rendue à Qom, ville sainte d'Iran où plusieurs cas, dont deux mortels, ont été recensés depuis mercredi par les autorités iraniennes. Elle est revenue d'Iran, à une date non précisée, avec une forte fièvre, mais son système immunitaire répond bien et son état est stable, a déclaré à l'AFP une source médicale au sein de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri.
Le ministre a par ailleurs indiqué que tous les passagers du vol emprunté par la malade, qui a atterri jeudi à Beyrouth, avaient été contactés par les autorités sanitaires, mentionnant deux cas "suspects" actuellement en isolement à leur domicile. Ces deux personnes "seront transférées" sous peu à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, a-t-il annoncé. M. Hassan a ajouté que le ministère est toujours en contact avec toutes les personnes qui se trouvaient à bord de ce vol, qui sont en isolation chez eux, et suit l'évolution de leur état de santé.
A compter de ce jour, tous les passagers en provenance d'Iran seront placés en quarantaine pour une durée de deux semaines, a ajouté M. Hassan, invitant les personnes ayant des symptômes du virus à appeler le numéro 76/592699. Le ministre a ajouté que toute décision d'interdire les vols en provenance de certains pays ne pouvait être prise que par le Premier ministre, Hassane Diab, et la commission ministérielle chargée du suivi de l'évolution de l'épidémie.
(Lire aussi : Coronavirus : quand les Libanais se lâchent sur les réseaux sociaux)
"Ne pas paniquer"
Le ministre de la Santé a enfin rappelé les consignes publiées par l'Organisation mondiale de la santé pour lutter contre la propagation du virus, notamment l'importance de ne pas être en contact avec des personnes en état d'isolation chez eux, de se laver les mains régulièrement et de se couvrir la bouche en toussant. Et M. Hassan d'appeler les Libanais à "ne pas paniquer".
Dans un entretien téléphonique avec la chaîne de télévision locale LBC, le secrétaire général de la Croix rouge libanaise, Georges Kettané, avait déjà affirmé peu avant la conférence de presse de M. Hassan qu'il "n'y a aucune raison de paniquer".
Dans la soirée, le ministre de la Santé a appelé à éviter de voyager dans les pays où des cas d'infection au coronavirus ont été enregistrés "sauf en cas d'extrême nécessité". "Il faut être plus ferme dans la mise en application des recommandations du ministère", a déclaré M. Hassan à la LBC, mettant en garde contre "une panique excessive". Le ministre a par ailleurs indiqué que 140 chambres d'isolement ont été préparées à l'hôpital Rafic Hariri.
(Pour mémoire : Un étudiant libanais rentré de Chine placé en quarantaine par mesure de précaution)
Dans l'après-midi, la commission de suivi des mesures préventives contre le coronavirus s'est réunie au Grand Sérail, sous la présidence du général Mahmoud Asmar, secrétaire général du Conseil supérieur de Défense. Selon des propos relayés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le général Asmar a appelé à "accélérer la mise en œuvre des recommandations" de la commission, indiquant que les mesures de contrôle ont été renforcées à l'aéroport de Beyrouth.
Après s'être entretenu au téléphone avec le ministre de la Santé des détails de ce premier cas de contamination au Liban et des mesures prises dans ce cadre, le président Michel Aoun a appelé à "prendre les mesures nécessaires", notamment en direction des voyageurs atterrissant à l'aéroport de Beyrouth.
Par ailleurs, le ministre de l'Education, Tarek Majzoub, a démenti avoir publié un communiqué annonçant la fermeture des écoles dans le pays, assurant que les équipes de son ministère étaient prêtes à toute éventualité. Il a ajouté que le ministère avait donné les directives nécessaires à la sensibilisation et à la prévention aux directeurs de l'ensemble des établissements. Un numéro d'urgence est mis à la disposition des écoles, le 01772186.
En outre, l’hôpital Hammoud, à Saïda, l'hôpital gouvernemental Nabih Berry, à Nabatiyé, tous deux situés au Liban-Sud, ainsi que l’hôpital Nini, à Tripoli, au Liban-Nord, et celui de Talchiha, à Zahlé, dans la Békaa, ont trois démenti les informations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles ils abriteraient un patient atteint du coronavirus.
En Iran, le ministère de la Santé iranien avait annoncé plus tôt dans la journée la mort de deux nouvelles personnes infectées par le nouveau coronavirus, ce qui porte à quatre le nombre officiel de décès dus à la maladie en République islamique. Dans ce contexte, l'Irak a interdit jeudi aux Iraniens l'entrée sur son sol et à ses ressortissants de se rendre en République islamique.
Au total, depuis son apparition en décembre, la pneumonie virale Covid-19 a tué 2.233 personnes en Chine (hors Hong Kong et Macao). Ailleurs dans le monde, l'épidémie a fait 11 morts et la contamination touche quelque 25 pays - dont plusieurs au Moyen-Orient.
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Un premier cas du nouveau coronavirus Covid-19 apparu en décembre en Chine a été détecté vendredi au Liban, a annoncé le ministre de la Santé, Hamad Hassan, ajoutant que deux autres cas suspects étaient en cours de vérification.La personne contaminée est une Libanaise de 45 ans, placée actuellement en quarantaine à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth, mais dont...
commentaires (13)
Que le premier ministre ne se précipite surtout pas pour arreter les vols avec l'Iran et les autres pays où le virus sévit. Qu'il prenne son temps et Menage les sensibilités jusqu'à la propagation du virus chez nous et pleurer après de ne pas avoir les moyens de le circonscrire. Ce sera un crime de plus commis contre le peuple mais qui s'en fout puisque c'est toujours les mêmes qui paient leurs conneries.
Sissi zayyat
12 h 16, le 22 février 2020