Le président libanais Michel Aoun a reçu vendredi l'émissaire de l'ONU au Liban, Jan Kubis, à qui il a affirmé que le gouvernement allait prendre des "mesures pour protéger la situation monétaire et les droits des citoyens", alors que le pays connaît une importante crise économique.
"La plus importante des batailles que doit mener le gouvernement est la lutte contre la corruption", a déclaré M. Aoun lors de la réunion avec M. Kubis. Il a souligné que cette priorité doit s'accompagner de nominations administratives qui "contribueront à la mise en oeuvre des réformes". "Les mesures qui seront prises viseront à protéger la situation monétaire et les droits des citoyens", a-t-il ajouté.
Le président a par ailleurs espéré que la question du retour des réfugiés syriens vers leur pays soit intégrée au "rapport sur l'application de la résolution 1701 lors de la prochaine séance du Conseil de sécurité", début mars prochain.
Selon des propos rapportés sur le compte Twitter de la présidence, le responsable onusien a pour sa part assuré que l'ONU "soutient les réformes que le gouvernement envisage de prendre".
Alors que le Liban traverse sa plus grave crise financière depuis la fin de la guerre civile (1990), les restrictions de la circulation des devises, et surtout du dollar américain, imposées par les banques impactent fortement la vie de tous les jours des citoyens.
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"Tous les choix possibles"
Par ailleurs, le ministre libanais des Finances Ghazi Wazni a reçu la délégation du Fonds monétaire international actuellement au Liban afin de discuter de l'aide technique que peut apporter l'institution au pays. Au cours de leur réunion, le ministre et les membres de la délégation ont "étudié les différents conseils techniques que peut présenter le FMI pour aider le Liban à établir son plan de sauvetage", selon un communiqué publié par le bureau de presse de M. Wazni. "Sur base de l'évaluation de la situation actuelle par le Fonds, tous les choix possibles ont été évoqués et l'étude se poursuit afin de trouver des moyens de dépasser la crise", ajoute le texte.
La veille, la délégation du FMI avait été reçue par le Premier ministre Hassane Diab, en présence de M. Wazni et d'autres ministres. A l'issue de cette réunion, le ministre des Finances avait précisé que les discussions sur la nature de l’aide que fournira le FMI seront menées "lors d’une étape suivante". La délégation avait également rencontré le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé.
Sollicité au courant du mois pour fournir son assistance technique, la délégation du FMI doit s’entretenir avec les autorités pour "savoir comment elles comptent faire face aux difficultés économiques du pays (...) et fournir une assistance technique sur les politiques à mettre en place pour faire face aux défis macroéconomiques", selon les termes du porte-parole de l’organisation, Gerry Rice.
Dans la soirée, plusieurs dizaines de contestataires se sont rassemblés devant l'hôtel Phoenicia, le lieu de séjour de la délégation du FMI à Beyrouth pour protester contre les conditions que veut "imposer" l'instance financière et, plus globalement, contre les politiques financières et monétaires.
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15 h 45, le 21 février 2020