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Campus - Crise

À l’USJ, de nouvelles stratégies pour répondre aux inquiétudes des étudiants

Pris entre angoisse existentielle et soucis financiers, les jeunes s’en remettent au Service de la vie étudiante qui a adapté sa façon de travailler pour les soutenir.

Afin d’accompagner les étudiants et de les motiver à persévérer à l’université, le Service de la vie étudiante a adapté ses projets à la réalité du terrain, de manière à permettre aux étudiants des différents campus de se détendre, de se défouler et de s’exprimer à travers un éventail d’activités culturelles, artistiques et sportives. Crédit photo : Georges el-Fata

L’instabilité hante tous les étudiants, indépendamment de leur domaine de spécialisation, de leur âge ou de leur année d’étude. À l’Université Saint-Joseph (USJ), ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le Service de la vie étudiante à la recherche d’un réconfort. « On sent qu’ils attendent de nous quelque chose. Ils viennent s’informer à propos des activités que nous organisons, mais aussi pour qu’on les conseille sur ce qu’ils doivent faire par rapport à la situation économique ou bien juste pour débattre de l’actualité », confie Gloria Abdo, coordinatrice du Service de la vie étudiante, qui est particulièrement proche des étudiants, vu sa présence active sur tous les campus. Selon cette dernière, les étudiants sont déroutés. « À cause de la situation, on remarque qu’ils sont un peu comme des robots, ils ne comprennent pas ce qui se passe », remarque-t-elle.Afin d’accompagner ces jeunes et de les motiver à continuer leurs études, le Service de la vie étudiante a adapté ses projets à la réalité du terrain, de manière à permettre aux étudiants des différents campus de se détendre, de se défouler et de s’exprimer à travers un éventail d’activités culturelles, artistiques et sportives, organisées avec le service du sport. Des sessions de mandala, d’upcycling, d’aquagym ou de stretching sont ainsi organisées, une fois par semaine pour chacune. « Tout ce que l’on met à disposition des étudiants est gratuit, parce qu’on a senti chez la jeunesse d’aujourd’hui le besoin d’écoute et le besoin de sécurité. Dans leurs discussions, les étudiants abordent des sujets comme l’acceptation de l’autre ou les différentes perceptions », précise Gloria Abdo.

Pour que les étudiants ne désespèrent pas

Également parmi les activités proposées dans le cadre de ce vaste projet intitulé « Unis-versité », ou « unis dans notre diversité », le Service de la vie étudiante invite les jeunes à participer à des groupes de paroles hebdomadaires qu’il a mis en place sur chaque campus avec le Centre professionnel de médiation. « Notre communauté est intercommunautaire et interreligieuse, nous ressentons des tensions indirectes. Il faut alors (pour les calmer) passer par les canaux de communication et de parole, et par les différentes activités proposées », explique encore Gloria Abdo.

En même temps, le Service de la vie étudiante organise une série de formations destinées aux bureaux des amicales d’étudiants. « On les écoutera pour voir comment ils sont en train de gérer la situation avec leurs pairs et quels moyens ils mettent en œuvre pour y remédier. »

En parallèle, agir en ligne est tout aussi essentiel pour le service. La campagne qu’il a lancée sur les réseaux sociaux conseille les étudiants sur la façon de se comporter en temps de crise. De courtes vidéos sont ainsi réalisées en collaboration avec plusieurs facultés et écoles de l’USJ. « Différents sujets sont abordés pour mettre les étudiants à l’aise », note encore Gloria Abdo. La faculté des sciences économiques expliquera la gestion de son budget en temps de crise, Esmod présentera une façon de rester à la mode tout en réutilisant sa garde-robe, alors que le département de management hôtelier et arts culinaires partagera des recettes faciles à préparer dans son foyer.

Enfin, le service a adapté les thématiques de ses projets annuels à l’actualité du pays, « dans le but de permettre aux étudiants de mieux comprendre la situation », selon Mme Abdo. Ainsi, la simulation parlementaire, en février, se basera sur des actualités politiques, tels des projets de loi anticorruption, alors que le forum de la citoyenneté qui se tiendra en avril portera sur la thaoura.

Par ailleurs, afin que les jeunes ne perdent pas espoir, le service collabore avec les structures estudiantines, clubs et amicales, pour les aider à maintenir leurs activités, malgré les difficultés financières. Sur le plan du budget, réduire au maximum le coût équivaut ainsi à établir des partenariats culturels, artistiques, sportifs ou citoyens, avec des associations ou des centres culturels étrangers. Des partenariats que le Service de la vie étudiante met en place.

Il n’est pas question que les étudiants abandonnent

Lors de leur visite au service, de plus en plus d’étudiants évoquent des problèmes financiers. Ils « éprouvent une grande anxiété à cause de la situation. Une question les angoisse : celle de continuer ou pas leurs études. Ceux qui sont en 3e année s’inquiètent, en plus, à propos de l’emploi », souligne Gloria Abdo. Ces étudiants sont orientés vers le service social.

« Toutes les classes sociales sont atteintes d’un seul coup. C’est du jamais-vu au Liban ! L’université utilise tous les moyens à sa portée pour répondre aux besoins des étudiants et leur permettre de réussir leur année », souligne Shiraz Akl Zoghbi, directrice du service social de l’USJ. Afin de dissuader les étudiants d’abandonner leurs études, l’université propose une aide exceptionnelle qui convient à la situation actuelle, consistant en des bourses ou des facilités de paiement.

« Les étudiants dont les parents ont été atteints sur le plan financier sont touchés même au niveau de leurs besoins quotidiens. Leur capacité à se projeter dans l’avenir et leurs rêves sont soumis à la dure réalité… Ils éprouvent une grande anxiété à cause de la situation », relève Chiara Khatounian, assistante sociale à l’USJ, avant de rassurer : « Pour nous, quoi qu’il advienne, il n’est pas question qu’ils abandonnent. »


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