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Campus - APPRENTISSAGE

L’hôpital américain au chevet des troubles de l’apprentissage

Premier en son genre au Liban, le « Learning Center », un espace dédié à l’aide aux difficultés et troubles de l’apprentissage, a ouvert ses portes au sein du centre médical de l’Université américaine de Beyrouth. Rencontre avec Hala Raad, orthopédagogue et responsable de ce centre.

Face aux difficultés d’apprentissage, le « Learning Center » de l’hôpital américain de Beyrouth propose la prise en charge des enfants et, parfois aussi, des adultes.

C’est une sorte de vaste cabinet épuré aux murs blancs et vert opaline, à la jonction entre clinique et lieu de repos. Des jeux éducatifs dans les placards, des chaises et quelques tables, des lettres, des dessins d’enfants : sommes-nous toujours dans le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC) ? Rien n’est moins sûr, bien qu’on puisse s’y méprendre, comme l’explique Hala Raad, orthopédagogue et responsable du lieu : « Ce n’est pas quelque chose de commun d’avoir un centre d’apprentissage au sein d’un hôpital. À vrai dire, le “Learning Center” est le premier centre d’éducation au sein d’un hôpital au Liban. Il n’y en avait guère auparavant. Et pourtant, les enfants ont énormément besoin de soutien au niveau scolaire, notamment sur les plans de l’écriture, de la lecture, et de l’analyse, des maths, du langage, du comportement… ».

Le centre a officiellement ouvert ses portes le 9 janvier dernier. Hala Raad, professionnelle aguerrie, travaillant depuis sept ans au sein du département de psychiatrie de l’AUBMC en tant que orthopédagogue, est convaincue de sa nécessité dans l’accompagnement des enfants et des jeunes dans leur parcours scolaire. « Au niveau mondial, il y aurait près de 20 % d’enfants dyslexiques ou qui souffrent de troubles d’apprentissage. Au Liban, une étude réalisée par le département de psychiatrie de l’AUB portant sur un échantillon de 1 517 personnes, est arrivé à ces résultats inquiétants : parmi les enfants entre 5 ans et 7 ans et 11 mois (234 enfants), 3,47 % sont en échec scolaire et 6 % redoublent. Mais 86 % de l’aide à ces enfants en difficulté vient exclusivement des enseignants, c’est-à-dire que les orthopédagogues n’y participent pas, alors qu’ils sont spécialisés en la matière. Pour la tranche d’âge suivante, de 8 à 11 ans et 11 mois, 10 % des élèves redoublent : cette fois-ci seulement 4 % de l’aide est fournie par les orthopédagogues. » C’est la raison pour laquelle Hala Raad martèle l’importance de l’accompagnement des enfants par des professionnels telle l’équipe du Centre formée d’orthophonistes, d’une psychomotricienne, d’une psychopédagogue et d’orthopédagogues. « Nous aimerions, à terme, aller dans les écoles, chez les particuliers, former des parents, créer du lien entre écoles et spécialistes, ainsi que pousser et faire avancer la recherche via l’AUBMC, et devenir un centre accueillant des étudiants en stage. »



Stratégies d’apprentissage
Face aux difficultés d’apprentissage, le « Learning Center » de l’AUBMC propose la prise en charge des enfants et, parfois aussi, des adultes. « Nous enseignons par exemple des stratégies d’apprentissage et la gestion du stress en partenariat avec les psychothérapeutes du département. Nous aidons aussi à identifier les informations essentielles et à améliorer le traitement de ces informations, parfois par des procédés de visualisation ou encore par la création d’acronymes mnémotechniques. » Ici, l’essentiel des troubles sont liés à des problèmes cognitifs, c’est-à-dire à des déficits liés au langage, à la mémoire, ou encore à la mise en séquence des informations. C’est pourquoi, en plus d’une orthopédagogue, l’équipe du centre est augmentée d’une orthophoniste et d’une psychomotricienne ainsi que d’une psychopédagogue. « Ensemble, l’objectif est d’optimiser les apprentissages des enfants, et donc de favoriser une meilleure santé mentale. Car, en effet, il y a une interaction directe entre l’éducation et la santé mentale, et c’est ce qui justifie d’ailleurs notre présence au sein d’un hôpital », argue Hala Raad.

Mais comment sait-on si une personne doit se rendre dans un tel centre ? D’abord, les élèves présentant des difficultés scolaires ou des retards sont remarqués et référencés par les garderies et les écoles. Ils sont envoyés vers des équipes de neuropsychologues, de psychiatres ou encore de psychologues pour effectuer des tests diagnostiques. Les résultats révéleront que chacun de ces enfants aura des difficultés académiques spécifiques, d’où la conception de plans rééducatifs personnalisés par l’équipe du centre. « Chacune d’entre nous effectue aussi une évaluation dans son domaine : nous estimons les niveaux académique, langagier et moteur des enfants puis nous procédons aux interventions : là, nous collaborons avec les professionnels, médecins, rééducateurs, psychologues, psychiatres, parents, écoles, garderies… pour résoudre les problèmes », explique Hala Raad.



C’est une sorte de vaste cabinet épuré aux murs blancs et vert opaline, à la jonction entre clinique et lieu de repos. Des jeux éducatifs dans les placards, des chaises et quelques tables, des lettres, des dessins d’enfants : sommes-nous toujours dans le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC) ? Rien n’est moins sûr, bien qu’on puisse s’y méprendre,...

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