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Campus - EN LIGNE

Quand un jeune fait de l’habit une philosophie de vie

Au campus Liban-Nord de l’USJ, Élie Ghosn, étudiant en gestion, fait parler de lui sur les réseaux sociaux en s’improvisant coach de vie et conseiller vestimentaire.

Élie Ghosn s’est improvisé mannequin sur Instagram (eglifestyle) où il est suivi par presque 6 600 followers.

En se baladant sur le compte Instagram d’Élie Ghosn (eglifestyle), la première chose qu’on voit est un jeune homme bien mis, aux allures de mannequin, assumant parfaitement la caméra ; on se dit qu’on a affaire une nouvelle fois à quelqu’un qui a tout misé sur les apparences... et après ? Après, on creuse un peu, on découvre une personnalité avec son vécu, ses idées, et même, contre toute attente, une pensée véritablement altruiste. À 21 ans, cet étudiant en gestion au campus du Liban-Nord de l’Université Saint-Joseph s’est forgé un rêve pour le moins original : aider les jeunes Libanais à bien s’habiller, non pas simplement par coquetterie, mais pour une meilleure hygiène de vie personnelle. Se sentir bien dans ses pompes comme on dit, d’abord au sens littéral du terme, pour atteindre ensuite un meilleur accomplissement social et humain. Superficiel, vous dites ?

« J’ai souffert dans ma vie de problèmes de santé assez graves qui m’ont empêché de faire ce que j’aime. J’ai été diagnostiqué il y a dix ans de la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique du système digestif. J’ai connu l’anxiété sociale, les difficultés dans les relations humaines. J’ai eu à affronter ces souffrances. Après avoir été plusieurs fois opéré, j’ai compris l’importance de la santé dans la vie », explique Élie Ghosn. Pour lui, santé, bien-être, accomplissement personnel et vêtements, tout cela est intimement lié : « Être bien habillé, c’est quelque chose qui joue sur la confiance en soi, entraînant de nombreuses répercussions positives en société. La confiance en soi est importante pour s’accomplir plus et se sentir mieux : le vêtement a beaucoup à voir avec l’appréciation qu’on a de son être. »


Le blogging vestimentaire contre les tabous
Avant de se lancer dans la gestion, Élie Ghosn étudie pendant deux ans la biochimie à l’Université libanaise, ayant à l’époque l’ambition de devenir dentiste ou médecin. « C’est là-bas, à Beyrouth, que j’ai commencé à faire du blogging vestimentaire sur Instagram. C’était très populaire à l’étranger, mais au Liban il n’y avait personne. Du moins pas d’hommes », affirme-t-il. Ce qui n’est pas tellement surprenant quand on sait qu’au Liban et dans le monde arabe, on considère qu’un homme faisant trop attention à ses habits a forcément quelque chose de féminin... Mais Élie Ghosn est téméraire et n’a pas peur de briser les tabous : il commence par poster des images de lui, s’improvisant mannequin sur Instagram, où il est suivi par presque 6 600 suiveurs, puis plus récemment des vidéos qu’il lance sur YouTube. Là, il donne des conseils aux hommes concernant leur usage vestimentaire : par exemple, comment porter un jeans en fonction de la taille, du diamètre du pantalon aux chevilles, ou encore comment allier les couleurs entre elles, les tons, les camaïeux ?

« Je fais tout cela pour encourager les hommes à bien s’habiller, considérant l’importance de l’impact d’être bien habillé dans la société. D’autant que cela peut permettre de promouvoir ses performances et augmenter les chances d’emploi. Quand on est apprêté, on donne l’impression d’être une sorte d’esthète. Il y a tant de raisons pour qu’un homme fasse attention à sa manière de se vêtir », rappelle-t-il. Lui qui vit au Koura, et dont le père est douanier et la mère enseignante de littérature arabe et de géographie dans une école publique à Kfar Hata, loin de l’effervescence mondaine de la capitale, il s’est formé tout seul à la mode et au développement personnel : ce sont des YouTubeurs américains et européens, tels que José Zumiga ou Alpha M, ou encore des lectures (il cite volontiers The subtle art of not giving a f*** de Mark Manson, Confidence de Rob Yeung, Rich dad, poor dad, de Robert T. Kiyosaki, ou encore Jump de Steven Harvey) qui l’ont mis sur cette voie il y a cinq ans déjà.

Élie Ghosn a petit à petit su se faire une place et commence à être de plus en plus influent sur les réseaux, mais le chemin est encore long dans un pays encore marqué par les stéréotypes de genre et les clichés traditionnels. « Au Liban, je pars de zéro. De la mode, pour arriver au développement personnel… Il faut y aller pas à pas. »



En se baladant sur le compte Instagram d’Élie Ghosn (eglifestyle), la première chose qu’on voit est un jeune homme bien mis, aux allures de mannequin, assumant parfaitement la caméra ; on se dit qu’on a affaire une nouvelle fois à quelqu’un qui a tout misé sur les apparences... et après ? Après, on creuse un peu, on découvre une personnalité avec son vécu, ses idées, et même,...

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