Élissa Berbery. Photo Élissa Berbery
Le stage, de plus en plus indispensable pour faciliter l’entrée des étudiants dans le monde du travail, oriente les jeunes puisqu’il leur permet de découvrir de plus près le secteur d’activité qui les intéresse, comme en témoignent cinq étudiants rencontrés venant d’horizons divers. Inscrit en 3e année de gestion à l’Université antonine, Esber Yazigi, 21 ans, a pu, dans le cadre de sa formation, effectuer un stage estival de deux mois dans une banque. « Ce stage obligatoire m’a permis de découvrir enfin comment s’organise au quotidien le travail dans le secteur bancaire. J’ai pu me former à toutes les opérations courantes dont les clients avaient besoin comme les retraits, les virements, la vérification des chèques, et m’entraîner, en particulier, à être en contact direct avec ces derniers grâce aux responsabilités qui m’ont été confiées », explique-t-il. Pour le jeune homme, cette première expérience sur le terrain a été formatrice et lui sera fort utile pour son orientation professionnelle. Fatima Kassir, en 2e année de psychomotricité à l’USJ, a pu pleinement bénéficier du stage en éducation psychomotrice qu’elle a eu l’occasion d’effectuer auprès des élèves de grande section d’une école privée. « Encadrée par l’équipe pluridisciplinaire de l’établissement, j’ai pu observer le développement intellectuel, psychomoteur et affectif de ces enfants et leur proposer, par conséquent, des séances d’éducation psychomotrices adaptées à eux », précise-t-elle. Selon l’étudiante de 19 ans, cet apprentissage de trois mois, qui ne peut être acquis en classe, lui a permis de faire le lien entre ses apprentissages universitaires et la pratique du métier. « Ainsi, note Fatima, cette immersion en milieu scolaire m’a permis d’avoir une idée plus précise de ma formation. J’ai cumulé des savoir-faire et des savoir-être de future psychomotricienne. »
Acquérir de nouvelles compétences
Parfaire ses connaissances en les mettant en pratique est l’une des raisons qui poussent les étudiants à vouloir multiplier leurs stages. À cela s’ajoute le fait de pouvoir acquérir de nouvelles compétences indispensables pour entrer dans la vie professionnelle. Waël Kassem, inscrit en 5e année d’informatique et télécoms à la faculté de génie de l’UL, a participé en tant que stagiaire à l’élaboration et au développement d’une application mobile destinée aux étudiants d’une faculté de son université. « Je juge ce stage estival particulièrement utile car il m’a permis de comprendre qu’il faut chercher continuellement à parfaire ses connaissances. De plus, j’ai appris à prendre l’initiative de trouver des réponses à mes questions et les informations d’ordre technique dont j’avais besoin pour proposer des solutions aux erreurs ou difficultés rencontrées lors de la création de cette application », raconte l’étudiant de 22 ans. De même, Waël apprécie le fait de s’être exercé à interagir avec le client pour connaître son avis qui compte énormément dans la conception d’un produit qui lui est destiné.
Élissa Berbery, en 3e année de licence en gestion et management à l’Université Saint-Joseph, a effectué plusieurs stages dont un dernier qui s’est révélé très formateur. « De début août à fin septembre 2019, j’ai été stagiaire au sein du département de ressources humaines d’une société affiliée à un groupe international », note-t-elle. L’étudiante était chargée de s’entretenir avec les candidats aux postes vacants après avoir consulté leurs données personnelles. « Ce travail nécessite d’avoir un bon sens de la communication, une faculté que j’ai appris à développer tout le long de la durée de mon stage, surtout qu’il m’a fallu rencontrer des candidats de différents horizons pour des postes assez variés. » Cette expérience a permis à la stagiaire de mettre en pratique ses apprentissages et de se projeter dans la vie active.
Aline Tradieh, 22 ans, en 3e année d’études de sciences infirmières à l’Université libano-allemande, a effectué un stage sur près d’une année dans un hôpital libanais. La future infirmière considère que ces innombrables heures de pratique sont indispensables pour pouvoir exercer son métier. « L’apprentissage théorique seul ne suffit pas dans le cadre de ma formation. Il faut être sur le terrain pour pouvoir assister les infirmiers et les médecins, apprendre à gérer l’horaire de travail, planifier sa journée, assurer la surveillance dans un service, prendre en charge les patients et travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire », souligne-t-elle. La stagiaire s’est formée dans différents services de l’hôpital, ce qui va l’aider à choisir son orientation professionnelle.
Élargir son secteur d’activités
Maria Yammine, 21 ans, fraîchement diplômée de la faculté d’information de l’Université libanaise, a cherché, comme beaucoup de jeunes, à multiplier les stages au cours de sa formation en vue d’avoir une idée plus précise des différents choix de métier qui se présentent à elle. « J’ai pu notamment passer un mois dans les coulisses d’une chaîne de télévision, 80 heures dans une station de radio libanaise et m’initier, pendant trois mois, au métier d’archiviste », confie-t-elle. La jeune femme a pu se renseigner davantage sur l’organisation du travail dans ces lieux, surtout en ce qui concerne le travail à la radio, mais estime que cela n’a pas été particulièrement utile pour sa formation. « Je souhaitais surtout me former à l’exercice du métier de journaliste à la télévision, mais la chaîne où j’ai effectué mon stage n’est pas spécialisée dans le traitement de l’information, c’est ce qui a fait que je n’ai pas pu profiter pleinement de cette expérience », nuance-t-elle. Ces stages ont tout de même permis à Maria d’identifier le secteur d’activité qui l’intéresse le plus.
Cybelle Aoun, 19 ans, 2e année de licence en lettres françaises à l’Université Saint-Joseph, a choisi d’effectuer son premier stage dans un musée à Beyrouth. « Dans le cadre d’une exposition photographique, mon travail consistait à accompagner les visiteurs et à leur fournir les renseignements dont ils avaient besoin. Cette expérience d’un mois m’a permis d’enrichir ma culture, en particulier en ce qui concerne l’histoire de la photographie, et à développer mes compétences relatives à la communication orale », raconte-t-elle. L’étudiante envisage d’effectuer de nombreux stages dans d’autres domaines afin de savoir quel type de travail l’intéresse le plus.
Même si la plupart du temps les étudiants ne bénéficient pas de stages rémunérés, cela ne les empêche pas d’apprécier ces expériences qui leur permettent de découvrir le métier qui les intéresse, d’identifier quel type de fonctions leur correspond le mieux, de mettre en pratique la théorie et de gagner en confiance et en maturité.
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