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À La Une - Liban

Nouvel incident entre partisans de Ziad Assouad et manifestants dans le Kesrouan

"Il s'agit plutôt d'une prise en chasse et d'une agression. (Il s'agit de savoir) qui a cherché l'autre et qui l'a agressé. Vos informations sont douteuses", a réagi le député aouniste sur Twitter.

Le député Ziad Assouad, membre du Courant patriotique libre. Photo d'archives ANI

Vingt-quatre heures après des échauffourées entre un groupe de manifestants et des proches du député Ziad Assouad, membre du Courant patriotique libre (aouniste), un nouvel incident a éclaté entre des partisans de ce dernier et des protestataires à Maameltein, dans le Kesrouan mercredi soir.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le député membre de la formation fondée par le chef de l’État, Michel Aoun, dînait dans le restaurant al-Jazira, à Maameltein, lorsque des manifestants hostiles à la classe politique au pouvoir se sont rassemblés dans le parking de l'établissement pour le conspuer. "Les soldats et les agents des Forces de sécurité intérieure sont intervenus afin de disperser les deux groupes et mettre un terme à l'incident", précise l'agence.



(Lire aussi : Ziad Assouad menace de mettre au pas « toute personne qui osera s’en prendre » à lui)



"C'est le Kesrouan ici, espèce d'animal"
Selon une vidéo circulant largement sur les réseaux sociaux depuis hier soir, on voit un jeune manifestant, isolé et apeuré, pris à partie par un groupe d'individus, vraisemblablement des partisans de Ziad Assouad, dans un parking, probablement à l'entrée du restaurant. 

"Qui t'a envoyé ici ?", lui demande l'un des hommes. Ce à quoi répond le jeune homme : "Je vous jure que je suis ici pour...", avant d'être interrompu par un flot d'insultes de la part de son interlocuteur. "Tu viens de Tripoli ?", lui demande son interlocuteur.  Le jeune manifestant reçoit ensuite un coup de pied, et répond "Oui", avant de recevoir un coup de poing dans la mâchoire. La scène est filmée par l'un des éléments du groupe agresseur. "Que viens-tu faire ici ? Tu es originaire de Tripoli, non ?", lui lance l'individu. La victime, qui s'effondre en pleurs et tente de calmer la situation, se protège alors le visage. "C'est le Kesrouan ici, espèce d'animal", l'insulte alors son assaillant qui a été interpellé jeudi soir.



"Les propos sectaires et communautaires sont édifiants. Vous vous en prenez à un jeune homme de Tripoli qui réclame ses droits. Ni le Kesrouan, ni aucune région n'appartient à une quelconque catégorie de personnes. Ayez pitié des gens enfin !", s'insurge le journaliste Joe Maalouf sur Twitter.




"Informations douteuses"
"Avant de lancer des mensonges et des rumeurs dans les médias, trois voitures sont venues là où je me trouvais. L'un de mes gardes du corps a été renversé et blessé, et les agresseurs ont pris la fuite. On a ensuite tenté d'entrer par la force dans les lieux (le restaurant, ndlr) en étant armé d'un pistolet qui a été confisqué et remis au commissariat de Ghazir. Il s'est avéré que l'arme était semi-factice. Le question n'est pas d'ordre confessionnelle. Il s'agit plutôt d'une prise en chasse et d'une agression. (Il s'agit de savoir) qui a cherché l'autre et qui l'a agressé. Vos informations sont douteuses", a réagi Ziad Assouad, sur Twitter, en réponse à ses détracteurs.

Cette agression a indigné de nombreux internautes et responsables et suscité la colère dans les milieux contestataires à Tripoli. C'est ainsi qu'un groupe de manifestants se sont rassemblés vers 1h du matin sur la place al-Nour, haut lieu de la contestation dans la ville, afin de protester contre l'incident du Kesrouan. Des routes ont été brièvement coupées dans la région. Une permanence du CPL a également été saccagée et brûlée à Halba, dans le Akkar.


Une permanence du CPL incendiée dans le Akkar, dans la nuit du 5 au 6 février. Capture d'écran/ANI


La section du Akkar au sein du CPL a condamné l'attaque contre sa permanence et a estimé que "de tels actes condamnables ne reflètent pas les valeurs des habitants du Akkar" et a appelé à "ne pas se laisser aller à l'affrontement entre les habitants d'une même région et d'un même pays".  La section du CPL a également reproché aux forces de l'ordre de "n'avoir pas agi alors qu'elles se trouvaient sur les lieux".

Quelques heures après l'incident, le comité central des médias au sein du CPL avait réagi à l'incident de Maameltein dans un communiqué dans lequel il apporte son soutien à Ziad Assouad. Il a condamné "les atteintes aux libertés individuelles dans les espaces publics et privés", estimant que "ces méthodes ne servent pas les demandes justes des contestataires". "S'en prendre aux responsables politiques, à leur vie et leur dignité est inacceptable et provoque des réactions spontanées de la part de leurs partisans (...)", poursuit le CPL.

Il ajoute toutefois qu'il "s'oppose à toute atteinte contre quiconque, en guise de réaction à des actions condamnables". Le parti aouniste condamne ensuite clairement "l'atteinte à des jeunes tripolitains à Jounieh et tout tort causé à un groupe sur fond de divergences politiques et régionales (...)". Le CPL appelle enfin à "calmer les esprits et ne pas se laisser aller aux réactions qui pourraient mener à des dérapages, surtout à l'ombre des circonstances délicates actuelles".

Note d'information judiciaire
Au lendemain de l'incident, plusieurs avocats ont déposé une note d'information auprès du Procureur général près la Cour de cassation contre des gardes du corps et des partisans de Ziad Assouad. La note d'information porte des accusations d'atteinte à la religion, de sédition et d'atteinte au sacré.

L'incident de mercredi soir rappelle celui qui avait éclaté mardi, dans des circonstances similaires. Ce soir-là, des échauffourées ont opposé une quinzaine de contestataires qui appelaient Ziad Assouad, installé dans un restaurant d'Antélias, à quitter les lieux. Les gardes du corps du parlementaire, ainsi que des partisans du CPL, ont alors attaqué les manifestants à l'aide de bâtons, faisant plusieurs blessés. Certains militants aounistes étaient armés, selon plusieurs témoignages.


Ces dernières semaines, plusieurs responsables politiques ont été forcés de quitter des restaurants et lieux publics, sous les huées de contestataires. L'ancien ministre Youssef Fenianos avait dû se retirer du centre commercial de luxe Aïshti à Dbayé, et le vice-président de la Chambre Élie Ferzli avait mis fin à un dîner dans un restaurant de Gemmayzé à Beyrouth. L'ancien Premier ministre Fouad Siniora avait pour sa part été contraint de quitter l'Assembly Hall de l'AUB, où se tenait un concert, sous les huées des spectateurs.

Mercredi soir, c'est l'ancien ministre de l’Économie Raëd Khoury qui a été interpellé par quelques manifestants en colère, dans un bar de Beyrouth. Réagissant à cet incident, Raëd Khoury a écrit sur Twitter : "A ceux qui ont refusé de m'écouter hier soir, ceux qui m'ont accusé de participer à la corruption (...), je leur rafraîchis la mémoire en leur rappelant que depuis 2017, nous nous sommes soulevés contre la corruption et avons mis en garde contre la dangerosité de la situation financière". Il a accompagné ce message, repris trois fois, de différentes vidéos regroupant des extraits de ses discours au sujet de la crise financière du pays qui durant ces dernières années.


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commentaires (13)

Quand ce député promet de mettre au pas tout le monde qui s'en prend à lui, pense t il réagir personnellement ou promet il d'envoyer ses" sbires" gonflés à la testostérone qui ignorent que Tripoli fait partie intégrante du Liban et qu'à ce jour on ne réclame pas un visa pour le keserwan.. et on ne tient pas des propos séditieux et insurrectionnels.

C…

14 h 52, le 06 février 2020

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Commentaires (13)

  • Quand ce député promet de mettre au pas tout le monde qui s'en prend à lui, pense t il réagir personnellement ou promet il d'envoyer ses" sbires" gonflés à la testostérone qui ignorent que Tripoli fait partie intégrante du Liban et qu'à ce jour on ne réclame pas un visa pour le keserwan.. et on ne tient pas des propos séditieux et insurrectionnels.

    C…

    14 h 52, le 06 février 2020

  • Qui paye les gardes de corps d'un député?

    Shou fi

    14 h 34, le 06 février 2020

  • Le peuple devrait boycotter tout restaurant ou établissement qui accepterait de servir un politicien... Cá ne devrait pas être trop difficile de publier les noms de ces établissements sur un site dédié?

    Gros Gnon

    14 h 23, le 06 février 2020

  • Révolution, révolution!!!!! Durant la révolution en France les révolutionnaires ont constitué un tribunal republicain pourquoi ne pas faire pareil dans notre pays!!!! Personne n'est intouchable surtout quand ilstraînent derrière eux autant de casseroles et sont sans esprit civique ni patriotique, leurs seuls soucis sont leurs poches, aux armes citoyens!!!!! Il est grand temps que cela change courage......

    Azouri Dolene

    13 h 49, le 06 février 2020

  • Les hommes de celui qualifié de baltagi par le grand timonier du cpl ont bien formé les sous fifres du cpl pour qu'ils sachent faire leur sale boulot dans les régions sous l'emprise du partie du aahed fort mais pas magnanime. En tant que diplôme ils leur ont prêté leurs bâtons... Ya ayib el choum!! Bon courage au jeune tripolitain!!

    Wlek Sanferlou

    13 h 39, le 06 février 2020

  • Je suis Kesrouanais de puis la création du monde, j'interpelle l'individu de la famille des canidés qui a aboyé : "C'est le Kesrouan ici, espèce d'animal" en s'adressant à un jeune Tripolitain. J'ai eu la chance et l'honneur d'avoir connu mon pays du nord au sud et de l'ouest à l'est, personne ne m'a demandé : Vous êtes d'où, Monsieur. Michel Aoun est venu de Haret-Hreik pour se présenter à la députation, les Kesrouanais ont voté pour lui en 2005 et en 2009, personne ne lui a dit : "C'est le Kesrouan ici et non le Metn-Sud". Pourquoi le dites-vous à un Tripolitain ? Fallait-il que le député CPL de Jezzine vienne insolemment à Maameltein avec une bande de chabbiha, pour que votre kesrouanité insulte un jeune Tripolitain ? Le Libanais est partout chez lui au Liban que ce soit à Jounieh ou à Antélias ou à Wadi-Khaled.

    Un Libanais

    12 h 57, le 06 février 2020

  • LES H-ZEROS DU CPL QUI JOUENT AU DARTA-GNANS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 26, le 06 février 2020

  • Es ce que DIAB va oser montrer les crocs our défendre la justice ? c'etait prévisible , mais arrive plus vite que prévu

    Aboumatta

    12 h 23, le 06 février 2020

  • Le fait que ces voyous soient armés de bâtons ou de pistolets ne fait pas d'eux des citoyens respectables. Ils roulent les mécaniques et s'en prennent à des personnes non armées pour montrer leur supériorité? Ils sont moins que rien ainsi que leurs leaders qui se pavanent dans les restos et les boutiques au lieu de raser les murs de honte pour ce qu'ils ont fait de notre pays. Par leur agissement ils provoquent des incidents dont on se passerait bien actuellement. Allez, bas les pattes vous ne nous faites pas peur. Nous sommes armés de notre patriotisme et notre fierté, donc plus fort que vos accessoires meurtriers. Faites passer le message.

    Sissi zayyat

    12 h 18, le 06 février 2020

  • Ces individus armés, arrogants, imbus d'eux mêmes et de leur parti salissent le nom du Liban et de la révolution. Ils n'ont plus de place dans notre société. ils défendent l’indéfendable, Ils sont entrain de PERDRE et ils ont peur. Ils agissent comme un chat coincé. Leurs jours sont finis. Le pouvoir est au Peuple !

    Yoska

    12 h 17, le 06 février 2020

  • "Comme j’aime l’authenticité du paysan Libanais qui cultive son lopin de terre et qui emmène son troupeau paître dans les champs. Mais Ô combien je déteste et méprise l’attitude et le comportement de ces paysans parvenus qui se croient tout permis de nos jours. Que leur fin soit proche !"

    Marie Claude

    11 h 45, le 06 février 2020

  • j'attend du nouveau gouvernement de poursuivre en justice ces salauds qui ont frappe cette personne l'impunite doit cesser SI AUCUNE ACTION N'EST PRISE CONTRE CES INDIVIDUS DANS 24 HEURES , CE GOUVERNEMENT SERA IDENTIQUE A TOUS LES AUTRES ET PROTEGE LES CORROMPUS ET LES VERREUX QUI TIENNENT A CONTINUER A NOUS GOUVERNER MONTREZ NOUS LE CONTRAIRE MONSIEUR DIAB OU DEMISSIONNEZ Il semble que les membres du CPL et autres formations politiques n'ont pas compris que le peuple ne veut plus d'eux car ils sont soit corrompus ou on laissait faire ce qui revient au meme

    LA VERITE

    11 h 13, le 06 février 2020

  • C’est des suiveurs d’une clique qui a propulsé Liban dans un gouffre depuis le retour de leur chef de France…qui a juste réussi à semer la haine, le racisme et la division, avec arrogance en plus

    Jack Gardner

    10 h 35, le 06 février 2020

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