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À La Une - Liban

A la veille du Conseil des ministres, la rue se mobilise

Des mouvements de protestation à Beyrouth et à Saïda contre le gouvernement qui devrait approuver demain sa déclaration ministérielle, mais aussi contre la cherté de la vie.

Des contestataires rassemblés place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, le 5 février 2020. Photo Clotilde Bigot

Plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu mercredi soir, à la veille du Conseil des ministres lors duquel sera en principe approuvée la déclaration ministérielle du gouvernement de Hassane Diab. C'est sur la base de la déclaration ministérielle que les députés libanais devront accorder ou non leur confiance au nouveau cabinet, déjà rejeté par la rue. La date de la séance parlementaire du vote de confiance n'a pas encore été fixée, mais pourrait intervenir le 11 février.

A Beyrouth, des dizaines de protestataires se sont rassemblés en début de soirée, place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth.  "Nous sommes là contre ce gouvernement qui ne nous représente pas", affirme Elise Moukarzel, une manifestante de 56 ans, à notre journaliste sur place Zeina Antonios. "Ce sont les mêmes, alors que le pays est au bord de l'effondrement. Nous voulons un cabinet qui représente le peuple et qui sauvegarde nos droits", poursuit-elle. "Pas de confiance, évidemment, à ce gouvernement. Ce cabinet, on nous l'a imposé. Tous ces ministre sont affiliés à des partis politiques, malgré ce qu'on dit sur leur expertise", affirme pour sa part une autre manifestante, Lina. "On se fiche du peuple", lâche cette femme au foyer de 55 ans.

Des protestataires ont également coupé la route devant le siège de la Banque du Liban, à Hamra.


(Lire aussi : Venus des quatre coins du pays, des Libanais ravivent la flamme de la révolution à Tripoli)


A Saïda, au Liban-Sud, des centaines de personnes ont manifesté en début de soirée pour protester contre la cherté de la vie, rapporte notre correspondant sur place Mountassar Abdallah. Les protestataires se sont rassemblés devant le siège de la Banque du Liban et ont marché jusqu'à la place Elia, rebaptisée place de la révolution du 17 octobre. Ils ont lancé des slogans tels que "augmenter les prix c'est jouer avec le feu", et "les taxes sont en hausse et les politiciens sont plus riches". Un groupe d'habitants de la ville tenait également une banderole sur laquelle il est écrit : "pas de confiance à un gouvernement qui ne protège pas les gens de la cherté de la vie".

Le Liban connaît une importante crise de liquidités depuis plusieurs mois. En raison de cette crise, le taux de change de la livre libanaise a grimpé en flèche auprès des changeurs, dépassant allègrement les 2.200 livres, tandis que le taux officiel interbancaire, observé par les banques et certains grands établissements commerciaux, reste stable, entre 1515 et 1520 livres pour un dollar. Face à cette crise, les banques du pays ont imposé une série de restrictions à leurs clients et le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, cherche à réglementer ces restrictions.


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