Lors de sa première conférence de presse pour 2020 qui s’est tenue hier au Palais de Verre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé en faveur de la préservation de la stabilité au Liban qu’il a désigné comme « un pays-clé ». « La stabilité du pays est un élément absolument essentiel pour celle de la région. Le Liban est nettement une priorité pour nous », a-t-il dit. Le secrétaire général répondait ainsi à une question de L’Orient-Le Jour relative au mouvement de contestation en cours depuis le 17 octobre contre la corruption et pour un changement profond du paysage politique.
« Le Liban représente aussi une expérience de vie en commun de différentes communautés religieuses, ce qui est en soi une contribution importante dans le monde d’aujourd’hui », a poursuivi M. Guterres. Il a souligné que le pays « fait face à une crise politique complexe », tout en mettant l’accent sur le mouvement de contestation « parmi plusieurs catégories de la population, pour qui le système traditionnel de gouvernement ne correspond plus à leurs désirs, à leurs espoirs et à leurs inquiétudes ». « Nous suivons naturellement avec beaucoup d’intérêt cette expression populaire, cette volonté de réformer profondément les mécanismes de fonctionnement politique du Liban, le besoin de combattre effectivement la corruption et d’avoir un État qui n’ait pas une vision sectaire dans sa composition », a-t-il affirmé. « Cela est quelque chose de très important à mes yeux, mais en même temps, le Liban fait face à une crise économique et financière très difficile. Il est très important d’éviter que cela n’entraîne une augmentation terrible de la pauvreté et une instabilité », a ajouté M. Guterres. Il a rappelé l’effort fourni par les autorités en faveur des réfugiés accueillis dans le pays et souligné la nécessité de « préserver une stabilité économique pour éviter que ces derniers ne payent un nouveau prix, après tout ce qu’ils ont déjà souffert ».
Et le secrétaire général de l’ONU d’insister : « Le Liban est nettement une priorité pour nous. Nous avons là deux missions : une mission (la Finul) qui est surtout liée au Liban-Sud et aux relations entre le Liban et Israël et qui a joué un rôle important pour éviter des escalades » à la frontière. « Je pense qu’il est absolument essentiel d’éviter un conflit entre le Hezbollah et Israël. Nous continuons à être très attachés à cette logique » a-t-il affirmé, en précisant que la deuxième mission de son organisation est politique. « Nous avons un représentant politique spécial (Jan Kubis) qui suit la situation directement dans le pays et qui essaie, sans interférence dans la vie politique libanaise, d’appuyer tous les mouvements conduisant à une réforme effective des institutions », a-t-il assuré.
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LA LIBRE EXPRESSION
18 h 19, le 05 février 2020