Coronavirus : l'arrivée au Liban d'un navire provenant de Chine suscite l'inquiétude

L'arrivée dans les prochaines heures d’un navire chinois qui devrait mouiller dans les ports de Beyrouth et de Tripoli suscite l'inquiétude au Liban, dans un contexte de crainte de contamination du nouveau type de coronavirus, apparu en Chine, qui a tué plusieurs centaines de personnes au cours des dernières semaines. 

Dans la matinée de lundi, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant l'entrée du port de Tripoli (Nord) afin de refuser l'accostage de ce navire, craignant une propagation du virus au Liban. Ils ont menacé d'avoir recours à l'escalade si le navire entrait dans le port. Lors de leur sit-in, ils ont déclaré "ne pas avoir confiance dans les prises de décision du gouvernement" à ce sujet. 

Par ailleurs, la chaîne d'informations arabophone al-Hadath a rapporté, dans l'après-midi, que six personnes à bord du navire "présentent des symptômes ressemblant à ceux du coronavirus".  Ne tardant pas à réagir, le ministre libanais de la Santé, Hamad Ali Hassan, a affirmé dans un tweet que son ministère "suit cet affaire depuis plusieurs jours" et qu'"aucun membre de l'équipage ne présente les symptômes" du virus.

Selon une source au port de Tripoli, citée par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), le navire en question, dont le nom n'est pas connu, est actuellement en train de débarquer une partie de son chargement dans différents ports égyptiens. Cette source précise que l'équipage a été soumis à plusieurs examens de santé au cours des derniers jours et que l'autorité compétente pour autoriser l'accostage du navire dans les ports libanais est le ministère de la Santé.

(Lire aussi : Le coronavirus fait l’objet d’une campagne de désinformation au Liban)

"L'équipage restera à bord"
Le ministre de la Santé avait déjà réagi une première fois à cette affaire samedi, indiquant que "le navire qui doit arriver d'Extrême Orient a entamé son voyage il y a plus de 15 jours, ce qui correspond à un délai plus long que la période d'incubation du nouveau virus".  "Lors des derniers contacts avec l'équipage, aucun membre ne souffrait de symptômes de maladies", avait souligné indiqué le ministre dans un communiqué. Et de préciser qu'au cours de sa traversée, le navire avait accosté dans les ports de Marseille, en France, et de Port-Saïd, en Égypte, et qu'il ne resterait que quelques heures au Liban. Lors de ce bref séjour, "l'équipage restera à bord", avait-il précisé. "Une équipe du ministère de la Santé assurera le suivi de toutes les procédures sanitaires requises concernant ce navire, comme prendre la température des membres de l'équipage et établir un bilan de santé", avait ajouté le ministre.

Le même jour, le ministère des Transports publics avait pour sa part demandé aux autorités portuaires de Beyrouth et Tripoli de ne pas laisser le navire accoster avant que toutes les mesures sanitaires aient été prises pour éviter tout risque de propagation du virus.

Le ministre de la Santé a affirmé à plusieurs reprises que personne au Liban ne souffrait du nouveau coronavirus, alors qu'une campagne de désinformation sévit à ce niveau sur les réseaux sociaux et que des rumeurs de contamination circulent régulièrement. M. Hassan a également indiqué à plusieurs reprises que les Libanais présents en Chine ne souffrent pas de cette maladie. Des mesures spécifiques ont par ailleurs été mises en place à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) afin d'empêcher toute entrée de personnes contaminées sur le territoire. 

Lire aussi
Le Liban encore à l’abri du nouveau coronavirus chinois

Coronavirus en Chine : quel impact sur les entreprises internationales ?