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Campus - CONTESTATION

AUF : le soutien continue malgré la crise

Dans le contexte d’instabilité que traverse le pays, le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) a dû adapter ses projets prévus au Liban, tout en maintenant sa mission d’accompagnement des universités.

« Nous disons aux universités que nous sommes disponibles pour reprendre si elles souhaitent s’engager dans les activités », assure Hervé Sabourin. Photo Michel Sayegh

« L’AUF, comme n’importe quelle organisation, est affectée par le contexte actuel. Nous comprenons la situation de la population libanaise et nous comprenons ses difficultés dont nous sommes solidaires », affirme Hervé Sabourin, directeur régional du Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la francophonie, qui précise qu’en tant qu’organisation internationale, l’AUF se concentre sur ses missions d’accompagnement des universités.

Toutefois, du 17 octobre à la fin du mois de novembre, l’AUF s’est trouvée dans l’impossibilité d’organiser des activités en raison du blocage des routes et de la fermeture des universités, ainsi que de divers aspects de la crise politique et économique. Un grand nombre de projets prévus, tels des conférences ou des ateliers de formation, ont dû être ainsi reportés, voire annulé. Il était également difficile d’organiser les voyages d’étudiants ou d’inviter des universitaires et des experts internationaux au Liban. Certains n’ont ainsi pas pu venir au Liban. Cela a affecté les bénéficiaires, étudiants et enseignants, qui n’ont pas profité de leur expertise.

En outre, en raison de l’instabilité régnant au Liban, le bureau régional de l’AUF a dû déplacer un projet à l’extérieur du pays. Il s’agit de la reconstruction de l’Université de Mossoul dans laquelle cette organisation s’est engagée, depuis juillet, en partenariat avec l’ambassade de France à Bagdad. Supposée se dérouler à Beyrouth, une séance de l’atelier sur la formation des enseignants et des informaticiens irakiens à l’éducation à distance s’est finalement tenue à Alexandrie. La dernière séance devrait tout de même avoir lieu, si tout va bien, en mai, à Beyrouth.

L’AUF a néanmoins tenu à maintenir l’événement Le Choix Goncourt de l’Orient, malgré la situation et l’annulation du Salon du livre en novembre. « C’est un événement régional qui a engagé, depuis septembre, des étudiants des 12 pays de la région dans la lecture de livres. Il était impossible de leur dire qu’on arrête tout », confie M. Sabourin. De même, au mois de décembre, la délibération et la proclamation du prix Choix Goncourt de l’Orient 2019 a bien eu lieu à l’Institut français, rue de Damas. Comme il était impossible d’inviter à Beyrouth les étudiants de la région et de les réunir avec les étudiants libanais, les organisateurs les ont rassemblés pour leur permettre de suivre l’événement en vidéoconférence.

Reprise des activités, une priorité de l’AUF-MO

Il a fallu attendre le début du mois de décembre pour que l’AUF puisse reprendre ses activités, dans la mesure du possible, en accord avec les universités partenaires, tout en tenant compte de l’engagement des étudiants et universitaires libanais dans leur cause. Pour le Bureau Moyen-Orient, il fallait seulement adapter ses projets à la situation du Liban. « D’une certaine manière, pour nous, c’était un message qui dit que la vie culturelle, intellectuelle et universitaire doit survivre », assure M. Sabourin. Ainsi, le bureau régional de l’AUF a tenu, dans ses locaux à Beyrouth en décembre, une table ronde sur l’internationalisation des universités, organisée en partenariat avec des universités libanaises et lors de laquelle sont intervenus des universitaires du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. De même, le 15 janvier, l’AUF a signé une convention avec l’Université Saint-Joseph et l’Université de Toulouse 2 pour la mise en place d’un diplôme universitaire concernant les conseillers pédagogiques du ministère de l’Éducation. Six universitaires français conviés ont ainsi pu venir au Liban.

Par ailleurs, comme tous les Libanais aujourd’hui, l’AUF doit s’adapter à l’aspect financier de la crise économique. « C’est un peu compliqué maintenant d’envoyer un étudiant en mobilité, non pas parce que l’on ne dispose pas de l’argent, mais parce qu’il nous est difficile de donner de l’argent en espèces aux étudiants qui partent à l’étranger », déplore M. Sabourin. Toutefois, le Bureau Moyen-Orient de l’AUF essaie de trouver des solutions alternatives grâce à ses bureaux implantés ailleurs, comme à Paris. « Notre principe de base est donc la flexibilité. On fait tout ce que l’on peut pour permettre aux universités partenaires au Liban de maintenir une certaine forme d’engagement dans nos activités », poursuit-il.

En effet, la priorité de l’AUF-MO est de maintenir le plus possible les activités prévues. « À l’heure actuelle, nous sommes toutefois dans l’impossibilité de confirmer la tenue de ces activités », opérant dans l’incertitude, tout comme l’ensemble de la population libanaise. « Mais notre maître mot, c’est l’adaptation. C’est une manière de montrer que nous continuons à vivre et à assumer nos missions », conclut M. Sabourin.


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