Sa venue à Davos était déjà vivement critiquée, mais l'ancien chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil a en plus passé un mauvais moment lors de son intervention au Forum économique mondial, critiqué en particulier par l'ancienne coordinatrice des Nations unies pour le Liban.
M. Bassil, gendre du président Michel Aoun et qui vient de perdre son poste de ministre mais reste un homme fort du régime, a participé à une discussion sur le "Retour de l'instabilité (dans le monde) arabe", dans le cadre du Forum économique à Davos en Suisse.
"Comment êtes-vous venu?, a demandé l'animatrice de la discussion, la journaliste Hadley Gamble. Avez-vous pris un avion privé?" "Je suis venu à mes frais", a répondu M. Bassil. "Je sais que des rumeurs et des mensonges circulent toujours, mais c'est la réalité. Pas une livre aux dépens du Trésor public!" "C'était donc l'argent de la famille?" a insisté l'animatrice. "Non c'était offert. On m'a invité ici", a répondu l'ancien ministre.
"Il nous est interdit d'avoir de tels amis lorsque nous sommes au gouvernement", a répondu de cinglante manière Sigrid Kaag, ministre du Commerce des Pays-Bas, et ancienne coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban.
L'échange a fait la joie des opposants du régime sur les réseaux sociaux. "Voir Gebran Bassil se faire allumer, c'est tellement bon", a commenté l'un d'eux sur Twitter.
"Le Liban est un pays qui a été entravé par une corruption de haut niveau à tous les étages", a commenté Mme Kaag. "Le système sectaire, allié à d'anciens chefs de guerre, a pris l’État en otage."
Mise au point
Le déplacement de M. Bassil à Davos, alors qu'il n'est plus ministre des Affaires étrangères et que, depuis plus de trois mois, il est conspué par la rue, a fait polémique ces derniers jours. Une pétition en ligne depuis quelques jours, dont les auteurs affirment que "Gebran Bassil ne représente plus le peuple libanais dans les forums internationaux", a recueilli des milliers de signatures. Un communiqué partagé mardi sur la page Daleel Thawra, l’un des organes médiatiques du soulèvement populaire, déclare que "Gebran Bassil est un ministre illégitime dont le peuple réclame la démission depuis presque cent jours".
Jeudi, le bureau de presse de l'ancien ministre des AE a affirmé que celui-ci s'est rendu à Davos à ses propres frais et non aux frais de l’État. "Le journal L'Orient-Le Jour, dans son numéro d'aujourd'hui, a affirmé que l'ancien ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a effectué son déplacement à Davos aux frais du Trésor. Le bureau de presse de M. Bassil souligne que ce dernier a reçu une invitation officielle alors qu'il était ministre des Affaires étrangères, et a décidé d'y répondre favorablement. Le chef de l’État lui a demandé de le représenter à cette occasion", affirme le bureau dans son communiqué. "Malgré cela, il a effectué cette visite à ses propres frais et n'a coûté au Trésor public aucun centime. Mais le journal en question, dans le cadre de la campagne contre M. Bassil, a évoqué des informations infondées, contribuant aux rumeurs relayées par les réseaux sociaux (...)", ajoute le bureau de presse. "Il est malheureux que les rumeurs travestissent la vérité et que certains médias relaient ces rumeurs au lieu de la transmettre au public", conclut le bureau de presse de Gebran Bassil.
Mercredi, une source gouvernementale interrogée par L'Orient-Le Jour a indiqué que M. Bassil s'est rendu à Davos à bord d'un jet privé. Cette source n'affirme toutefois pas que ce déplacement s'est fait aux frais de l’État.
A Davos, Bassil appelle à éviter que le Liban ne devienne "un Etat failli"
Pour mémoire
Ces petites phrases de Gebran Bassil qui ont engendré des polémiques
commentaires (23)
Tout semble croire que les questions de ces deux femmes journalistes étaient planifiées dans le but faire perdre contenance a G. Bassil . On a rarement vu des journalistes prendre des privautés à l'égard d'un responsable politique devant lequel toutes sortes de gesticulations et de grimaces vulgaires se dessinaient sur leurs visages . . L'embarras , sujet de cet article se retourne en ridicule sur ses organisateurs ,parce que de toute évidence , Çest un coup monté à la Hollywood . En guise de journalistes , deux juges d'instruction ont offert à l'audience préchauffée une performance plus ridicule qu'embarrassante. Si l'article se doit de mentionner un détail important , c'est bien l'imperturbable attitude olympienne de m. Bassil et ses réponses polies à des accusations plutôt qu'à des questions .
Hitti arlette
18 h 06, le 24 janvier 2020