Le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s’est rendu hier au Forum économique de Davos, malgré la violente campagne sur les réseaux sociaux contre sa participation à ce rassemblement annuel. « Gebran Bassil est parti ce matin, à bord d’un avion privé », a indiqué une source gouvernementale à L’OLJ.
Une pétition en ligne depuis quelques jours, dont les auteurs affirment que « Gebran Bassil ne représente plus le peuple libanais dans les forums internationaux », a recueilli des milliers de signatures. Un communiqué partagé mardi sur la page Daleel Thawra, l’un des organes médiatiques du soulèvement populaire, déclare que « Gebran Bassil est un ministre illégitime dont le peuple libanais réclame la démission depuis presque cent jours ». Dans ce communiqué, il est rappelé que l’an dernier, « M. Bassil avait déclaré en toute confiance, lors d’un entretien accordé à CNN à Davos, qu’il pourrait apprendre aux États-Unis et au Royaume-Uni à gérer leur pays en l’absence d’un budget ». Le communiqué souligne en outre que « des dizaines de milliers de Libanais vivent sous le seuil de pauvreté et de nombreuses familles doivent passer l’hiver sans chauffage, alors que M. Bassil voyagera dans un jet privé payé par le ministère des Affaires étrangères pour participer au forum et que les deniers publics sont volés et gaspillés quotidiennement ».
(Lire aussi : Sur les réseaux sociaux, une campagne contre la participation de Bassil au Forum de Davos)
Le Forum économique de Davos est un événement annuel qui rassemble chaque année en Suisse chefs d’État et d’entreprise. À moins d’être invité gracieusement par les organisateurs, il en coûte entre 55 000 et 550 000 euros aux acteurs économiques pour être membre ou partenaire du « World Economic Forum », qui est géré par une organisation privée suisse, et bénéficier du droit de se rendre au Forum de Davos.
Pour sa part, le groupe Meghterbin Mejtemiin, qui rassemble des Libanais de la diaspora, a demandé, dans une lettre adressée aux organisateurs du forum, d’annuler la participation de M. Bassil à un débat sur « Le retour des soulèvements dans les pays arabes ». Selon le programme du forum, le panel doit en effet discuter de la façon dont « le nouveau réveil » des populations du monde arabe peut « se traduire par un plan d’action concret permettant d’amener des changements positifs et d’éviter les obstacles ».
(Pour mémoire : Pourquoi Bassil est-il la cible n° 1 des mécontents ?)
La campagne médiatique a poussé la journaliste de CNBC Hadley Gamble, modératrice du panel qui se tient aujourd’hui, à réagir. Mme Gamble a indiqué qu’un grand nombre de personnes était entré en contact avec elle, sur Twitter et Instagram, pour contester la participation du chef du Courant patriotique libre. « Nous allons demander des comptes à Gebran Bassil au sujet de ce qui se passe au Liban », a-t-elle assuré sur Twitter.
La vice-présidente du CPL May Khreiche avait affirmé mardi que M. Bassil était visé par « une campagne sioniste ». Elle avait estimé que tous ceux qui appellent, depuis le Liban, à ce que le chef du CPL ne se rende pas à Davos « contribuent de façon directe ou indirecte à cette campagne ». Dans un tweet, elle avait posté la photo de Hadley Gamble en compagnie de l’ancien président israélien Shimon Peres et avait écrit que la journaliste « est un instrument de la campagne sioniste contre Gebran Bassil ».
Pour mémoire
Ces petites phrases de Gebran Bassil qui ont engendré des polémiques
commentaires (6)
CAMPAGNE SIONISTE CONTRE BASSIL. UN PEU DE SERIEUX FERAIT DU BON A CETTE DAME QUI DIVAGUE ET QUI ACCUSE LE PEUPLE LIBANAIS DE SIONISME. !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 15, le 23 janvier 2020