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Économie - Devises

Changeurs : « Difficile » de revenir à l’ancienne parité, estime le nouveau ministre des Finances

S’il est officiellement toujours fixé à 1 507,5 livres pour un dollar (1 515/1 520 livres pour les transactions bancaires), le prix du billet vert flotte cette semaine autour de 2 100 livres libanaises. Mohammad Azakir/Photo d’illustration/Reuters

Le nouveau ministre des Finances du gouvernement formé mardi par le Premier ministre Hassane Diab a jugé hier « difficile, si ce n’est impossible » pour l’économie libanaise de pouvoir compter, à court terme, sur un retour de la parité livre/dollar à son niveau habituel sur le marché secondaire.

« Nous allons (encore) avoir deux marchés, l’officiel et le parallèle, dans les temps à venir. Les taux pratiqués dans ce dernier évoluent en fonction de plusieurs facteurs, dont le degré de fébrilité ou de sérénité des gens », a notamment répondu Ghazi Wazni à la question d’une journaliste de la chaîne LBCI, à l’issue de la première réunion du nouvel exécutif qui a notamment la charge de sortir le pays d’une crise économique et financière aiguë dont les effets se sont accélérés en 2019. Un chantier complexe, surtout que la nouvelle équipe, pour l’instant, ne fait pas l’unanimité dans la rue, les manifestations contre les dirigeants politiques qui ont démarré le 17 octobre s’étant en effet poursuivies hier. En parallèle, le nouveau ministre a abordé la question du règlement des eurobonds – titres de dette émis par l’État libanais en dollars – en indiquant que le gouvernement se prononcerait la semaine prochaine sur la marche à suivre concernant l’échéance de mars, la première en vue et qui totalise un montant de 1,2 milliard de dollars (Voir par ailleurs). La dette publique du pays a flirté avec la barre des 90 milliards de dollars en 2019, pour un ratio dette/PIB qui figure parmi les plus élevés du monde (environ 150 %, selon les différentes estimations qui circulent).

Changeurs qui ne vendent pas de dollars

S’il est officiellement toujours fixé à 1 507,5 livres pour un dollar (1 515/1 520 livres pour les transactions bancaires), le prix du billet vert flotte cette semaine autour de 2 100 livres. Ce seuil a été atteint en quelques mois parallèlement à la mise en place progressive, depuis cet été, de restrictions bancaires sur les retraits en espèces et les transferts à l’étranger qui ont dopé la demande sur le marché local. Mardi, le syndicat des bureaux de change a annoncé avoir convenu avec la Banque du Liban de fixer à 2 000 livres le plafond auquel les changeurs pouvaient acheter des dollars sur le marché, sans toutefois indiquer comment cette mesure allait se répercuter sur le prix de vente du billet vert.Une omission qui laisse planer le doute sur les conséquences réelles de cette mesure présentée comme un moyen de stabiliser le taux de change livre/dollar, surtout qu’il s’agit d’un accord et non d’une décision contraignante de la BDL, souligne un expert anonyme contacté par L’Orient-Le Jour. « Pour que la mesure évite de doper le taux livre/dollar que ce soit chez les changeurs qui travaillent dans les règles, ou ceux du marché noir, il faut soit que le secteur bancaire limite la circulation de livres sur le marché, soit qu’il injecte des dollars sur le marché », explique-t-il, avant d’ajouter : « Pour l’heure, la mesure ne rassure pas, beaucoup de changeurs ont décidé de ne pas vendre de dollars et se sont contentés d’en acheter. Mais ils ne pourront pas le faire très longtemps. »Une analyse partagée par une source proche du syndicat de la filière. « Nous avons tenté de contrôler la hausse des prix sur le marché des changes en plafonnant le prix d’achat, ce qui est assez inédit dans notre domaine. Le problème, c’est que très peu de clients ont accepté de vendre leurs dollars à ce prix-là – le changeur qui a le plus travaillé hier a à peine pu totaliser 10 000 dollars de transactions. Cela a poussé par ricochet de nombreux bureaux à ne pas vendre de dollars », témoigne-t-il. « La filière a décidé de patienter encore un ou deux jours pour voir comment tout cela évolue. Mais sans injection de dollars sur le marché, le risque qu’un troisième marché dominé par les changeurs illégaux (sans licence), où le taux livre/dollar serait beaucoup plus élevé qu’actuellement, existe », conclut la source. Le site

Lebaneselira.org qui suit l’évolution du taux de change livre/dollar indiquait que le taux était hier fixé à 2 050 livres pour un dollar à la vente.

P.H.B.

Le nouveau ministre des Finances du gouvernement formé mardi par le Premier ministre Hassane Diab a jugé hier « difficile, si ce n’est impossible » pour l’économie libanaise de pouvoir compter, à court terme, sur un retour de la parité livre/dollar à son niveau habituel sur le marché secondaire. « Nous allons (encore) avoir deux marchés, l’officiel et le...

commentaires (1)

Et ces changeurs qui se sont contentés d'acheter aujourd'hui... mais où ont ils la chance d'en acheter et à combien?? Aujourd'hui à la banque je n'ai pas pu en obtenir. Je retenterai ma chance demain. 100$... mieux que rien non?!...

Sybille S. Hneine

20 h 24, le 23 janvier 2020

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Commentaires (1)

  • Et ces changeurs qui se sont contentés d'acheter aujourd'hui... mais où ont ils la chance d'en acheter et à combien?? Aujourd'hui à la banque je n'ai pas pu en obtenir. Je retenterai ma chance demain. 100$... mieux que rien non?!...

    Sybille S. Hneine

    20 h 24, le 23 janvier 2020

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