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À La Une - Liban

Plusieurs blessés dans des échauffourées devant la municipalité de Beyrouth

Dans tout le pays, la mobilisation restait vive pour protester contre le rationnement sévère du courant électrique. 

Echauffourées entre manifestants et contre-manifestants, séparés par un cordon de policiers antiémeute, le 10 janvier 2020 à Beyrouth. Photo Hassan Assal

Des échauffourées ont éclaté vendredi au cours de deux rassemblements parallèles devant la municipalité de Beyrouth, le premier réclamant la démission du président du conseil municipal Jamal Itani et du mohafez de Beyrouth Ziad Chbib, régulièrement accusés de corruption par les manifestants, et le second apportant son soutien aux responsables municipaux. Ces violences ont fait plusieurs blessés.

D'un côté de la rue Weygand qui longe le siège de la municipalité, dans le centre-ville de la capitale, plusieurs dizaines de manifestants ont dénoncé notamment la signature par les autorités locales de contrats de gré-à-gré suspects. Ils ont réclamé la démission de MM. Itani et Chbib, qu'ils ont accusés de corruption et de "vol". Une partie de ces contestataires étaient présents, peu avant, devant la Cour des comptes, afin de protester contre tout renouvellement du contrat entre le ministère des Télécoms et les sociétés en charge de la gestion des réseaux de téléphonie mobile.
De l'autre côté de la rue, des soutiens de ces responsables et du Premier ministre sortant Saad Hariri, ont pris leur défense. Selon certains manifestants présents sur place, les participants à la contre-manifestation seraient des employés de la municipalité et des proches de ces deux hommes.

Ce face-à-face a fini par dégénérer en échauffourées entre les deux groupes, après que les partisans des responsables ont jeté des pierres sur les manifestants anti-corruption, ont indiqué des témoins présents sur les lieux à L'OLJ. Les forces de l'ordre présentes ont pris position entre les deux groupes, afin d'apaiser les tensions. Plusieurs personnes ont été blessés, avant d'être prises en charge par la Croix-Rouge libanaise.

Depuis le 17 octobre, les manifestants libanais réclament la chute de toute la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence. Dans ce contexte, les responsables locaux à Beyrouth sont notamment suspectés d'être impliqués dans plusieurs dossiers controversés, notamment les travaux de construction du complexe hôtelier de l'Eden Bay et d'usines d'incinération des déchets.


(Lire aussi : Harcèlement des politiciens dans les lieux publics au Liban : un phénomène nouveau et incontrôlable)



Mobilisations contre le rationnement du courant
Par ailleurs, les contestataires libanais restaient mobilisés, depuis le début de la journée, dans les différentes régions du pays afin de protester contre le rationnement sévère du courant électrique, organisant des sit-in devant différentes branches de l'Electricité du Liban (EDL) et le ministère de l'Energie.

Quelques dizaines de personnes se sont notamment rassemblées devant l'entrée principale du ministère de l'Energie, sur la corniche du fleuve, à Beyrouth. A Baalbeck, des manifestants sont rentrés de force au siège d'EDL, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Des protestataires se sont également rassemblés à Aley afin de dénoncer "non seulement les coupures, mais également les mafias et les autorités corrompues" en charge du secteur de l'électricité, selon une manifestante interrogée par la chaîne de télévision locale LBC. Un sit-in a également été organisé devant le siège d'EDL à Halba, dans le Akkar (Liban-Nord). La route de Deir Ammar, également dans le Nord, a par ailleurs été fermée par des contestataires. Une manifestation a également eu lieu devant la branche d'EDL à Tyr, où les protestataires ont affirmé qu'ils ne paieraient plus leurs factures d'électricité. Des sit-in contre le rationnement du courant électrique ont également été enregistrés cet après-midi à Nabatiyé et Kfar Remmane, au Liban-Sud.

Cette mobilisation intervient au lendemain d'une journée d'actions ciblées contre EDL, dans tout le Liban.


14 militaires blessés

A Beddaoui, au Liban-Nord, les actions lancées dans ce cadre avaient dégénéré en affrontements dans la soirée de jeudi, entre des manifestants bloquant la route et les forces armées. 

Selon un communiqué de l'armée publié vendredi après-midi, quatorze militaires ont été blessés par des "jets de pierres et de cocktails Molotov" et huit personnes ont été arrêtées pour avoir "participé aux émeutes".

EDL, institution conspuée par le mouvement de contestation, avait annoncé mardi la poursuite jusqu’à fin février de la baisse des niveaux de production à 1500 mégawatts (MW), décidée à la mi-décembre 2019, afin de pouvoir assurer leur "stabilité" le plus longtemps possible. Cette baisse des niveaux de production se traduit par une augmentation du rationnement du courant fourni par EDL. Dans la journée de jeudi, la ministre de l'Energie, Nada Boustani, avait affirmé que "les deux prochains jours connaîtront un rationnement sévère en matière de courant, avant que l'approvisionnement ne soit rétabli progressivement à partir de samedi". 


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Des échauffourées ont éclaté vendredi au cours de deux rassemblements parallèles devant la municipalité de Beyrouth, le premier réclamant la démission du président du conseil municipal Jamal Itani et du mohafez de Beyrouth Ziad Chbib, régulièrement accusés de corruption par les manifestants, et le second apportant son soutien aux responsables municipaux. Ces violences ont fait...

commentaires (2)

Tous les responsables politiques ne sont pas affectés par les coupures incessantes de l'électricité ni par le froid qui rongent les libanais, ni par la hausse du dollar ni par les dettes qui s'accumulent. Ils sont bien au chaud, éclairés et bedonnants et n'ont rien à cirer de ce qui arrivent aux citoyens. Les méthodes douces ne fonctionnent pas et même si tous les libanais crèveront de faim ils ne bougerons pas une oreille pour améliorer leur situation. À nous peuple libanais d'agir il est grand temps que les rôles s'inversent et que ces voleurs se retrouvent dans des cellules non chauffées et qu'on les maltraite par tous les moyens pour qu'ils goûtent à ce qu'ils ont infligé aux libanais depuis des décennies. Nous devons porté plainte contre eux tous devant un tribunal international pour maltraitance et abus de pouvoir. Les crachats du peuple et des communautés internationales dans leurs gueules ne semblent pas les atteindre puisqu'ils n'ont aucune dignité ni aucune conscience

Sissi zayyat

16 h 44, le 10 janvier 2020

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Commentaires (2)

  • Tous les responsables politiques ne sont pas affectés par les coupures incessantes de l'électricité ni par le froid qui rongent les libanais, ni par la hausse du dollar ni par les dettes qui s'accumulent. Ils sont bien au chaud, éclairés et bedonnants et n'ont rien à cirer de ce qui arrivent aux citoyens. Les méthodes douces ne fonctionnent pas et même si tous les libanais crèveront de faim ils ne bougerons pas une oreille pour améliorer leur situation. À nous peuple libanais d'agir il est grand temps que les rôles s'inversent et que ces voleurs se retrouvent dans des cellules non chauffées et qu'on les maltraite par tous les moyens pour qu'ils goûtent à ce qu'ils ont infligé aux libanais depuis des décennies. Nous devons porté plainte contre eux tous devant un tribunal international pour maltraitance et abus de pouvoir. Les crachats du peuple et des communautés internationales dans leurs gueules ne semblent pas les atteindre puisqu'ils n'ont aucune dignité ni aucune conscience

    Sissi zayyat

    16 h 44, le 10 janvier 2020

  • Sur le rationnement sévère du courant électrique, la logique impose que les manifestants aillent devant le domicile de Gebran Bassil, le beau-fils du beau-père, munis de casseroles de tous les calibres et de taper dessus d'une manière assourdissante continue jour et nuit 24h sur 24. Gebran Bassil est le seul responsable du problème de l'électricité depuis sa signature du contrat super juteux avec les bateaux turcs - centrales électriques.

    Un Libanais

    14 h 33, le 10 janvier 2020

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