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À La Une - conférence de presse

Ghosn : "Je suis prêt à aider le Liban si on me le demande"

L'ancien PDG de Renault-Nissan a été convoqué jeudi devant la justice libanaise.

Carlos Ghosn, le magnat déchu de l'automobile, répondant aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse à Beyrouth, le 8 janvier 2020. Photo AFP / JOSEPH EID

Carlos Ghosn qui s'exprime mercredi à Beyrouth pour la première fois de manière publique depuis sa fuite rocambolesque du Japon le 29 décembre dernier où il fait l'objet de plusieurs inculpations de la part de la justice nippone, a affirmé qu'il serait prêt à aider le Liban si on le lui demandait. 

"Je ne suis pas un homme politique et je n’ai aucune ambition politique. Mais si un responsable vient me demander une aide pour améliorer la situation au Liban, je le ferai", a affirmé l'ancien PDG de Renault-Nissan, lors d'une conférence de presse très attendue au siège de l'Ordre des journalistes à Beyrouth. Carlos Ghosn s'est également dit "prêt à rester longtemps" au Liban.

Le Liban connaît depuis le 17 octobre un mouvement de contestation populaire de grande ampleur contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence, sur fond de grave crise économique et monétaire.

L'ancien PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn a dénoncé mercredi un "coup monté" contre lui et s'est dit décidé à "laver son honneur", lors de sa première apparition publique à Beyrouth depuis sa fuite du Japon. Devant un parterre de quelque 150 journalistes méticuleusement choisis par son équipe de communication, le capitaine d'industrie déchu, accusateur, l'a proclamé : "présumé coupable" par le système judiciaire japonais, il n'avait "d'autre choix" que de fuir face à des accusations "sans fondements". "J'étais otage" au Japon, a-t-il ajouté, arguant de son "innocence".


(Lire aussi : "Je suis innocent, je peux le prouver", lance un Carlos Ghosn combatif, à Beyrouth)



Convocation par la justice libanaise

Pendant sa conférence de presse, l'on apprenait que l'ex-magnat de l'automobile, Carlos Ghosn, avait été convoqué par la justice libanaise et devra se présenter jeudi devant le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, au palais de Justice de Beyrouth.

M. Ghosn avait été arrêté fin novembre 2018 au Japon et avait passé 130 jours sous les verrous, soupçonné de diverses malversations financières. Depuis fin avril 2019, il était en liberté sous caution avec interdiction formelle de quitter le pays dans l'attente de son procès qui devait s'ouvrir cette année. Mais, fin décembre, dans un scénario hollywoodien autour duquel demeurent plusieurs zones d'ombre et sur lequel M. Ghosn n'a pas voulu s'exprimer mercredi, il a réussi à fuir le Japon pour rejoindre le Liban, un pays dont il a la nationalité.

Devant le juge Oueidate, Carlos Ghosn sera appelé à témoigner dans le cadre de deux affaires distinctes. Il sera tout d'abord entendu dans le cadre de l'enquête sur la "notice rouge" envoyée à la justice libanaise par le bureau d'Interpol au Japon. Les notices rouges sont des avis de recherche internationaux lancés sur demande des pays membres d'Interpol. Il n'existe toutefois pas d'accord d'extradition entre le Liban et le Japon. A ce sujet, le ministre libanais sortant de la Justice, Albert Serhane, avait déclaré lundi que M. Ghosn est un "citoyen libanais et il sera donc traité comme tel par la justice". 

L'ancien patron automobile sera ensuite interrogé dans le cadre de la plainte déposée contre lui la semaine dernière par trois avocats libanais qui l'accusent d'être entré en Israël, ce qui est interdit par la loi libanaise. Ces avocats ont basé leurs poursuites sur des photos remontant à 2008 d'une réunion entre l'ex-patron automobile et les anciens président et Premier ministre israéliens Shimon Peres et Ehud Olmert.


(Lire aussi : Ce que Ghosn a plaidé et vécu depuis son arrestation au Japon)



"Je ne me suis pas rendu en Israël en tant que citoyen libanais, mais en tant que PDG de Renault et en tant que citoyen français", a affirmé, à ce sujet, l'ancien PDG de Renault-Nissan, en réponse à une question du journaliste Maroun Nassif de la chaîne LBCI, lors d'une conférence de presse. Alors qu'il était encore président de Renault-Nissan, M. Ghosn s'était rendu en Israël en 2008 dans le cadre d'un partenariat pour le lancement d'une voiture électrique.

"Je fais confiance à la loi et au président du Liban", a également déclaré M. Ghosn lors des questions-réponses avec la presse mercredi. "Je n'ai aucun assurance de ne pas être extradé", a-t-il également déclaré. "Je suis prêt à me présenter devant un tribunal, où qu’il soit, si j’ai la garantie d’un procès équitable", a encore déclaré M. Ghosn.

Interrogé en outre sur un supposé entretien qu'il aurait eu à son arrivée à Beyrouth avec le président de la République, Michel Aoun, au palais de Baabda, M. Ghosn a éludé la question. "Je ne vais évoquer aucun des entretiens que j'ai eus", s'est-il contenté de dire.


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commentaires (9)

La terminologie "aider le Liban" c'est aussi la terminologie que les pays donateurs de credits (CEDRE) utilise. Ils veulent "aider" le Liban en donant plus de credits mais c'est un euphemisme pour dire qu'ils aimeraient endetter le Liban un peu plus, pour vendre plus.

Stes David

20 h 26, le 09 janvier 2020

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Commentaires (9)

  • La terminologie "aider le Liban" c'est aussi la terminologie que les pays donateurs de credits (CEDRE) utilise. Ils veulent "aider" le Liban en donant plus de credits mais c'est un euphemisme pour dire qu'ils aimeraient endetter le Liban un peu plus, pour vendre plus.

    Stes David

    20 h 26, le 09 janvier 2020

  • Carlos a répété à plusieurs repsies que le consensus ne marchait pas pour l'alliance Nissan Renault Mitsubishi... Comme c'est vrai pour l'alliance libanaise où le consensus est demandé d'une infinité de parties ce qui nous mène à la paralysie totale et désastreuse.. Ce fut la leçon No 1 ... mais malheureusement la hayatan li man tounadi...!

    Wlek Sanferlou

    13 h 45, le 09 janvier 2020

  • . Au fait il (le Carlos ) s’en fou de ne pas récuperer le 12 MILLIONS d’EUROS de sa caution… Sûrement déjà nos “shababs “ malhonnetes lui préparent un poste permettant d’avoir une immunitée diplomatique et la liberté de disposer de ses devises..Quel est le commentaire de nos souris revolutionnaires sur ce personnage corrompu.

    aliosha

    12 h 41, le 09 janvier 2020

  • Dans ces circonstances actuelles si difficiles au Liban M. Ghosn pourra en effet aider le Liban à sortir de sa crise .

    Antoine Sabbagha

    20 h 22, le 08 janvier 2020

  • Il n'est plus sous le joug Japonais, merci la. France pou l'aide que vous avez donné

    Eleni Caridopoulou

    20 h 22, le 08 janvier 2020

  • Quel grand talent! On comprend aisément sa réussite professionnelle

    Lecteur excédé par la censure

    19 h 55, le 08 janvier 2020

  • IL FAIT HONNEUR AU LIBAN. QUAND A SA CONVOCATION POUR S,ETRE RENDU EN ISAREL EN TANT QUE PDG DE NISSAN/RENAUKT C,EST DE LA BLAGUE !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    18 h 49, le 08 janvier 2020

  • CE SERAIT UN RÊVE DE VOIR L'AMI cARLIS GHOSN DEVENIR MINISTRE DE L'ÉCONOMIE DANS LE GOUVERNEMENT DIAB ! IL REGORGE D'IDÉES

    Chucri Abboud

    17 h 45, le 08 janvier 2020

  • mr Ghosn..... preferablement et de loin rester confine au japon 10 ans plutot que vous embarquer dans quoique ce soit de politique au Liban.

    Gaby SIOUFI

    17 h 09, le 08 janvier 2020

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