Plusieurs appels à "donner une chance" au gouvernement que tente de former Hassane Diab ont été lancés dimanche, alors qu'un nouveau rassemblement est prévu dans l'après-midi devant le domicile du Premier ministre désigné, contesté par une partie du mouvement de révolte et par les partisans du leader du courant du Futur, le chef du gouvernement sortant, Saad Hariri.
"Ceux qui ne veulent pas donner une chance à l'universitaire Hassane Diab en appelant à sa chute sont eux-mêmes déchus", a écrit Salim Aoun, député du Courant patriotique libre, sur son compte Twitter.
"Saad Hariri n'est pas le diable et Hassane Diab n'est pas un saint, mais ce qui est sur, c'est que le pays est sinistré. Pourquoi ne pas donner une chance au nouveau gouvernement et le juger sur son action ?", a écrit l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab sur Twitter, et d'ajouter : "Celui qui refuse tout est un destructeur sans aucune solution à proposer".
La désignation de l'universitaire et ancien ministre de l'Education, appuyé par le Hezbollah et ses alliés, peine à convaincre la contestation et a attisé la colère des sunnites pro-Hariri. "Le gouvernement de Diab n'est pas en phase avec la révolte. Il est le produit d'un choix du Hezbollah", a écrit l'ancien ministre Achraf Rifi, sur Twitter.
Samedi, des dizaines de personnes ont manifesté à Tallet el-Khayat, à Beyrouth, devant le domicile de Hassane Diab, appelant à sa démission. La veille, un sit-in rassemblant une poignée de manifestants, notamment des partisans de Saad Hariri, avait également été organisé au même endroit. D'autres sit-in similaires ont été enregistrés ces derniers jours.
(Lire aussi : Pas de gouvernement avant le début de l’année prochaine)
Hamadé appelle Aoun à "revenir à Rabieh"
Dans ce contexte, le député joumblattiste Marwan Hamadé a plaidé en faveur de la formation d'un gouvernement d'experts "dont le chef ne devrait être subordonné à personne". Estimant par ailleurs que la présidence de la République était devenue "partiale", M. Hamadé a appelé le chef de l'Etat, Michel Aoun, à "revenir à Rabieh", où le fondateur du CPL s'était installé à son retour au Liban en 2005, "comme Saad Hariri est revenu à la Maison du Centre".
Désigné il y a 10 jours, M. Diab a promis de former un gouvernement de spécialistes indépendants, en écho aux attentes de la rue, dans un délai d'un mois à six semaines, dans un pays où la formation des cabinets peut durer des mois.
Agé de 60 ans et peu connu du grand public, Hassane Diab a qualifié de "légitime" les revendications de la rue, appelant la semaine dernière les manifestants à lui "accorder une chance" pour former un "gouvernement exceptionnel".
"Les sacrifices des jeunes contestataires exigent la formation d'un cabinet indépendant composé d'experts intègres", a déclaré le patriarche maronite, Mgr Bechara Raï dans son homélie dominicale à Bkerké.
De son côté, Ali Bazzi, député du mouvement Amal dirigé par le président du Parlement, Nabih Berry, a appelé à la formation d'un gouvernement de "salut public tendant la main à tous".
Le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d'un mouvement de contestation inédit contre l'ensemble de la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence, ayant entraîné la démission le 29 octobre du gouvernement de Saad Hariri.
Lire aussi
Le pouvoir tâte le pouls de la rue, la contestation nullement intéressée
Hariri pourrait avoir sonné le glas du compromis présidentiel
Mission de plus en plus difficile pour Hassane Diab
Raï aux responsables politiques : Ne douchez pas les espoirs de la révolution
Hassane Diab : un baiser de Judas pour les étrennes ?, par Antoine COURBAN
commentaires (12)
LE PLUS GRAND RAPACE QUI SE GAVE SUR LE CADAVRE DU LIBAN EST L,IRAN.
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 11, le 30 décembre 2019