Le chef du Courant patriotique libre et ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir
Le chef du Courant patriotique libre et ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé samedi que la responsabilité dans l'affaire du transfert présumé de milliards de dollars du Liban vers la Suisse par certains dirigeants politiques libanais incombe à la Banque du Liban et aux propriétaires des banques privées au Liban. M. Bassil a en outre menacé de "se mobiliser" début 2020 si les chiffres exacts et l'identité des responsables pointés du doigt ne sont pas révélés.
"L'histoire des fonds transférés ou trafiqués après le 17 octobre (date du début de la révolte populaire contre la classe politique) est devenue similaire à l'affaire du recouvrement des fonds (publics) pillés. La différence est que ces fonds transférés n'ont pas besoin d'une loi (pour obtenir leur recouvrement). La responsabilité de cela incombe à la direction de la Banque du Liban, à la commission de contrôle des banques, et aux propriétaires des banques... S'ils ne font rien et ne révèlent pas les chiffres et l'identité des détenteurs de ces fonds, nous devrons alors agir dès le début de l'année (prochaine)", a prévenu M. Bassil, dans un tweet qu'il a signé de ses initiales.
قصة الأموال المحوّلة أو المهرّبة بعد ١٧ تشرين صارت متل قضيّة استعادة الأموال المنهوبة أو الموهوبة، الفرق انّها ما بحاجة لقانون وهي مسؤولية حاكمية مصرف لبنان ولجنة الرقابة على المصارف وأصحاب المصارف ... اذا ما عملوا شي وكشفوا الأرقام وأصحابها، لازم نتحرّك على اوّل السنة ... GB
— Gebran Bassil (@Gebran_Bassil) December 28, 2019
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Il y a deux jours, la question du transfert de fonds qui aurait été, selon la presse, effectué récemment par certains dirigeants politiques libanais vers des banques suisses, pour un montant de plusieurs milliards de dollars, a été longuement évoquée lors d’une réunion rassemblant plusieurs responsables des secteurs financier et bancaire. Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé a notamment annoncé qu’il allait prendre toutes les mesures nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire, notamment en créant une commission d’enquête.
Citant des sources à Berne, des informations diffusées dans la presse libanaise font état depuis mardi de transferts effectués par neuf responsables politiques vers la Suisse, au cours des quinze derniers jours. Selon des informations rapportées par le quotidien britannique The Independent dans sa version en arabe, le Parlement suisse doit étudier prochainement l’origine de ces transferts.
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L'affaire de ces transferts a fait polémique au cours des derniers jours, alors qu'avec la sévère crise de liquidités que traverse le Liban, les clients des banques sont soumis à d’importantes restrictions, des plafonnements de leurs retraits en livres libanaises et de grandes difficultés pour obtenir des dollars américains. Face à cette crise, le taux de change de la livre libanaise a grimpé en flèche auprès des changeurs, atteignant 2.000 livres ces derniers jours pour un dollar, tandis que le taux officiel observé par les banques reste stable, entre 1.515 et 1.520 livres le dollar.
Gebran Bassil, gendre du président de la République Michel Aoun, est l'une des figures politiques les plus conspuées par la contestation politique qui l'accuse, entre autres, de corruption.
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commentaires (23)
S'il se sent si fort pour démasquer les voleurs de la nation, pourquoi avoir attendu que les gens descendent dans la rue ou début 2020 pour faire le nécessaire? Cette mission de toute façon ne lui revient pas de droit il n'a pas encore compris qu'il occupe le poste de ministre des affaires étrangères et par conséquent doit se focaliser sur les relations diplomatiques extérieures pour trouver une solution pacifique pour déloger les traitres et leurs armes et trouver une sortie honorable à la crise que nous traversons. Ils se mêle de tout en occultant son devoir d'entretenir de bonnes relations internationales qui incombent au ministre des AE car cela ne lui garantit en rien de garder le pouvoir et la main-mise sur le pays. Tout comme les autres ex ministres qu'on voit pérorer et se mêler de la formation du gouvernement en ajoutant chacun son grain de sable pour attiser les haines et diviser le peuple en grippant la machine qui tourne déjà au ralenti. La cacophonie a toujours été leur fort. Ils sèment le bordel pour brouiller les cartes et comme ca ils arriveraient à leur but sur des mensonges fabriqués de toute pièce pour garder leur postes fertiles. Chaque ex ministre devrait être convoqué par le juge pour faire le bilan de son patrimoine d'avant et après sa nomination, et doit justifier chaque centimes par des preuves, salaires, bonus, pots de vin etc.. Et nous saurons tout.
Sissi zayyat
12 h 23, le 30 décembre 2019