Les manifestations contre la désignation de Hassane Diab pour former le prochain gouvernement libanais, grâce à l'appui du Hezbollah et de ses alliés, se déroulent "à l'instigation de l'Arabie saoudite et d'Israël", les deux principaux rivaux de l'Iran dans la région, a affirmé Ali Akbar Velayati, conseiller pour les affaires internationales auprès de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique.
"Comme nous l'avions prévu, le peuple libanais, lucide et sage, a rapidement trouvé une solution à ses problèmes et déjoué les complots qui se préparaient en désignant Hassane Diab pour former le gouvernement, ce que nous saluons", a déclaré M. Velayati dans un entretien télévisé à la chaîne russe Russia Today dont un extrait a été mis en ligne sur son site officiel dans la journée, ajoutant que l'Iran "respecte toute décision que prend le peuple libanais.
"Les manifestations actuelles au Liban après la désignation de Hassane Diab pour former le nouveau cabinet se déroulent à l'instigation de l'Arabie saoudite et Israël, mais elles vont diminuer et s'achever avec la formation du gouvernement et la satisfaction des demandes du peuple libanais", a ajouté le responsable iranien dans cette interview qui sera diffusée dans son intégralité mardi soir sur RT.
Hassane Diab avait été désigné jeudi dernier Premier ministre après avoir été soutenu par le Hezbollah et ses alliés. La rue reste toutefois sceptique quant à la désignation de cet universitaire et ancien ministre. Le mouvement de contestation estime que M. Diab fait partie de la même classe politique corrompue dont les manifestants réclament le départ depuis le 17 octobre. Dans les régions sunnites, les contestataires, majoritairement des partisans de Saad Hariri, estiment qu'il ne bénéficie pas d'une couverture sunnite suffisante, n'ayant recueilli les voix que de six députés sunnites sur 27. Les 16 députés sunnites du Futur n'ont nommé personne lors des consultations parlementaires contraignantes.
Accusé par les Occidentaux de visées "hégémoniques" au Proche et au Moyen-Orient, l'Iran soutient plusieurs groupes armés chiites en Irak - dont certains sont associés de près ou de loin à la fragile coalition gouvernementale - et a aidé le pouvoir irakien dans sa guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Au Liban, la République islamique entretient des liens étroits avec le Hezbollah, puissant mouvement chiite membre de la majorité au sein de la coalition gouvernementale démissionnaire. Au début du mouvement de contestation au Liban, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait accusé les contestataires d’être menés par certaines parties politiques et financés par les ambassades de pays étrangers.
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commentaires (28)
Qui parle Shut your big mouth
Eleni Caridopoulou
18 h 18, le 24 décembre 2019