Plus de 700 avocats volontaires ont visité une vingtaine de prisons sur l'ensemble du territoire libanais, une initiative visant à établir un état des lieux général de la situation des institutions carcérales.
Les 729 professionnels se sont rassemblés dimanche matin devant la Maison de l'avocat, à Beyrouth, d'où ils se sont répartis en quatre groupes, qui se sont rendus dans les différentes prisons de Beyrouth et du Mont-Liban, du Sud, de Jbeil et du Nord, et de la Békaa. Selon notre journaliste sur place, Anne-Marie el-Hage, plus de la moitié des avocats bénévoles ayant participé à cette initiative sont des femmes.
Prenant la parole avant le lancement des visites, le bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, a affirmé que "les avocats sont au service des gens et l'initiative de ce dimanche vise à réaffirmer le rôle des avocats et du pouvoir judiciaire".
"Le prochain gouvernement doit mettre l'homme en priorité. Nous ne pouvons accepter ce que nous avons vu aujourd'hui comme souffrances dans les centres de détention. J'appelle les responsables à entreprendre des visites dans les prisons", a déclaré M. Khalaf à l'issue de sa visite à la prison de Roumié.
"Un avocat sera assuré à toute personne qui demandera à en avoir un. Les jugements doivent se faire rapidement, c'est le droit des personnes arrêtées, a-t-il ajouté. J'ai rencontré Ahmad el-Assir tout comme j'ai rencontré tous les détenus. Il est en bonne santé tel que j'ai pu le constater".
Le cheikh salafiste Ahmad el-Assir avait mené en 2013 une insurrection à Abra, au cours de laquelle 18 soldats et 11 miliciens avaient été tués. Il avait été condamné à mort en 2017.
En coopération avec leurs collègues du barreau de Beyrouth, des avocats du barreau de Tripoli ont également mené une tournée dans les prisons des mohafez du Liban-Nord et du Akkar. Ils ont commencé leurs visites au sein de la prison de la capitale du Liban-Nord, d'où ils se rendus ensuite dans les établissements pénitentiaires de Zghorta, Amioun, Douma, Batroun et Halba, selo l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
Selon l'Ani, 6.500 personnes sont actuellement incarcérées au Liban, qu'elles aient été jugées ou sont en attente de leur procès, dont 33% ont entre 19 et 23 ans.
Interrogé dernièrement par notre journaliste Scarlett Haddad, M. Khalaf avait estimé que "chaque détenu a le droit d’avoir un procès équitable. C’est plus important que la loi d’amnistie".
L'élection de Melhem Khalaf, qui n'était soutenu par aucun parti politique, à la tête de l'Ordre des avocats le 17 novembre a été considérée comme l'une des premières victoires du mouvement de contestation contre le pouvoir accusé d'incompétence et de corruption.
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commentaires (2)
un immense bravo à la loi;J.P
Petmezakis Jacqueline
23 h 51, le 22 décembre 2019