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Économie - Emploi

Plus de 35 % des jeunes diplômés libanais au chômage, alerte l’ACS

Les travailleurs étrangers représentent 21,3 % de la population active.

Financée par l’UE, cette nouvelle étude sur le marché de l’emploi au Liban a été réalisée par l’ACS avec l’aide de l’OIT. Photo ANI

Le Liban connaît enfin ses chiffres du chômage. Réunie hier dans ses locaux à Hadeth (Grand Beyrouth), l’Administration centrale de la statistique (ACS, rattachée à la présidence du Conseil des ministres) a présenté, lors d’une conférence, les résultats d’une étude sur le marché du travail au Liban, la première à l’échelle nationale depuis des années.

Réalisée à partir de données collectées entre avril 2018 et mars 2019, elle révèle notamment que le taux de chômage dans le pays a atteint 11,4 % de la population active, en comptant les résidents étrangers pour lesquels le taux d’emploi est plus élevé. Ces derniers représentent environ 20 % de la population totale, une proportion qui ne tient pas compte des personnes vivant dans des casernes militaires, des camps de réfugiés et autres « regroupements » assimilés. Le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans a atteint 23,3 % tandis que celui chez les jeunes diplômés culmine à 35,7 %, un pourcentage qui ne tient pas compte des Libanais résidant déjà à l’étranger. Enfin, pas moins de la moitié des jeunes au chômage étaient à la recherche d’un emploi pendant plus d’un an.



(Lire aussi : Ces entrepreneurs qui se sont lancés peu avant le 17 octobre)



Près de 30 % de femmes actives
L’étude a été réalisée par l’ACS, qui a bénéficié d’un financement de l’Union européenne au Liban et de l’assistance « technique » de l’Organisation internationale du travail (OIT). Un rapport complet exposant les résultats de l’étude doit être publié fin janvier 2020. Les données ont été collectées entre avril 2018 et mars dernier, et ne tiennent donc pas compte de la dégradation de la situation du secteur privé depuis la mise en place, progressive à partir de fin août, des restrictions bancaires sur les retraits de dollars et les transferts à l’étranger, alors que le pays vit depuis le 17 octobre au rythme de manifestations populaires contre la classe politique.

Sur le plan démographique, l’étude se base sur une estimation datée de début juillet 2018 qui table sur une population totale de 4 842 500 d’individus. La population en âge de travailler, qui regroupe les personnes de plus de 15 ans, totalise de son côté 3 677 100 de personnes, soit 76 % de la population totale. La population active regroupe de son côté 1 794 000 de personnes, dont 29,3 % de femmes, contre 1 883 100 de personnes pour les inactifs – les personnes ne travaillant pas ou qui ne recherchent pas activement un emploi. Les travailleurs étrangers représentent pour leur part 21,3 % de la population active.

L’étude comptabilise en outre 66 900 « actifs potentiels », une catégorie regroupant certains cas particuliers – personnes qui ne sont pas disponibles rapidement pour occuper un emploi et personnes qui ont cessé leur recherche d’emploi dans les quatre semaines précédant leur recensement. Enfin, selon l’ACS, 55 100 personnes occupaient plusieurs emplois en même temps sur la période étudiée.

Sans surprise, les services représentent la plus grosse part des emplois pourvus au Liban, avec 76 % du total, loin devant l’industrie (21 %) et l’agriculture (près de 4 %). Les personnes qui occupent un emploi au Liban travaillent en outre 48,5 heures par semaine en moyenne, avec des disparités d’une filière à l’autre (les employés dans les services administratifs, l’hôtellerie et la restauration cumulent par exemple plus d’heures que ceux qui travaillent dans l’éducation ou l’immobilier).

Parmi les autres enseignements de l’étude, l’ACS a par exemple constaté que 31,5 % des jeunes actifs étaient surqualifiés par rapport aux emplois qu’ils exercent, contre 21,3 % de sous-qualifiés. Enfin, le nombre de jeunes qui ne sont ni employés, ni étudiants, ni en formation est de 22 %, avec d’importantes disparités entre les hommes (16,7 %) et les femmes (26,8 %).

La dernière étude complète sur l’emploi au Liban a été réalisée en 2017 par la Banque mondiale, qui s’est uniquement focalisée sur le Liban-Nord. Les estimations généralement admises sur le niveau d’emploi dans le pays ces dernières années tablaient sur un taux de chômage d’environ 20 % à 25 % pour les actifs, et de 35 % pour les jeunes.



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commentaires (5)

La solution : que les souris dansantes du centre ville ( down town stupidement appelé ) et ailleurs continuent a chanter houla houla hop ....

aliosha

19 h 14, le 20 décembre 2019

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Commentaires (5)

  • La solution : que les souris dansantes du centre ville ( down town stupidement appelé ) et ailleurs continuent a chanter houla houla hop ....

    aliosha

    19 h 14, le 20 décembre 2019

  • Faites marcher le secteur touristique au Liban, on aura de l'argent provenant de devises etrangeres. Et la situation au Liban s'ameliorera. Pour avoir des touristes, il nous faut un peu de calme.

    Eddy

    12 h 55, le 19 décembre 2019

  • Avec un peu de patience la révolution va leur trouver du boulot. Walaaaawwwwwwouiuu..

    FRIK-A-FRAK

    12 h 06, le 19 décembre 2019

  • Qu'ils s'engagent dans la resistance walaw.

    Toni Pantaloni

    01 h 14, le 19 décembre 2019

  • QUELLE CATASTROPHE POUR LE PAYS. LES NOUVEAUX DIPLOMES VIENNENT GONFLER LES RANGS DES CHOMEURS DEJA EN GRAND NOMBRE. ET CELA POUR TOUS LES SECTEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 38, le 19 décembre 2019

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