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Nos Lecteurs ont la Parole - par Sylvio LE BLANC

C’est mal barré, cette élection en G-B

Si les europhobes du parti du Brexit (PdB) font une bonne campagne en prévision des législatives anticipées du 12 décembre en Grande-Bretagne, le divorce d’avec l’Union européenne (UE) pourrait paradoxalement tomber à l’eau, considérant que leurs gains électoraux se feront principalement au détriment du Parti conservateur (PC), qui pourrait se retrouver au finish dans la même situation qu’aujourd’hui, à savoir minoritaire, donc incapable de mettre en œuvre l’accord de divorce négocié par Theresa May puis Boris Johnson.

Si, de leur côté, les eurosceptiques et les europhiles divisent leur vote entre le Parti travailliste (PT) et les libéraux-démocrates, ils resteront dans l’opposition. Si les europhiles écossais envoyaient pour leur part suffisamment de députés à Westminster pour empêcher le Brexit, cela pourrait en même temps empêcher l’Écosse de réaliser elle-même son indépendance, considérant que c’est avec une Grande-Bretagne divorcée de l’UE qu’elle a les meilleures chances de divorcer elle-même de la Grande-Bretagne, les Écossais étant majoritairement attachés à l’UE.

De tous les partis, c’est le PT qui avance les positions les plus déconnectées sur le Brexit, trop préoccupé qu’il est à ménager la chèvre et le chou, une partie non négligeable de ses partisans ayant voté pour le Leave. Si le PT prend le pouvoir, Jeremy Corbyn soutient qu’il négociera en trois mois une nouvelle entente avec l’UE (alors que cette dernière a estimé cela irréaliste) et la soumettra ensuite à un nouveau référendum (alors que les Britanniques, épuisés, veulent en finir une fois pour toutes avec le Brexit). Si Corbyn parle de tout durant la campagne, sauf du Brexit, il fera penser aux religieux byzantins qui discutaient du sexe des anges pendant que les Turcs assiégeaient Constantinople. Bref, le PT ira droit à l’abattoir (un mot que les Britanniques ont fait leur et qu’ils prononcent d’ailleurs à la française), et c’en sera fini de la carrière de son chef.

En conclusion, si les brexiters tentés par le PdB veulent réaliser leur rêve, ils doivent se boucher le nez et voter pour le PC, surtout que leur parti n’a aucune chance de prendre le pouvoir. Si les indépendantistes écossais veulent accroître leurs chances de faire de l’Écosse un pays souverain, ils doivent voter stratégiquement pour les conservateurs ou voter blanc. Si les travaillistes et les Lib-Dems tiennent vraiment à l’UE, ils doivent impérativement faire alliance parce que Boris Johnson n’est pas Theresa May.

Cette élection sera peut-être la plus importante en Grande-Bretagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Sylvio LE BLANC

Montréal-Québec

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Si les europhobes du parti du Brexit (PdB) font une bonne campagne en prévision des législatives anticipées du 12 décembre en Grande-Bretagne, le divorce d’avec l’Union européenne (UE) pourrait paradoxalement tomber à l’eau, considérant que leurs gains électoraux se feront principalement au détriment du Parti conservateur (PC), qui pourrait se retrouver au finish dans la...

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