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À La Une - Liban

Consultations parlementaires reportées après le retrait de Khatib

L’homme d'affaires annonce une entente autour de Saad Hariri.



L'homme d'affaires libanais Samir Khatib, et le Premier ministre sortant, Saad Hariri, à la Maison du Centre, le 8 décembre 2019. Photo Dalati et Nohra.

L'homme d'affaires libanais Samir Khatib, jusque-là donné favori pour diriger le prochain gouvernement, a annoncé dimanche, depuis la Maison du Centre, qu'il retirait sa candidature. En soirée, Baabda a reporté les consultations parlementaires contraignantes qui devaient avoir lieu lundi au lundi d'après, soit le 16 décembre 2019.

"J'annonce, la conscience tranquille, que je renonce à poursuivre dans la voie dans laquelle on m'avait pressenti", a déclaré M. Khatib, depuis la Maison du Centre où il a été reçu par le Premier ministre sortant, Saad Hariri. Il a remercié le président de la République, Michel Aoun, le président de la Chambre Nabih Berry et M. Hariri pour leur confiance.

Dans le centre-ville, quelque 200 manifestants venus malgré la pluie battante ont répété, à l’annonce du retrait de la candidature de M. Khatib, "Tous sans exception, et Hariri est l’un d’entre eux", selon notre journaliste sur place Patricia Khoder. L'Agence nationale d'information (Ani, officielle), a de son côté rapporté que des manifestants se sont rassemblés devant la Maison du Centre et lancé des slogans tels que : "tu ne reviendras pas Hariri".


(Lire aussi : Samir Khatib a-t-il les qualités pour présider un gouvernement ?)


Avant de se réunir avec M. Hariri et à l'issue d'un entretien avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane, M. Khatib avait indiqué avoir été informé par Dar el-Fatwa, plus haute instance religieuse sunnite du Liban, qu'il y avait une entente "musulmane" pour désigner le Premier ministre sortant lors des consultations parlementaires contraignantes. 

"J'ai été informé par le mufti qu'à l'issue de ses concertations avec les membres de la communauté musulmane, un accord a été trouvé pour la désignation de Saad Hariri pour former le prochain gouvernement", avait déclaré M. Khatib à l'issue d'un entretien avec le mufti. Il avait aussi indiqué qu'il se rendait à la Maison du Centre pour informer M. Hariri de la position du mufti, "car c'est Saad Hariri qui m'a pressenti pour former le prochain gouvernement et je le remercie pour sa confiance".

A 22h, la direction générale de la présidence de la République, a annoncé le report des consultations parlementaires. "À la lumière des développements, en particulier ceux qui se sont produits cet après-midi, et conformément à la volonté et la demande de la plupart des principaux groupes parlementaires, et pour ouvrir la voie à davantage de consultations et de contacts entre les différents blocs politique, ainsi qu'avec des personnes qui pourraient être chargées de former le nouveau gouvernement, le président de la République, le général Michel Aoun, a reporté les consultations parlementaires contraignantes qui devaient se tenir demain, lundi 9 décembre 2019, au lundi 16 décembre", peut-on lire dans un communiqué.


(Dans le commerce du Levant : Samir Khatib, un homme du privé habitué des marchés publics)


Nawaf Salam ?

Plus tôt, le chef du groupe parlementaire de la Rencontre démocratique, majoritairement constitué de députés du Parti socialiste progressiste (PSP, du leader druze Walid Joumblatt), Taymour Joumblatt, a annoncé que son bloc ne participera pas aux consultations parlementaires contraignantes.  

Le chef des Kataëb Samy Gemayel a lui proposé, lors d'une conférence de presse, que Nawaf Salam, l’ancien ambassadeur du Liban aux Nations Unies, actuellement juge à la Cour internationale de justice, devienne le futur chef du gouvernement. 

Le groupe parlementaire du Courant du Futur, la formation de M. Hariri, devait se réunir aujourd'hui pour arrêter sa position définitive concernant la désignation du vice-PDG de la compagnie Khatib & Alami. Dans la journée, le conseiller économique de Saad Hariri, Nadim el-Mounla, avait affirmé que le Premier ministre sortant était "toujours attaché à Samir Khatib". Le groupe du Courant patriotique libre de Gebran Bassil prévoyait quant à lui une réunion lundi.

Le chef de l’État et ses alliés sont en faveur d'un gouvernement dit "techno-politique", alors que la rue réclame un cabinet formé intégralement d'experts indépendants. La rue a déjà fait savoir qu'elle s'opposait à la désignation de Samir Khatib à la tête du prochain cabinet. "Si Samir Khatib est désigné pour le poste de Premier ministre, nous irions vers un embrasement de la rue et une désobéissance civile", avait prévenu de son côté samedi le porte-parole des Forces libanaises, Charles Jabbour.


(Lire aussi : Convois, sits-in, "marche de la faim" : un "dimanche de colère" à la veille des consultations parlementaires)


Passe d'armes Audi/Kabalan
Dans la matinée, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, avait exhorté les responsables à ne pas se dresser contre la "révolution du peuple", tandis que de son côté, le patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi, avait appelé à la formation d'un nouveau gouvernement "répondant aux demandes du peuple".

Pour sa part, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a affirmé que les responsables politiques avaient "peur de la voix de tous ceux qui aiment le Liban" "Ce qui fait peur aux responsables, c'est la voix du droit et de la vérité, la voix du peuple qui a faim et qui souffre, la voix de tous ceux qui aiment le Liban", a-t-il déclaré dans son homélie lors d'un office religieux à l'occasion du 14ème anniversaire de la mort de Gebran Tuéni, tué dans un attentat à la voiture piégée le 12 décembre 2005.

"Vivons-nous dans une République d'idoles ou de marionnettes ? Ce pays est dirigé par une personne que vous connaissez tous, et par une organisation qui nous gouverne avec les armes", a poursuivi le prélat, dans une allusion à peine voilée au Hezbollah et à son secrétaire général Hassan Nasrallah.

"Cette personne et ce groupe ont libéré, résisté, protégé, défendu et recouvré la liberté, la souveraineté et l'indépendance du pays", a réagi le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan.

Après cette passe d'armes, le président du Conseil supérieur chiite, le cheikh Abdel Amir Kabalan a appelé les "sages à éviter que les Libanais tombent dans les marécages de la sédition".



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commentaires (14)

POURQOUI DONC NE PAS REMERCIER HEZBOLLAH AUSSI ?

Gaby SIOUFI

10 h 56, le 09 décembre 2019

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Commentaires (14)

  • POURQOUI DONC NE PAS REMERCIER HEZBOLLAH AUSSI ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 56, le 09 décembre 2019

  • ET LA MASCARADE CONTINUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 09 décembre 2019

  • Et voilà! Comme on pouvait s'y attendre, les consultations parlementaires, encore une fois repoussées! Et cela,"pour ouvrir la voie à davantage de consultations et de contacts entre les différents blocs politiques" autrement dit pour permettre une meilleure distribution des portefeuilles , bien garnis, de préférence. Et pendant ce temps, criblés de dettes, des pères de famille se suicident, mais ces morts, trop occupé à leurs marchandages d'épiciers, les princes qui nous gouvernent ne les voient pas. Pas plus qu'ils n'entendent les cris, de souffrance ou de colère, proférés de l'autre côté des murs de leurs palais. Le Liban a cessé d'être une démocratie, puisque la voix du peuple n'est plus écoutée. Il n'est pas non plus une aristocratie puisque l'on refuse l'arrivée au pouvoir des meilleurs. Ce n'est, en vérité, qu'une ploutocratie, mais qui risque de bientôt devenir anarchie. Et si, par malheur, le sang doit couler c'est sur eux qu'il retombera. Honte! Honte à eux! Comme le disait dernièrement un contestataire: "Que le Ciel leur pardonne, car nous, nous ne le pouvons pas!"

    Yves Prevost

    08 h 06, le 09 décembre 2019

  • Voilà. Tant que les choses ne seront pas exécutées dans la légalité et selon la constitution, aucun gouvernement ne verra le jour. Est ce que le prèsident de la république va enfin comprendre que nous vivons dans un pays démocratique et libre et tenons énormément à cela. Il Peut tergiverser remettre les réunions et faire du forcing. CA NE PASSERA PAS. Il est connu pour être têtu mais nous sommes connus pour être un peuple digne, libre et orgueilleux et le Liban nous appartient lui, il est là pour nous représenter.

    Sissi zayyat

    22 h 06, le 08 décembre 2019

  • Hariri a peur quon lui refile la patate chaude, mais il ne veut pas non plus la voir donner à un autre. C'est plus Saad Hariri quil faudra l'appeler mais Désiré Hariri..hahahaha..

    FRIK-A-FRAK

    21 h 43, le 08 décembre 2019

  • Nous avons toujours su nous défendre avant même la naissance de Hassan Nasrallah &Co sans pour autant rester sous la menace de guerre pendant des décennies. Alors ne nous rabâcher plus les oreilles avec ses armes et sa résistance qui ont surtout servi à noyer le Liban dans la misère et la haine pour maintenir à flot les régimes de vos très honorables amis L'Iran et la Syrie Le M. Jaafarite et le conseil supérieur des chiites auraient dû réagir aux propos violents d'un de vos collègues à l'encontre d'une citoyenne libanaise, une femme en l'occurrence, Pour salir son honneur et la menacer ouvertement de mutilation et de mort tout en justifiant le vol par un cheikh son portable pour pouvoir plonger dans son intimité et pouvoir harceler sa famille et ses proches. Vicieux voilà ce que c'est. Quelle belle leçon de résistance et d'amour que vous envoyer aux libanais. Cette fois-ci vous êtes pris la main dans le sac et ne pouvez plus nier les faits. Cette vidéo a fait le tour du monde et a choqué toutes les religions. Alors arrêtez de pleurnicher et de vous faire passer pour des victimes comme d'habitude alors que vous n'êtes que des harceleurs et des prêcheurs de haine et des tortionaires. Vous ne méritez pas représenter les citoyens chiites qui êtaient les premiers à être contre ce comportement déplorable

    Sissi zayyat

    21 h 37, le 08 décembre 2019

  • A quel jeu joue donc le Futur ? A quel jeu joue donc le Mufti ? On dirait que c'est le Mufti qui devrait être appelé pour les consultations ! Par le fait même , le Patriarche Maronite aussi , suivi des autres Patriarches , du Cheikh Akl , des Imams chiites etc ... C'est à cela donc que la révolution a abouti ? Résultats de plus en plus néfaste de cette révolution !

    Chucri Abboud

    21 h 04, le 08 décembre 2019

  • la reponse au Mgr Audi n'a pas tarder dU MP Raad … MAIS CE QUE J'AI AIME LE PLUS C'EST LA PHRASE QUI LUI A ECHAPPER … le pays est plus grand pour qu'il soit diriger par une seule personne !! Au CPL en particulier et au libanais en general .. a bon entendeur salut

    Bery tus

    20 h 21, le 08 décembre 2019

  • Le Liban est libre, souverain et indépendant depuis huit mille ans. Le Liban ne doit rien à personne. Allez crucifier et amputer ailleurs, le Liban n'est pas une porcherie ni un abattoir pour porcs.

    Un Libanais

    19 h 44, le 08 décembre 2019

  • Pourquoi le "hirak" n'enfonce-t-il pas un clou dans le système confessionnel du pays en proposant des noms de toutes les confessions? Tant que Dar machin doit approuver, elle va où cette "révolution"? Aucune audace dans ce "hirak". On ne discute ni ne propose rien de clivant mais pour gueuler et bloquer, ça oui, on gueule et on bloque.

    M.E

    18 h 38, le 08 décembre 2019

  • Saad Hariri , s'il était raisonnable, devrait se tenir hors de ces combines politicardes. Avec M.Aoun, Berry, HN il ne pourra jamais gouverner C'est bien d'avoir une ambition politique mais quand à faire semblant de gouverner de gouverner , c'est du suicide avec ces personnages Comme PM il n'a jamais pu réaliser une gestion des nombreux problèmes qui nuisent au Liban

    FAKHOURI

    17 h 30, le 08 décembre 2019

  • Monseigneur Audi c’est avec votre courage amplifié des suppliques du peuple que nous irons vers le Liban de la diversité sociale religieuse humaine politique économique enrichie de mille autres cultures issues de la Diaspora Libanaise si riche Inquisiteur sortez du Liban vous ne le méritez pas !

    PROFIL BAS

    17 h 04, le 08 décembre 2019

  • SI DAR EL FATWA ONT DÉSIGNÉ DÉJÀ LEUR POULIN, POURQUOI SE RÉUNIR DEMAIN LUNDI ? POUR FAIRE QUOI ? LES RELIGIEUX ONT PEUR DE TOUT PERDRE C'EST CELÀ LA VÉRITÉ.....L'IRAN EST UN PAYS ENFERMÉ PAR SA RELIGION. L'ARABIE SAOUDITE LA MÊME CHOSE, ISRAEL AUSSI. DUR DUR POUR LE LIBAN DE S'EN SORTIR SANS DÉGA DE CE MONDE DIABOLIQUE.

    Gebran Eid

    16 h 49, le 08 décembre 2019

  • Hahahaha... Mathematique mon amour : Liban politique=hôtel Transylvanie..

    Wlek Sanferlou

    16 h 37, le 08 décembre 2019

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