Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Contestation : des manifestants convergent vers le centre-ville de Beyrouth

Les contestataires criant leur rejet d'un gouvernement techno-politique ont mené dans la journée des actions ciblées contre des banques et des administrations publiques.

Manifestants de militaires à la retraite à Saïda, le 6 décembre 2019. Photo Ani

Plusieurs rassemblements ont été organisés vendredi soir à Beyrouth et dans d'autres régions, alors que, sur les réseaux sociaux, des appels à l'escalade du mouvement de contestation avaient été lancés, quelques jours avant les consultations parlementaires contraignantes qui devraient lancer le processus de formation d'un gouvernement techno-politique, rejeté par la rue.

Plus tôt dans la journée, plusieurs initiatives ciblées avaient eu lieu dans différentes régions du Liban, ciblant principalement les administrations publiques, dont certaines ont dû fermer leurs portes, et les banques.


Beyrouth, une marche partie en début de soirée de la place Sassine afin de protester contre "la formation folklorique" du futur gouvernement est arrivée sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de la capitale. Les protestataires réclament "que le futur Premier ministre soit nommé avant que le cabinet ne soit formé", insistant comme depuis le début de la révolution, il y a 51 jours, sur la mise sur pied d'une équipe ministérielle entièrement indépendante des formations politiques au pouvoir.

Plusieurs marches similaires regroupant des manifestants brandissant des drapeaux libanais sont partis de plusieurs quartiers de Beyrouth, notamment une marche contre "le règne des banques" entre le quartier de Kaskas et le centre-ville.

Ces initiatives s'ajoutent aux nombreuses séances de dialogue et de discussion prévues dans tout le pays, ainsi qu'aux initiatives humanitaires lancées depuis quelques jours, comme des collectes de vêtements et des distributions de repas chauds. 

Plus tôt dans la journée, des dizaines de manifestants auxquels se sont joints des proches de Dany Abou Haïdar et Naji Fliti, deux Libanais en situation précaire qui se sont suicidés ces derniers jours, avaient manifesté devant le ministère des Affaires sociales. L'appel à ce rassemblement avait été lancé sous le titre "Nous refuserons que les pauvres soient assassinés". En fin de matinée, des protestataires, dont l'avocat et activiste Wassef Haraké, ont pu entrer dans le bâtiment où ils ont poursuivi leur sit-in. 


(Lire aussi : Après plusieurs suicides, des dizaines d’initiatives d’entraide voient le jour)


En outre, un groupe de candidats qui ont réussi le concours du notariat de 2018 avaient tenu un sit-in devant la Maison du Centre, lieu de résidence du Premier ministre sortant Saad Hariri, afin de réclamer la signature du décret de leur embauche.


Saïda, au Liban-Sud, les militaires à la retraite ont organisé une manifestation sur la place Elia, rebaptisée "place de la révolution" par les contestataires, pour réclamer les droits des citoyens libanais et la poursuite des corrompus.


Photo Ani


Dans la journée, un groupe de personnes anonymes se faisant appeler "l'aile révolutionnaire de Saïda" a fermé à l'aide d'une chaîne métallique les grilles de l'Office des eaux du Liban-Sud. Cette initiative a pour objectif de "répondre aux coupures d'eau dans certains bâtiments et maisons de Saïda en raison des retards dans le paiement des factures", selon un communiqué publié par ce groupe. "Ce que nous avons fait aujourd'hui est un avertissement, avant que nous ne passions à des mesures d'escalade", ont mis en garde les "révolutionnaires". 



(Lire aussi : Licenciements, baisse des salaires : les employés du privé victimes de la crise)



Fermeture d'administrations dans le Nord
Tripoli (Nord), plusieurs manifestants ont empêché l'accès à leur lieu de travail aux employés de certaines administrations publiques, notamment la société de production de courant Kadicha et des bureaux dépendants du ministère des Finances, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Des actions ciblées ont eu lieu devant certaines écoles, les protestataires souhaitant empêcher les élèves de se rendre en cours. Malgré ces initiatives, tous les établissements scolaires et les administrations ont ouvert normalement leurs portes dans la capitale du Liban-Nord, précise l'agence. La circulation était par ailleurs normale dans les rues de la ville, malgré une brève fermeture à l'aube de l'autoroute côtière au niveau de l'hôtel Palma. Des étudiants et activistes se sont en outre mobilisés dès le début de la matinée pour nettoyer la place el-Nour, épicentre de la contestation à Tripoli.

Halba, dans le Akkar, les protestataires se sont rassemblés sur la place centrale avant de commencer une marche devant un grand nombre d'administrations publiques. Ils se sont notamment arrêtés devant l'Office des eaux, les bureaux de la compagnie de téléphonie fixe Ogero et ceux de l'Electricité du Liban, où ils ont chanté des slogans réclamant un gouvernement d'indépendants qui lutte contre la corruption et sauve le pays de l'effondrement. Ils ont exhorté les fonctionnaires de ces différentes institutions à arrêter de travailler. Une fois ces fonctionnaires sortis des nombreux bâtiments devant lesquels manifestaient les contestataires, ils en ont fermé les portes. 

Plusieurs dizaines de manifestants ont organisé un sit-in à Nabatiyé, pour la deuxième journée consécutive devant le centre d'inspection automobile, afin de réclamer que "les pillards de l'argent public rendent des comptes". Les protestataires ont verrouillé l'entrée principale du centre de contrôle technique des véhicules de Nabatiyé, après avoir toutefois permis aux employés d'y entrer, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Les Forces de sécurité intérieure se sont fortement déployées sur les lieux après des tensions, la veille, entre les contestataires et des propriétaires de bureaux d'auto-école installés près du centre. 

Tyr, les manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés devant la branche locale de la Banque du Liban, afin de condamner les "politiques bancaires". Ils ont notamment réclamé que les établissements de crédit et les gros déposants "contribuent à sauver le pays de l'effondrement".

Dans la Békaa, à Zahlé, quelques personnes ont bloqué l'accès principal au Sérail de la ville en utilisant un grand drapeau libanais comme barrière. Cette action a été lancée par le "Mouvement civil de la Békaa" dans le cadre de la "journée du refus". Les manifestants présents devant le Sérail ont scandé des slogans affichant leur refus de la formation d'un gouvernement techno-politique, prônée par les autorités. "Nous voulons un cabinet de technocrates qui puisse redresser la situation économique", ont-ils souligné. 

La nuit dernière, des inconnus s'en étaient pris à plusieurs banques, taguant "Rendez-moi mon argent" sur leur façade et peignant en rouge sang les portes et distributeurs automatiques de certains établissements.



Lire aussi

Crise financière des ONG : les familles des personnes à besoins spécifiques dans le désarroi

Rien n’est joué... en attendant lundi

Flagorneurs divins, le billet de Gaby NASR

Plusieurs rassemblements ont été organisés vendredi soir à Beyrouth et dans d'autres régions, alors que, sur les réseaux sociaux, des appels à l'escalade du mouvement de contestation avaient été lancés, quelques jours avant les consultations parlementaires contraignantes qui devraient lancer le processus de formation d'un gouvernement techno-politique, rejeté par la rue.Plus tôt dans...

commentaires (3)

PRIERE LIRE JE CROIS ETC... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 20, le 06 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • PRIERE LIRE JE CROIS ETC... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 20, le 06 décembre 2019

  • KE CROIS QU,ON DEVIE UN PEU DU BUT PRINCIPAL DE LA CONTESTATION OU REVOLTE ET QUI EST LA FORMATION D,UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS ET DES LEGISLATIVES DANS LES SIX MOIS. CONSEIL AUX CONTESTATAIRES : GARDER CES DEUX BUTS C,EST GARANTIR TOUS LES AUTRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 06 décembre 2019

  • On va aller chercher le fric là où il se trouve .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 57, le 06 décembre 2019

Retour en haut