Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Gouvernement : toujours pas de percée, Hariri campe sur ses positions

Le président Michel Aoun doit s'exprimer mardi à 20h30 lors d'une interview télévisée.

"Garantie du Liban", peut-on lire sur une affiche à l'effigie du Premier ministre sortant Saad Hariri, le 7 novembre 2019 à Tripoli, au Liban-Nord. AFP / JOSEPH EID

Aucune avancée n'avait été enregistrée lundi soir dans les tractations entre différentes formations politiques afin de se mettre d'accord sur la forme que devrait prendre le futur gouvernement, alors que le président Michel Aoun, qui n'a toujours pas fixé de date pour les consultations parlementaires, doit s'exprimer mardi à 20h30 lors d'une interview télévisée.

Sous la pression de la rue, révoltée contre la classe dirigeante accusée de corruption et de mauvaise gestion, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Mais depuis, la situation n'a pas évolué, le chef de l’État n'ayant pas encore lancé les consultations parlementaires contraignantes pour la nomination d'un futur président du Conseil. La présidence évoque pour justifier ces atermoiements "la situation exceptionnelle" du pays et poursuit ses contacts afin de trouver la forme que devrait prendre le futur cabinet.

Selon des informations rapportées lundi soir par la chaîne locale LBC, "aucune percée permettant au chef de l'Etat de fixer une date pour les consultations parlementaires contraignante n'a été enregistrée jusque là". Le chef de l'Etat n'annoncera demain soir la date des consultations que "si des résultats tangibles émergent dans les prochaines 24 heures" , d'après les mêmes sources.

Selon LBC, les discussions se poursuivent, notamment avec M. Hariri afin qu'il ne s'oppose pas à la possibilité qu'une autre personnalité sunnite soit désignée pour former un gouvernement "techno-politique". Le Premier ministre sortant continue de refuser d'être désigné pour former le cabinet, à moins qu'il ne s'agisse d'un gouvernement de technocrates indépendants des formations politiques.

Dans la journée, le groupe parlementaire du courant du Futur, dirigé par Saad Hariri, a dans ce contexte de nouveau plaidé en faveur de la formation d'un "gouvernement de spécialistes", comme le souhaite la rue mobilisée depuis 26 jours contre la classe dirigeante, saluant les "efforts inlassables" du Premier ministre sortant "pour préparer le terrain pour un gouvernement de spécialistes qui sera chargé durant une période transitoire de restaurer la confiance et d’œuvrer pour résoudre les problèmes économiques et sociaux en répondant aux revendications légitimes du mouvement de contestation".  

Dans cette perspective, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est prononcé en faveur d'un gouvernement de "spécialistes indépendants des formations politiques", estimant qu'il était "inacceptable" qu'aucune date n'ait encore été fixé de date pour les consultations.

Sur ce point, le bloc de la Rencontre démocratique, regroupant les députés affiliés au Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, a insisté sur la nécessité de "suivre la voie constitutionnelle". S'étonnant des "tractations parallèles sur la composition du gouvernement avant la désignation" d'un Premier ministre, le groupe parlementaire joumblattiste s'est prononcé en faveur d'un "gouvernement neutre de salut" et d'élections parlementaires anticipées.


(Lire aussi : Amnistie générale : sous la pression de la rue, Berry ajourne la séance parlementaire de mardi)



"Soutien du Parlement et des gens"
Les Forces libanaises et le PSP sont des alliés traditionnels du courant du Futur de Saad Hariri, qui a cependant scellé un "compromis présidentiel" avec le Courant patriotique, formant une majorité gouvernementale avec le Hezbollah et le mouvement Amal. Le CPL et le tandem chiite mènent des tractations avec le PM sortant depuis sa démission.

Dans la journée, le bloc parlementaire du "Liban fort", dont le CPL de Gebran Bassil est la principale composante, s'est prononcé en faveur d'un "gouvernement de spécialistes bénéficiant du soutien du Parlement et des gens", dans lequel le mouvement de contestation contre la classe dirigeante sera représenté, comme le souhaite également le président du Parlement et leader du mouvement Amal, Nabih Berry.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont le discours à l'occasion de la "Journée du martyr" était très attendu, a, lui, finalement très brièvement abordé la question du prochain gouvernement, se contentant d'affirmer que le Hezbollah gardait "les portes ouvertes pour aboutir au meilleur résultat" dans les tractations relatives à ce dossier.

Par ailleurs, l'ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, a affirmé que "la France espère vivement qu’un nouveau gouvernement verra le jour dans les meilleurs délais afin de prendre des mesures fortes". Mardi, un émissaire du président français, Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, directeur d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d’Orsay, doit arriver à Beyrouth. Selon LBCI, l'émissaire français doit s'entretenir avec Michel Aoun, Saad Hariri, Nabih Berry, les chefs des principales formations politiques et des représentants du mouvement de contestation.



Lire aussi
Ode à la casserolel'éditorial de Issa GORAIEB

Al Chaabou youridUn peu plus de Médéa AZOURI

Défendre la révolutionEn toute liberté de Fady NOUN

Aucune avancée n'avait été enregistrée lundi soir dans les tractations entre différentes formations politiques afin de se mettre d'accord sur la forme que devrait prendre le futur gouvernement, alors que le président Michel Aoun, qui n'a toujours pas fixé de date pour les consultations parlementaires, doit s'exprimer mardi à 20h30 lors d'une interview télévisée.Sous la pression de la...

commentaires (3)

La situation est exceptionnelle, oui, bien sûr ! Raison de plus pour faire vite. Rien, absolument rien ne peut excuser ces atermoiements. Joumblatt a mille fois raison de dénoncer les tractations sur la composition du gouvernement avant la désignation du premier ministre.

Yves Prevost

23 h 10, le 11 novembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • La situation est exceptionnelle, oui, bien sûr ! Raison de plus pour faire vite. Rien, absolument rien ne peut excuser ces atermoiements. Joumblatt a mille fois raison de dénoncer les tractations sur la composition du gouvernement avant la désignation du premier ministre.

    Yves Prevost

    23 h 10, le 11 novembre 2019

  • HARIRI FORME UN CABINET DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS ET EN INFORME LE PEUPLE LIBANAIS ET QUE CEUX QUI S,Y OPPOSENT SORTENT DE L,OMBRE ET OSENT S,ANNONCER A CE PEUPLE REVOLTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 50, le 11 novembre 2019

  • HARIRI NE CEDE PAS AU CHANTAGE DES DEUX MILICES IRANIENNES ET DE LEUR PARAVENT CPL. FORME UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS OU DEMISSIONNE. C,EST LA VOLONTE DU PEUPLE LIBANAIS QUI CONTESTE ET SE REVOLTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 41, le 11 novembre 2019

Retour en haut